Citations sur Antisocial (20)
« Le courage, c’est [...] d’explorer la complexité presque infinie des faits et des détails et cependant d’éclairer cette réalité énorme et confuse par des idées générales [...]. Le courage, c’est [...] d’aller à l’idéal et de comprendre le réel ; c’est d’agir et de se donner aux grandes causes sans savoir quelle récompense réserve à notre effort l’univers profond ni s’il lui réserve une récompense. Le courage, c’est de chercher la vérité et de la dire ; c’est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe, et de ne pas faire écho, de notre âme, de notre bouche et de nos mains aux applaudissements imbéciles et aux huées fanatiques. »
Jean Jaurès.
Chapitre 7 : Anti-fonctionnaires. Il parait qu'il faut virer les profs, et puis les travailleurs sociaux, les fonctionnaires qui servent à rien, les infirmières à 1000 euros... Damien Saez, "J'accuse", 2010
Ils assènent en boucle qu'il n'y pas d'alternative : ni à la mondialisation malheureuse en tant que système ni à l'Antisocial en tant que projet. Par leur quasi-unanimité, par la répétition ad nauseam des mêmes mantras, ils assurent la fonction sociale qu'Edward Herman et Noam Chomsky appellent la fabrication du consentement dans leur célèbre "théorie du modèle de propagande". A savoir : à travers le matraquage médiatique quotidien, faire entrer dans les esprits du plus grand nombre que l'idéologie oligarchiste est évidemment une vérité; que le système de la mondialisation malheureuse est évidemment bon; qu'aller au bout du projet antisocial est évidemment indispensable; et que toute alternative est évidemment une hérésie.
Les syndicats sont taxés d'archaïsme dans les positions qu'ils défendent. Or, cette accusation ne tient pas puisque nombre de propositions de réformes antisociales reculent encore plus loin dans le passé. Il est, par exemple, inepte de qualifier d'archaïsme la proposition par la CGT, de revenir à la retraite à 60 ans, qui date de 1982, tout en préconisant la retraite à 65 ans qui date, elle, de 1910. (p76)
Dans le privé, le but est la profitabilité la plus élevée possible sur le marché éducatif, tandis que l’objectif implicite est la perpétuation générationnelle d’élites issues d’un entre-soi de classes moyennes supérieures. Dans le public, la mission est l’égalité dans l’émancipation par l’éducation, en hissant au niveau des diplômes supérieurs la population jeune la plus nombreuse possible.
La pénurie d’enseignants provoquée par les pouvoirs publics génère donc une réaction en chaîne de tension, de burn out et de découragement croissants dans le personnel de l’Éducation nationale.
Pendant ce temps, l’Antisocial s’attaque au service public universitaire. Il y a clochardisation, en donnant aux universités beaucoup moins de financement que ce qu’il leur faut pour faire face à l’afflux d’étudiants.
Pour protéger nos droits et en obtenir d'autres, accumuler les mouvements sociaux épars sur le terrain, encore et encore, jusqu'à provoquer l'effet boule de neige conduisant à la grève générale est une méthode efficace. (p. 255)
Les réfugiés ont longtemps fait la une des médias mainstream. Ce fut toutefois au prix de leur occultation sémantique en tant que tels. Les réfugiés sont ainsi devenus les migrants, tandis que le bidonville de Calais était rebaptisé la jungle. Ces inflexions du vocabulaire de notre débat public sont tout sauf anodines. (p. 219)
... par exemple lorsque, en 2004, il devint légal qu'une entreprise adopte chez elle des règles moins favorables aux salariés que les accords de branche. (p18)
J'appelle Antisocial le processus politique de destruction du modèle français de solidarité sociale.