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Citations sur La Soif (26)

- Non, Marina, non, lâche-le ! Qu'est-ce que tu viens de me dire, mon fils ?
- Je ne suis pas ton fils. Ton fils a été tué à Groznyï, quand le blindé où il était a cramé. Je suis un autre homme. Et le gamin qui avait peur de toi est resté là-bas, dans ce tas de ferraille.
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Je regardais tout ça, et il me venait à l’esprit de drôles de pensées. Plus exactement, une drôle de pensée. Et même, une seule question.
Pourquoi ?
Je pensais en le regardant : pourquoi ça se passe comme ça ? Pourquoi il y en a qui brûlent, et d’autres qui sont sauvés ? Pourquoi le père que j’avais est-il devenu le père d’autres enfants ? Pourquoi l’homme que je voulais avoir comme père m’a-t-il abandonné pour partir quelque part sur la mer Noire ? Pourquoi ce con qui aujourd’hui se dit mon père m’emmerde tellement que ça fait plus d’un an et demi que je n’ai pas la force d’aller voir ma mère ?
Trop de choses, certainement, autour de ce « pourquoi », et il était clair que je n’allais pas m’en tirer uniquement avec un point d’interrogation.
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« – On approche des ruines ! cria-t-il dans l’émetteur. Vous m’entendez ? Putain, vous roupillez là-bas, ou quoi ? On approche. Couvrez-nous s’il y a un problème. Il reste deux cents mètres… Cent cinquante… Cent… Tout a l’air normal.. Il semble qu’il n’y ait personne ici… Il reste cinquante mètres… On est presque passés… Tout est calme… Quoi ? Non, tout est normal, je vous dis… Tout baigne…
[…]
La déflagration fut telle qu’elle me souleva et que je me retrouvai debout sur mes pieds avant de retomber immédiatement. Le choc fit résonner ma tête comme l’intérieur d’une cloche. Devant mes yeux il y avait une bouteille vide. Et une autre encore à côté. Je les touchai de la main et elles s’entrechoquèrent. C’était agréable d’être couché par terre. Le sol était frais. J’appuyai ma joue sur le lino et fermai les yeux. Surtout ne pas bouger… »
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Il faut compter trois jours avant de s'habituer à l'idée qu'un ami est mort. Quelquefois même trois jours ne suffisent pas. Toutes les fois qu'on pense à lui, on se dit : Il est mort. Mais on sent que ça sonne faux. Pas dans le sens où on doute de sa mort, mais parce qu'on n'est pas encore prêt à dire ses mots. On à beau les prononcer, ils sont vides. Ils ne ont pas partie de notre vie. Entre eux et la réalité, il y a comme un espace vide. Et cet espace, on ne comprend pas de quoi il est fait. C'est pour ça qu'on se répète aussi souvent qu'on le peut : il est mort, il est mort, il n'est plus là. Mais ça sonne faux. Tout du moins les trois premiers jours. Après, semble-t-il, on se fait à cette idée.
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Sa question est idiote.
Pas si idiote que ça, après tout, quand on pense au peu de temps qu'avait ce lieutenant pour qu'on se souvienne de lui. Deux semaines. Très exactement, une semaine et cinq jours. Le treizième jour, il n'était plus que le "sac n°200". Il disait pourtant qu'i ne croyait pas au chiffre treize. Ni aux chats noirs.
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Tu sais, j’ai grandi dans un endroit où il n’y avait pas d’eau du tout. Ni rivière ni étang. Je ne me souviens pas de la moindre flaque d’eau. Et il n’y avait pratiquement jamais de pluie. C’est pour ça que, jusqu’à présent, j’ai soif. J’ai toujours une sensation de sécheresse.
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