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Claude Bleton (Traducteur)
EAN : 9782330166359
128 pages
Actes Sud (07/06/2023)
3.48/5   21 notes
Résumé :
En un patchwork littéraire aux trames entrecroisées, Carla Guelfenbein fond passé et présent, fiction et réalité, création et citation, pour faire converger toutes les voix vers la problématique éternellement actuelle de la condition féminine. Des femmes de premier plan mais qui, dans l'ombre, enchaînées à l'attente, parviennent à dynamiter le carcan qui pèse sur elles avec une extrême douceur.

« Je pense à toutes les femmes qui attendent tranquilleme... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Depuis qu'elle soupçonne son mari, professeur au Barnard College de New York, de la tromper avec de jeunes et fraîches étudiantes, Margarita se poste régulièrement sur un banc, dans le parc du campus, pour l'épier à distance et en silence. Soixante-cinq plus tôt, en 1948, trois autres femmes, elles aussi fictives sauf une, se croisaient sur le même campus : Elizabeth, atterrie à Harlem après avoir rompu avec sa riche famille, y suivait des cours de littérature et se laissait mourir d'amour pour un professeur adjoint de l'université ; Juliana, treize ans, interrompait sa scolarité pour y seconder sa mère, membre du personnel de ménage ; Doris Dana hésitait à mettre fin à sa relation étouffante avec l'enseignante et poétesse chilienne Gabriela Mistral, récemment couronnée du prix Nobel de littérature.


Comme en une savante et d'abord illisible juxtaposition de tesselles finissant, avec du recul, par dévoiler le complexe dessin d'une mosaïque, les brefs chapitres de ce court récit s'assemblent peu à peu pour dévoiler la trame commune tissée à leur insu par ces femmes aux prises chacune avec leur trajectoire personnelle. Entre amours vacillantes – bafouées, impossibles ou toxiques – ou scolarité brisée par la pauvreté, toutes se retrouvent indécises, incapables de trancher les fils de leur vie pour les reprendre en main, figées dans une passivité teintée de résignation masochiste qui fait dire à Carla Guelfenbein qu' « attendre, c'est une façon de disparaître. » La narration fait résonner tous ces instants d'irrésolution de multiples échos, complétant les références à Sylvia Plath, Alejandra Pizarnik, Alfonsina Storni, Virgina Woolf, Violeta Parra et d'autres encore – toutes écrivains ou artistes s'étant plus ou moins heurtées aux parois de verre de la condition féminine avant de faire le choix du suicide –, d'extraits d'un livre intitulé « Comment disparaître en Amérique sans laisser de traces ».


Alors, que décidera notre contemporaine Margarita ? Se résignera-t-elle aux mensonges de son mari, hypothéquant sa vie et son bonheur pour se fondre en une sorte de morte vivante ? Ou refusera-t-elle la soumission pour renaître à une nouvelle existence ? Carla Guelfenbein ouvre les portes et tend les perches à ses lecteurs, leur laissant imaginer ce que pourrait devenir son personnage si elle osait enfin, mais aussi, par extension, toutes les femmes prisonnières des murs de verre qu'elles acceptent que l'on érige autour d'elles.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Magarita est assise sur un banc. Elle guette la sortie de son mari, professeur de physique, qu'elle soupçonne de la tromper.

« Je pense à toutes les femmes qui attendent tranquillement dans la pénombre. Attendre, c'est une façon de disparaître, surtout quand ce qu'on espère, avec un mélange de masochisme et de perversion, c'est de surprendre son mari avec une fille accrochée à son bras ».

Nous allons croiser des femmes, à la fois fragiles et fortes, des femmes qui ont choisi de transcender la vie ordinaire, la « normalité ». Leurs histoires vont nous être racontées par quatre récitantes : Margarita (en « je »), Juliana, Doris et Elizabeth.

Le récit, autour de l'université de Columbia, se déroule en une journée, en 2016.

La saison des femmes semble, au premier abord, une suite de petites nouvelles sans lien direct, alors que c'est le contraire - ce qui exige une lecture attentive -.

Carla Guelfenbein s'est réellement assise sur ce banc du Barnard College, de l'université de Columbia (*) avec des citations de Jenny Holzer (**), artiste plasticienne qu'elle ne connaissait pas. Elle pensait à Gabriela Mistral (née en 1889 à Vicuña, Chili, morte en 1957 à New York), premier écrivain latino-américain prix Nobel de littérature (1945), grande poétesse, qui en 1946, a rencontré Doris Dana (1920 – 2006), américaine.

L'homosexualité de la légendaire Gabriela Mistral a longtemps été occultée.

Carla compose le témoignage fictionnel de Doris Dana, américaine, sa dernière amante, tout en intercalant des extraits de leur correspondance. Doris évoque Yin Yin qui s'est suicidé à l'âge de dix-huit ans. Elle le présente comme le fils de Gabriela, alors qu'officiellement il n'est que son neveu et que le mystère plane autour de sa naissance.

Ma lecture s'est faite de façon entrecoupée, sans voir les articulations. Il a fallu que j'écoute des interviews et que je reprenne la trame au fil des pages, pour tout reconstruire.

Carla arbore le tee-shirt de la saison des femmes avec le slogan « Esperar es desaparecer » (« attendre c'est disparaître ») qui est la clé de voûte. Les femmes ont trop longtemps attendu, qu'on leur donne le droit de vote, qu'on les voit, qu'on les invite à danser…, elles ne doivent plus attendre sous peine de disparaitre. « Estación », en espagnol a deux significations : gare ou saison. Ici, c'est les deux, une gare pour représenter l'endroit où on attend, la perspective d'un voyage, mais aussi une saison, « le printemps est la saison des femmes » (p.47).

Pourtant, Carla martèle que son livre n'est pas un acte de féminisme. Elle tient à séparer littérature de politique.

Je l'ai lu en chilien pour savourer la musicalité de la langue. Dans la VO, il y a une photo, à la fin du livre, qui n'est pas reproduite dans la version d'Actes Sud, je l'ai insérée en « photos » sur Babelio. Cette photo, prise par l'autrice, symbolise l'élément déclencheur, le banc avec les citations, sur lequel Carla a posé son chapeau et un livre ouvert.

Cette autrice chilienne que je ne connaissais pas m'a touchée intimement. Paradoxalement, La saison des femmes cumule tout ce que je déteste, chez les auteurs français, le mélange de fiction et d'autofiction, les fragments…, mais Carla m'a conquise par son style, sa spontanéité poétique et la singularité des pièces du puzzle qui s'emboitent à la fin. Je me suis attachée à ces femmes. Par contre, je n'ai pas accroché avec les multiples citations de Jenny Holzer et Gabriela Mistral qui émaillent le récit.
_______________________________________________________________________________

(*) le Barnard College of Columbia University est une faculté d'arts libéraux située dans la ville de New York, aux États-Unis, réservée aux femmes (source Wikipedia).

(*) Jenny Holzer, née le 29 juillet 1950 à Gallipolis en Ohio, est une artiste conceptuelle américaine. le centre de son travail est principalement basé sur la diffusion de ses vers percutants dans des lieux publics. Elle aborde les thèmes « du sexe, de la mort et de la guerre ». (source Wikipédia).
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Le coup de coeur que j'attendais pour le dernier roman traduit de Carla Guelfenbein n'a pas eu lieu. C'est une lecture découpée entre passé et présent, fiction et réalité, portrait de six femmes. Roman où les questions de la place des femmes dans la societé, l'attente sont centrales.
J'ai trouvé cette lecture exigeante et difficilement accessible mais j'ai sans aucun doute l'esprit parasité par le travail. Ces six portaits ont un lien qui est plus ou moins explicite et cela m'a demandé un effort, qui n'est toutefois, pas insurmontable, je rassure les futurs lecteurs.
J'ai toujours eu un grand plaisir à me fondre dans les romans de Carla Guelfenbein , celui-là, reste pour moi, un peu à part.
Je vais attendre le prochain.
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La Saison des femmes - de Carla Guelfenbein (Chili, 1959) - & Claude Bleton (Traducteur)(Française, née en 42) - 128 pages - Actes Sud - 7 Juin 2023

Je lis ce Livre pour faire plaisir à une amie (Carolina).

« Dans les jardins du Barnard Collège à New York » (lieu de l'intrigue) Margarita (personnage principal) « un amant infidèle » (déclencheur d'intrigue).

« La jeune Elizabeth » (autre personnage) « a des années de là » « (…) Fuit l'aristocratie guindée de Long Island pour se perdre dans le Harlem bohème (…) » (lieu de l'intrigue²)…

(J'en saute quelques-uns…)

« Jorge (…) a voulu coucher avec moi » (personnage entreprenant) elle lui a réclamé un tatouage sur sa capote. C'était il y a trois semaines Il ne m'a pas demandé qui était Jenny Holzer (le fameux tatou/citation).

Ils sont étendus sur un Lit (lui nu et elle, en nuisette), dehors les enfants jouent,

« Aujourd'hui, c'est mon cinquante-sixième anniversaire » (Repère chronologique).

« J'aurais espéré que Jorge me souhaite un bon anniversaire (…) Mais rien de tout cela n'est arrivé. » (Personnage disponible sexuellement, mais pas plus, de toute évidence).

« (…) Il s'est à coup sûr masturbé en regardant un porno sur son portable » (Fun Fact)

« J'ai réfléchi. Une sorte de vitrine contenant tous les événements possibles du futur, » (Concept)

« — Hier, Analía m'a raconté qu'elle t'avait vu culbuter l'Italienne dans les toilettes des professeurs. » (Sexual fact !)
(Analía est la Mexicaine qui fait le ménage dans les bureaux.)

« Ou bien tu me montes dessus, tu m'immobilises avec tes mains et tu me la mets dans la bouche. Pourquoi n'as-tu jamais osé ce genre de choses avec moi ? C'est bien ce que tu fais avec tes poulettes ? » (Sexy Story).

« La seule chose qui t'intéresse : toi-même » Cela clash !

Voilà !! A vous de vous faire votre propre avis ! Je n'ai fait que vous donner les bases.

Phoenix
++
Lien : https://linktr.ee/phoenixtcg
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Un nouveau Carla Guelfenbein, pour tous ceux qui ont aimé « Ma femme de ta vie » ou « le reste est silence », c'est toujours un petit événement, et ce nouveau roman ne déroge pas à la règle. Construit comme un patchwork, le récit propose en alternance les histoires de quatre femmes, apparemment éloignées dans l'espace et le temps. Margarita, épouse d'un professeur d'université qu'elle soupçonne de la tromper avec ses jeunes étudiantes, épie son mari dans le parc du campus, assise sur un banc couvert de citations de l'artiste conceptuelle Jenny Holzer. Doris Dana, elle, est, en 1948, l'amante de la poétesse chilienne Gabriela Mistral, qu'elle essaye de quitter, de peur que cet amour n'étouffe ses propres aspirations, espérant que ses retrouvailles et sa liaison amoureuse naissante avec Aline, une ancienne amie d'enfance, l'aideront à s'en détacher. Mais elle est hantée par les mots de Gabriela, qui ne cesse de lui écrire des lettres pleines d'un amer désir… Juliana est une fille pauvre, que sa mère oblige à l'accompagner dans ses ménages, jusqu'au jour où elle découvre le corps sans vie d'une étudiante, une voisine, avant de partager cette nouvelle avec une vieille femme qui lui dit, peut-être pour la consoler « Je suis morte plusieurs fois… Cela t'arrivera sûrement plusieurs fois aussi » ! Une certaine Elizabeth, enfin, évoque dans sa correspondance avec une amie, ses découvertes poétiques et les cours de littérature qu'elle suit dans le même Barnard College où, des années plus tard, Margarita guettera les aventures de son mari, avant de raconter sa rencontre avec Léonard, un poète plus âgé qu'elle, qui lui fera découvrir d'autres plaisirs sensuels et littéraires… D'une histoire à l'autre des échos se forment, tandis qu'un même livre, « Comment disparaître en Amérique sans laisser de traces », impose son empreinte à différents endroits du texte. « Je pense à toutes les femmes qui attendent tranquillement dans la pénombre. Attendre, c'est une façon de disparaître », fait dire Carla Guelfenbein à Margarita, assise sur son banc. Et chacune des existences de ses héroïnes semble vouée à cette quête paradoxale d'une disparition qui serait, en même temps, la meilleure manière de s'affirmer, dans un texte qui, dans une longue liste, évoque le choix tragique du suicide accompli par de grandes écrivaines ou artistes, de Sylvia Plath à Violetta Parra, en passant par Virginia Woolf et Alfonsina Storni, comme si un identique sentiment d'abandon les conduisait à ce geste ultime, avant qu'elles ne connaissent une gloire sans fin. Au lecteur, dès lors, de construire sa propre interprétation à travers les fragments de ces différentes histoires, tissées d'autant de réalisme que de citations littéraires, dans un jeu de piste où l'on se laisse entraîner avec plaisir par Carla Guelfenbein !
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critiques presse (1)
LeMonde
28 juillet 2023
La Chilienne Carla Guelfenbein tisse adroitement des liens entre ces destins féminins réels ou fictifs, pour dire la difficulté de leurs quêtes.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Je pense à l’écureuil qui surgit à la fenêtre de notre appartement de la 119ème rue, la première fois que Jorge ne rentra pas dormir. Cet écureuil avait une queue en panache, au moins deux fois plus grande que le reste de son corps, qui coiffait son dos comme un gigantesque pompon. Il avait dardé sur moi ses yeux brillants et n’avait cessé de me fixer tant que les miens le regardaient. Ensuite j’avais pleuré et passé la nuit à attendre Jorge, postée à la fenêtre.
[…]
Le lendemain matin, je cherchai mon écureuil sur Google. C’est un écureuil à queue touffue (« Ardilla Copetuda »), originaire des forêts de Bornéo, où il cohabite avec les orangs-outans, les éléphants pygmées et les rhinocéros. D’où son regard. Cet écureuil connait mieux le monde que je ne le connaîtrai jamais. Je le baptisai Revenant (« Aparecida »). Je le revis le lendemain, et le surlendemain.
- Revenant, Revenant, viens ici.
Jusqu’au jour où il ne revint jamais. (p.29-30)
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Les mots de Gabriela se construisent et se déconstruisent dans sa mémoire. Elle pense que les faits et les mots prennent souvent des directions opposées. Les mots sont comme des insectes ailés qui se posent sans poids ni racines, alors que les faits adhèrent à la terre, souillés de terre et de poussière. (p.99)
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En face de la cathédrale de l'Amsterdam Avenue, une femme est contre un mur, la tête et une partie du buste dissimulés par un gros carton, d'pù dépassent ses pieds nus et sales. Les passants la regardent sans la voir, sans doute honteux de cette détresse impudique. Rien n'est plus obscène au monde que l'étalage du malheur. Des chaussures d'homme cirées de frais et sans lacets sont posées à côté du carton. A qui peuvent-elles bien appartenir? Je m'approche et lui laisse quelques dollars. "Thank you, may God be with you", dit-elle dans un anglais châtié, sans sortir de son abri. En m'éloignant, je pense que cette femme est peut-être une scientifique, une poète, qui un jour a fait un faux pas et qui n'a vu personne venir à son secours. Comme Sylvia Plath qui ouvrit le gaz et mit la tête dans son four, comme Alexandra Pizarnik qui fit une overdose de barbituriques, comme Alfonsina Storni qui s'enfonça dans l'Atlantique, comme Anne Sexton qui démarra le moteur de sa voiture dans le garage, s'assit et attendit la mort, comme Alina Reyes qui se coupa les veines dans une baignoire, comme Antonieta Rivas Mercado qui se tira une balle dans le coeur avec le pistolet de Vasconcelos à Notre-Dame de Paris, comme Virginia Woolf qui se noya dans l'Ouse en remplissant ses poches de pierres, comme Francesca Woodman qui sauta par la fenêtre d'un loft du Lower East side de Manhattan, comme la fille sans nom qui ingurgita du cyanure dans les toilettes d'un centre commercial de Santiago. Comme Violetta Parra qui se tira une balle dans la tête.
"I am awake in the place where women die".
(pp.57-58)
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Dans le noir, je distinguais les lumières des bâtiments voisins, suspendus dans la pénombre. Des âmes heureuses qui défilaient devant moi comme la vie que j'avais perdue. Je pensais que la solitude devient réelle à cet instant précis, quand les autres marchent, prennent leur voiture, un train, un avion, un transatlantique, et que je reste en rade, comme un vieux camion sans pneus.
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Comme Sylvia Plath qui ouvrit le gaz et mit la tête dans son four, comme Alejandra Pizarnik qui fit une overdose de barbituriques, comme Alfonsina Storni qui s’enfonça dans l’Atlantique, comme Anne Sexton qui démarra le moteur de sa voiture dans le garage, s’assit et attendit la mort, comme Alina Reyes qui se coupa les veines dans une baignoire, comme Antonieta Rivas Mercado qui se tira une balle dans le cœur avec le pistolet de Vasconcelos à Notre-Dame de Paris, comme Virginia Woolf qui se noya dans l’Ouse en remplissant ses poches de pierres, comme Francesca Woodman qui sauta par la fenêtre d’un loft du Lower East Side de Manhattan, comme la fille sans nom qui ingurgita du cyanure dans les toilettes d’un centre commercial de Santiago. Comme Violeta Parra qui se tira une balle dans la tête.
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Videos de Carla Guelfenbein (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Carla Guelfenbein
Interview de Carla Guelfebein "la saison des femmes" - Cooperativa FM Chili - avril 2019 - 25 minutes - en espagnol
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