Je l'avoue sans honte, j'ai acheté ce livre pour son titre, sans avoir rien lu d'autre de
Carla Guelfenbein, dans l'espoir de retrouver en littérature le plaisir sensuel de ... nager nue ! Même si je pourrais transformer cette critique en réquisitoire contre le maillot de bain, je vais me concentrer sur ce très bon livre.
Sophie éprouve un sentiment de trahison lorsque son père et sa meilleure amie avec lesquelles elle entretient des liens fusionnels tombent amoureux l'un de l'autre. Tandis que Sophie quitte le Chili, les amants ont le temps d'avoir un enfant avant de disparaître suite au coup d'état de 1973. Devenu une artiste célèbre et ayant enfoui ses souvenirs pour surmonter la perte de ces deux êtres chéris, Sophie est amenée, presque trente ans plus tard, à découvrir ce qu'est devenue sa nièce à qui on a caché qui étaient vraiment ses parents.
J'ai adoré le mélange de pudeur (ou d'ambiguïté) et de sensualité qui permet à
Carla Guelfenbein de dresser le portait des relations intenses unissant les trois personnages de la première partie. Cependant, j'ai été un peu frustrée que l'autrice ne s'attache pas davantage aux sentiments de Sophie lorsqu'elle quitte son père et son amie.
La deuxième partie est plus intimiste et je l'ai trouvée moins réussie par le caractère sans relief de la fille de Morgana et Diego, par le refus indécis de Sophie de rétablir la vérité, par son interrogation trop timide sur ses propres sentiments lorsque son amie et son père étaient vivants. Cette partie glisse doucement et sans force vers la fin du roman. Vraiment dommage au regard de la première phase.
Il n'en demeure pas moins que ce roman profond est à lire pour d'autres raisons que pour son titre et qu'en ce qui me concerne, j'ai déjà acheté
Ma femme de ta vie, ayant découvert là une autrice de grand talent !