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EAN : 9791030704594
240 pages
Au Diable Vauvert (04/11/2021)
3.7/5   15 notes
Résumé :
En 1951, à bientôt vingt-quatre ans, Ernesto Guevara, alors jeune étudiant en médecine et fils de bonne famille désireux de découvrir le monde, grimpe à l'arrière de la Norton 500 de son ami Alberto Granado pour une traversée de l'Amérique latine qui deviendra un véritable voyage initiatique, embarquant le lecteur dans la variété des paysages, architectures et populations du pays. Mais face à la misère omniprésente, ce voyage est aussi celui d'une prise de conscienc... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
"En 1951, durant ses études de médecine, Ernesto Rafael Guevara entreprend avec Alberto Granado un premier voyage à moto en Amérique latine. Il en effectuera un deuxième en 1953.

Avec cette première expédition, le Che est au contact quotidien de la pauvreté. Ce terrible constat a fait naître en lui le sentiment que seule une révolution pourrait permettre d'abolir les inégalités". Voilà ce qu'il en est dit de ces carnets de voyage de Guevara…

Partis de San Francisco, en Argentine, sur une Norton 500, Ernesto Rafael Guevara part avec son ami Granado pour un périple à la Easy Rider. Sauf que la moto rendra l'âme en cours de route et qu'ils continueront à pied… Leur but était d'atteindre l'Amérique du Nord, alors, ils continueront à pied, à cheval, peu importe le moyen de transport.

Normal de casser, lorsque l'on voyage sur une moto surchargée, où trop de choses tiennent grâce à des bouts de fil de fer… Au début, sur des routes encaissées, ils se taperont le cul sur la selle, auront des crevaisons de pneus, des casses, des pannes mécaniques… Mais ne dit-on pas que le plus important, dans un voyage, c'est le voyage lui-même ?

Argentine, Pérou, Chili, Colombie, Venezuela, ça fait un sacré périple, des aventures à foison et des rencontres de population. Bref, ça fait une lecture où il aurait été difficile de s'ennuyer et pourtant, c'est ce qui m'est arrivé !

J'ai sans doute dû descendre à la première crevaison, sans m'en rendre compte, et les deux hommes sont partis sans moi. Durant tout le récit, j'ai passé mon temps à errer, sans jamais reprendre pied tout à fait dans leur voyage. Les seuls moments où je suis revenue dans le récit, c'est lorsque que Guevara a parlé de misère humaine, des vestiges Incas…

Là, c'était intéressant, instructif et une fois ces passages terminés, je reprenais ma sieste. le voyage de nos deux hommes a été plus long que prévu et il est à l'image de ma lecture : chaotique, long, pénible. Ils ont eux faim et moi, j'avais faim d'un autre livre, de passer à autre chose.

Bref, ce livre, qui avait été recommandé par un (une) libraire sur l'émission « La grande librairie » n'a pas eu le même impact sur moi, puisque je suis passé à côté et que la lecture a été foirée sur toute la ligne, quasi.

Mais au moins, maintenant, je sais pourquoi on a surnommé Guevara "Che" ! En fait, "Che" est une sorte de tic de langage des Argentins, qui veut dire "Tiens" ou "hé". S'il était de notre époque et jeune en pays francophone, on l'aurait surnommé "quoi" ou "du coup"…

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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« C'est qui lui ? »

J'ai 13 ans, je suis dans la chambre de mon frère. Il est sensé réviser pour le bac, ce qui signifie qu'il passe beaucoup de temps allongé sur son lit à écouter de la musique. Je pointe du doigt le nouveau cadre accroché en plein milieu du mur. Une grande photo en noir et blanc sur laquelle un beau brun à la barbe embroussaillée nous adresse un sourire narquois, cigare aux lèvres.

« Ben c'est Che Guevara… »

Mon frère me regarde comme si j'étais inculte. Je ne réponds pas et je fixe le portrait. L'homme est jeune, ça se voit, mais il semble déjà marqué par le temps. Et pourtant, il se dégage de toute sa personne quelque chose d'enfantin. Peut-être le sourire enjôleur, un sourire de gamin qui aurait fait une nouvelle bêtise. Certainement le regard. Je suis happée par les yeux si noirs et si doux, encore empreints d'innocence sous les marques du temps et des combats.

Mon frère me transporte alors à Cuba, il me parle des Barbudos, il raconte comment 82 guerilleros ont embarqué sur un bateau de fortune, le Granma, pour prendre d'assaut La Havane. Je l'entends prononcer les noms du Général Batista, des frères Castro, de Camilo Cienfuegos et surtout, Ernesto, le Che, l'argentin qui prend une part décisive dans la révolution de la plus grande île des Antilles. Il me tend une biographie du Che, dont le regard profond m'hypnotise encore sur la page de couverture.

Après avoir lu la biographie, je vais regarder des documentaires, des films sur le Che, je vais me perdre dans Cuba, toujours hantée par les portraits de Camilo et d'Ernesto, les fous qui ont tenu tête aux Etats-Unis.

Je suis jeune et j'ai envie de croire qu'on peut tout bousculer pour ses idéaux, qu'à défaut de changer le monde, on peut au moins lutter pour le rendre meilleur, renverser les puissants, s'allier aux éternels opprimés, les aider à se faire entendre de l'autre côté de l'océan.

Je ne lis qu'aujourd'hui le carnet de voyage du jeune Ernesto, le récit de ses aventures à travers l'Amérique du Sud, à une époque où il était simplement « Che », pas encore LE Che. le récit d'un jeune étudiant en médecine, de 23-24 ans, qui ouvre les yeux sur le monde et la condition humaine. Qui, à travers son périple, amorce les prémices de sa lutte contre les inégalités. A travers les galères inhérentes à ce type de voyage fauché, entre deux crises d'asthme et des repas extorqués, apparaît de plus en plus clairement le soutien des deux étudiants aux opprimés, aux exploités, aux oubliés, à ceux qui sont brisés.

Le temps a passé depuis le portrait dans la chambre de mon frère. Mais en refermant ce carnet de voyage, j'ai envie de me perdre à nouveau dans le regard d'enfant d'un guerillero barbu, parce qu'en chacun de nous il restera toujours un peu de ce regard de gamin immature, un gamin qui veut vivre ses rêves et tout leur sacrifier. J'ai envie de croire que je peux, encore maintenant, tout mettre en oeuvre pour retrouver cette innocence et y croire suffisamment pour renverser l'ordre des choses, croire que l'on peut encore changer le monde, qu'il n'est pas trop tard, qu'il suffit pour cela de suivre le fantôme d'un révolutionnaire charismatique, croire en ses idéaux, malgré la routine du temps qui passe, aujourd'hui et pour toujours, hasta siempre.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
ANNEXES : LETTRE DE COLOMBIE

Bogota, Colombie
6 juillet 1952

Ma chère petite mère,
Me voici, quelques kilomètres plus loin et quelques pesos en moins , en train de préparer la suite du voyage en direction du Venezuela . Avant toute chose, je tiens à te souhaiter un joyeux anniversaire, en espérant que tu l'as passé en famille .
(...) À priori, nous sommes en train de boucler notre second tour du monde. Notre première journée à Bogota ne s'est pas trop passée, nous avons obtenu de quoi manger à la cité universitaire, mais pas de quoi nous loger, car il y avait plein d'étudiants boursiers qui venaient suivre une série de cours organisés
par l'Onu. Aucun argentin parmi eux, bien sûr. Vers une heure du matin, on nous a logés dans un hôpital, c'est-à-dire sur une chaise où nous avons passé la nuit.
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PRÉFACE

Quand j'ai lu ces carnets de voyage pour la première fois, ils n'étaient pas encore sous forme de livres et je ne savais pas qui les avait écrits. J'étais bien plus jeune et je suis immédiatement identifiée à l'homme qui racontait ses aventures de façon si spontanée. Bien sûr, en continuant ma lecture, j'ai compris qui était cette personne et j'étais heureuse d'être sa fille.
(...) Mon père, l'homme qu'il était à l'époque, nous montrait une Amérique Latine méconnue , décrit ses paysages avec des mots qui colorent l'image, nous faisant voir les souvenirs imprimés dans sa rétine.
(...) Lisez ces carnets écrits avec tellement d'amour, d'éloquence et de sincérité, ces carnets qui m'ont, plus que toute autre chose, fait me sentir plus proche de mon père. J'espère que vous les apprécierez et que vous le rejoindrez dans son voyage.
Bonne lecture ! Hasta siempre !

Aleida Guevara March,
juillet 2003
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LE JOUR DE SAINT GUEVARA

Le samedi 24 juin 1952, moi, petit Untel, j'ai fêté mes vingt-quatre ans, veille du transcendantal quart de siècle, noces d'argent avec la vie, qui ne m'a après tout pas si mal traité.
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UN KILOMÉTRAGE ARIDE

Au bout de deux heures de marche, au plus dix kilomètres, nous nous sommes écroulés à l'ombre d'un poteau qui indiquait je ne sais quoi, seul objet à pouvoir nous offrir un minuscule abri contre les rayons du soleil. En route toute la journée, nous sommes restés là, étendus de manière à recevoir, au moins dans les yeux, l'ombre du poteau.
Le litre d'eau que nous avions emporté fut vite absorbé et l'après-midi, la gorge sèche et complètement vidés, nous avons pris la route vers la guérite du garde qui surveille la barrière.
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Peu de récit offrent une telle expression de sensibilité au monde sans aucuns subterfuges . Voyage à motocyclette donne les clefs pour comprendre comment le jeune Ernesto est devenu peu à peu une figure politique dotée d'une rare compréhension des souffrances de ceux qui l'entourent--et des injustices structurelles qui causent ces souffrances.
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Videos de Ernesto Che Guevara (26) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Ernesto Che Guevara
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