Bien qu'étant moniste/matérialiste, j'ai aimé ce livre qui va à l'opposé de mes convictions.
Guénon pointe du doigt le sacrifice sur lequel s'est construit le succès et l'orgueil de notre civilisation Occidentale : la modernité s'est effectuée au prix de la tradition.
Le livre se construit autour d'une série d'oppositions reflétant la double dichotomie Occident/Modernisme contre Orient/Tradition pour étayer les idées de l'auteur.
Le matérialisme , représenté par la science, le pragmatisme et l'économie, affronte le transcendant, incarné par la spiritualité, la religion et les coutumes.
Une Civilisation prône l'action, l'immédiateté tandis que d'autres préfèrent les changements sur le temps long et le savoir séculaire.
Pour l'auteur est très sévère envers l'Occident qu'il considère à la fin d'un cycle auto-destructeur du à la négation de de ses traditions et la perte de repère qui en découle.
Sans en partager le coté alarmiste, je le rejoins sur ce sentiment de délitement qui semble transformer l'humain en machine. La croissance à tout prix, la mondialisation, l'individualisme et le consumérisme nous font perdre une partie de notre humanité.
J'aurais 2 choses à objecter à Guénon:
-Ce sentiment de perte est pour moi plus culturel et sociétal que spirituel (religieusement parlant).
-Le message de fond me parait caduque car il présuppose l'existence du divin sans en apporter la moindre preuve.
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