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Citations sur Voyage à motocyclette : Latinoamericana (45)

Lima est une jolie ville qui a déjà enterré un passé colonial derrière des maisons neuves (du moins par rapport à ce que nous avions vu à Cuzco). Sa réputation de très belle ville n’est pas justifiée mais les quartiers résidentiels, bordés de larges avenues, et les installations balnéaires proches de la mer sont extrêmement agréables.
(page 145)
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À la pointe de l'aube, nous avons rencontré deux ivrognes auxquels nous avons joué le fabuleux numéro de l'anniversaire. La technique en est la suivante :
1) On dit bien fort une phrase initiale, du type : " Che, dépêche-toi et arrête tes bêtises. " Le candidat tombe dans le piège et demande immédiatement d'où on vient ; on engage une conversation.
2) On commence à raconter en douceur nos difficultés, le regard perdu au loin.
3) J'interviens et je demande la date du jour, quelqu'un la donne ; Alberto soupire et dit : " Dis donc, quel hasard, ça fait juste un an aujourd'hui. " Le candidat demande un an de quoi, on lui répond, un an que nous avons entrepris notre voyage.
4) Alberto, beaucoup plus culotté que moi, pousse un profond soupir et dit : " Dommage que nous soyons dans une telle situation, autrement on pourrait fêter l'événement ", (cela, il me le dit à moi sur un ton apparemment confidentiel). Le candidat s'offre ensuite à nous inviter, mais nous, nous prenons l'air gêné pendant un moment et lui expliquons que nous ne pourrons pas lui rendre l'invitation... que nous finissons par accepter.
5) Après le premier verre, je refuse catégoriquement d'en prendre un autre et Alberto se moque de moi. Notre mécène se fâche et insiste, je refuse à nouveau sans donner d'explication. Notre homme persiste et, à ce moment-là, je lui avoue tout confus qu'en Argentine on a l'habitude de boire en mangeant. La quantité de nourriture dépend évidemment de la tête du client, mais notre technique est bien rodée.
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Dans la grande mine, l’efficacité froide et la rancœur impuissante sont solidaires, tous sont unis malgré la haine par le besoin commun de vivre et de spéculer sur le dos des autres. On verra bien si le mineur, un jour, prend son pic avec plaisir pour aller s’empoisonner les poumons, conscient de sa joie. On dit que là-bas, d’où vient la flambée rouge qui éblouit aujourd’hui le monde, on dit que c’est comme ça. Moi, je ne sais pas.
(pages 73-74)
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L'une des choses qui nous a le plus impressionnés, malgré sa simplicité, fut la scène d'adieux avec les malades. À eux tous, ils ont réuni 100,50 sols qu'ils nous ont remis avec un petit mot grandiloquent. Ensuite, plusieurs d'entre eux sont venus prendre congé de nous individuellement ; plus d'un a versé des larmes en nous remerciant du peu de vie que nous leurs avions données en leur serrant la main, en acceptant leurs petits cadeaux ou en s'asseyant parmi eux pour suivre un match de football. S'il y a quelque chose qui puisse nous inciter à nous consacrer sérieusement un jour à la lèpre, c'est bien cette affection que nous témoignent partout les malades.
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Un nouvel épisode de nos aventures commençait. Nous étions habitués à retenir l'attention des badauds avec notre accoutrement original et la silhouette prosaïque de la Poderosa II [N. B. : c'est le nom de la moto], dont le souffle asthmatique faisait pitié à nos hôtes, mais, d'une certaine façon, nous étions les chevaliers de la route. Nous appartenions à la vieille aristocratie " errante " et nous arborions, comme carte de visite, nos diplômes qui faisaient une énorme impression. Maintenant, c'était fini. Nous n'étions plus que deux clochards avec nos sacs à dos et toute la boue du chemin collée à nos combinaisons, comme un arrière-goût de notre condition aristocratique.
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«L'avenir appartient au peuple, qui, pas à pas où d'un seul coup, va conquérir le pouvoir, ici et partout sur la terre.
L'ennui c'est qu'il doit se civiliser, et cela ne peut se faire qu'après avoir pris le pouvoir, pas avant. Il ne se civilisera qu'en reconnaissant le prix de ses propres erreurs, qui seront très graves et coûteront beaucoup de vies innocentes. Peut-être d'ailleurs qu'elles ne seront pas si innocentes que cela, car elles auront commis l'énorme péché ~contra natura~ qui consiste à manquer de capacité d'adaptation. Toutes ces victimes, tous ces inadaptés, vous et moi par exemple, mourront en maudissant le pouvoir qu'ils ont contribué à établir au prix de sacrifices parfois immenses. Car la révolution, sous sa forme impersonnelle, leur ôtera la vie et se servira de leur souvenir comme exemple et comme instrument de domestication de la jeunesse montante.

p. 178
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(...) je suis sûr qu'en faisant le bilan de sa vie passée, Valdivia aurait trouvé une pleine justification à sa mort dans le simple fait d'être chef tout-puissant d'un peuple guerrier. Il appartenait en effet à ce type d'homme particulier, que chaque race produit de temps en temps, chez qui l'autorité sans limites est un désir inconscient. Un désir qui peut aller jusqu'à rendre naturelles toutes les épreuves qu'il endure pour l'atteindre.

p. 82
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Mais auparavant nous avons été conviés à un repas chilien typique, composé de tripes et d'un autre plat similaire, le tout très épicé et accompagné d'un excellent vin au tonneau, c'est-à-dire un vin brut et non filtré. Comme toujours, l'hospitalité chilienne nous a largués en pleine cuite.

p. 48
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je savais qu'au moment où le grand esprit directeur porterait l'énorme coup qui diviserait l'humanité en à peine deux factions antagonistes, je serais du côté du peuple. Et je sais, car je le vois gravé dans la nuit, que moi, l'éclectique disséqueur de doctrines et le psychanalyste de dogmes, hurlant comme un possédé, je prendrai d'assaut les barricades ou les tranchées, je teindrai mon arme dans le sang et fou furieux, j'égorgerai tous les vaincus qui tomberont entre mes mains.

p. 179
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A l'endroit où nous nous sommes baignés, il y avait un couple de poissons à la forme assez étrange. Les gens du lieu les appellent des dauphins et, selon la légende, ils mangent les hommes, violent les femmes et commettent mille autres horreurs de la sorte. Il s'agit paraît-il d'un dauphin de rivière qui possède, entre autres caractéristiques bizarres, un appareil génital femelle assez proche de celui de la femme et dont les Indiens se servent comme d'un substitut. Mais ils doivent tuer l'animal à la fin du coït, car il se produit alors une contraction de la partie génitale qui empêche la sortie du pénis.
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