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Citations sur Voyage à motocyclette : Latinoamericana (45)

Mais malgré toutes les différences de coutumes et d'expressions idiomatiques qui nous distinguent de notre frère filiforme des Andes, un cri semble international, le fameux *dale agua* ("tu vas aux fraises") par lequel on saluait l'apparition de mon pantalon à mi-mollets, qui ne répondait pas chez moi aux exigences d'une mode quelconque, mais constituait l'héritage d'un ami généreux de plus petite taille que moi.

p. 44
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Dans la grande mine, l'efficacité froide et la rancoeur impuissante sont solidaires, tous sont unis malgré la haine par le besoin commun de vivre et de spéculer sur le dos des autres. On verra bien si le mineur, un jour, prend son pic avec plaisir pour aller s'empoisonner les poumons, conscient de sa joie. On dit que là-bas, d'où vient la flambée rouge qui éblouit aujourd'hui le monde, on dit que c'est comme ça. Moi, je ne sais pas.
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Janvier 1952
( Nouvelle introduction de Walter Salles , pour l'édition chez Au diable vauvert, 2021

" On en savait plus sur les Grecs et les Phéniciens que sur les Incas avoue Granado avec humeur. " On ne savait même pas où se trouvait précisément le Machu Picchu ." Voyage à motocyclette est à la fois une initiation à une géographie physique et humaine unique et originale, et le dévoilement
d'une réalité jusqu'alors inconnue.
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J'avais la main crispée sur la gâchette du revolver tandis que deux yeux phosphorescents, se détachant sur l'ombre des arbres, me fixaient. Comme mus par un ressort félin, ils s'élancèrent en avant tandis que la masse noire du corps s'allongeait sur la porte. Ce fut un geste instinctif, tous les freins de l'intelligence rompus. L'instinct de conservation appuya sur la gâchette : l'écho de la déflagration retentit un moment contre les murs puis s'engouffra par la fenêtre éclairée par la lanterne, d'où on nous appelait désespérément. Mais notre silence timide avait sa raison d'être et anticipait déjà les cris de stentor du gardien et les gémissements hystériques de sa femme couchée sur la cadavre de Boby, leur chien antipathique et grognon.

p. 38
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L'imposante silhouette d'un cerf a traversé le ruisseau comme un éclair et son profil, argenté par la lune naissante, s'est perdu dans les ténèbres. Un frémissement de "nature" nous a saisis : nous marchions doucement de peur d'interrompre la paix de ce sanctuaire sauvage avec lequel nous étions alors en communion.
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Bon... je me dois de remercier autrement que par un geste conventionnel le toast que nous porte le Dr Bresciani. Dans les conditions précaires où nous voyageons, le seul recours qu'il nous reste pour exprimer notre affection est la parole, et c'est en la prenant que je tiens à exprimer mes remerciements et ceux de mon compagnon de voyage, à tout le personnel de la colonie qui, sans nous connaître ou presque, nous a donné cette merveilleuse preuve d'affection que signifie pour nous l'honneur de fêter notre anniversaire, comme si c'était la fête de l'un d'entre vous. Mais il y a plus : dans quelques jours nous quitterons le territoire péru- vien et ces mots prennent donc un autre sens, celui d'un au revoir, dans lequel je voudrais mettre toute mon ardeur pour exprimer notre reconnaissance envers le peuple de ce pays tout entier, qui n'a pas cessé de nous combler de cadeaux depuis notre arrivée à Tacna.Je voudrais insister sur un autre point, un peu en marge du sujet de ce toast : bien que les frontières de nos personnalités nous empêchent d'être le porte-parole de cette cause, nous croyons, beaucoup plus fermement qu'avant, grâce à notre voyage, que la division de l'Amérique en nationalités incertaines et illusoires est complètement fictive. Nous formons une seule race métisse qui, du Mexique au détroit de Magellan, présente des simi- litudes ethnographiques notables. C'est pourquoi, essayant d'échapper à tout provincialisme exigu, je porte un toast au Pérou et à l'Amérique unie.
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Pendant que nous attendions, Fuser prépara le maté et, comme toujours, le parfum de l'infusion combiné à la beauté du paysage me donna envie de récapituler tout ce que nous avions vu depuis que nous étions entrés au Chili : la beauté des ...Andes, les petites fermes serties dans l'écrin doré des champs de blé, les vergers remplis à profusion de pommes et de poires. Contrastant avec tout cela, les huasos opprimés, aux vêtements misérables - inévitable poncho et chapeau effiloché à larges bords -, montant des petits chevaux aussi faméliques que les cavaliers eux-mêmes et cherchant dans la boisson une échappatoire à leur misére.
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A veces vemos a un joven algo timido, pero una timidez trenzada con su sentido del humor porteño — frío y seco decía el poeta y periodista argentino Rodolfo Walsh —, que le lleva a reirse de sí mismo y que luego encontraremos en su vida ya revolucionaria: "De aquel humor se hacia la primera víctima. Que yo recuerde, ningún jefe de ejército, ningún general, ningún héroe se ha descrito a sí mismo huyendo en dos oportunidades".

(Préface d'Angeles Diez)
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" Che, dépêche-toi et arrête tes bêtises. " Le candidat tombe dans le piège et demande immédiatement d'où on vient ; on engage une conversation.
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J’ai vu ses dents et la grimace espiègle avec laquelle il devançait l’histoire, j’ai senti sa poignée de main et, comme un murmure lointain, son protocolaire au revoir. La nuit, repliée au contact de ses paroles, m’enserrait à nouveau, me confondait avec elle. Mais malgré ses paroles, je savais maintenant…. Je savais qu’au moment où le grand esprit directeur porterait l’énorme coup qui diviserait l’humanité en à peine deux factions antagonistes, je serais du côté du peuple. Et je sais, car je le vois gravé dans la nuit, que moi, l’éclectique disséqueur de doctrines et le psychanalyste de dogmes, hurlant comme un possédé, je prendrai d’assaut les barricades ou tranchées, je teindrai mon arme dans le sang et, fou furieux, j’égorgerai tous les vaincus qui tomberont entre mes mains. Et comme si une immense fatigue réprimait ma récente exaltation, je me vois tomber, immolé à l’authentique révolution qui standardise les volontés, en prononçant le mea culpa édifiant. Je sens déjà mes narines dilatées, savourant l’âcre odeur de la poudre et du sang, de la mort ennemie. Je raidis déjà mon corps, prêt à la bataille et je prépare mon être comme une enceinte sacrée pour qu’y résonne avec de nouvelles vibrations et de nouveaux espoirs, le hurlement bestial du prolétariat triomphant.
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