On ne pouvait pas encore imaginer. C'était impossible. Même dans nos plus épouvantables fantasmagories. C'était trop tôt. Même si tout laissait déjà craindre le pire, de la pollution au réchauffement climatique en passant par les centrales nucléaires, les catastrophes étaient envisageables. Mais pas ça. On ne pouvait pas soupçonner son existence avant de voir le sang couler.
"Cosmina" murmura t-il. Il n'avait jamais entendu ce prénom, mais il l'associa au cosmos et tira des plans sur la comète.
— "Oscillation de l’espace-temps"… "Polarisation"… "Coalescence"… "Inflation cosmique"… Ça te dit quelque chose ?
— On dirait que ça parle d’amour.
Aucun trouble. Aucune perturbation dans ses rétines. Tandis que l’homme s’arrachait les cheveux à pleines mains, tandis que la femme fourrait les siennes dans la bouche pour s’empêcher de hurler davantage, tandis que leurs voix s’éteignaient et que leurs corps soubresautaient comme des pantins électrifiés, la luminosité du ciel terne ne vacilla même pas.