Exercice d'abandon

Un voyage original sur le Mékong pour deux couples qui vont connaître chacun de leur côté une aventure intérieure cachée ou révélée, cela dépend d'eux et des circonstances.

Le premier couple est composé de l'un des éléments de l'autre, ils choisissent de disparaître ensemble et c'est sous l'angle des deux autres, les laissés, les abandonnés que l'histoire prend sa dimension et déroule leurs perceptions, leurs émotions classiques dans ce genre de circonstances, leur acceptation finalement de ce qu'eux-mêmes n'ont pas choisi.

L'écriture de Catherine Guillebaud tisse paisiblement ce vécu improbable de deux êtres qui ne se connaissaient pas et vont se trouver liés par une destinée partagée. Ainsi, elle exprime avec un bel enchaînement les errements des délaissés et, peut-être, leur prise de conscience progressive de la nécessité ou de l'opportunité d'un nouveau départ.

Lecture facile, mais un thème classique traité avec originalité, pudeur et un indéniable talent.

Lors d'une croisière sur le Mekong, un homme et une femme voient leur conjoint disparaître brutalement.

Après avoir échafaudé toutes les hypothèses, les amants ont pris la fuite, sans préavis, sans aucun signe annonciateur.

L'évidence est implaccable, cette disparition est le fruit d'un jeu de dupe, d'une ruse amoureuse et silencieuse.

Comme deux âmes esseulées, échouées, ils poursuivent leur croisière en s' accrochant l'un l'autre tel à un gilet de sauvetage.

Ils tentent en s' apprivoisant, s' approchant, de ne pas laisser les ressentiments, la colère, le chagrin, les submerger, les noyer.

Leurs paroles font écho et évitent le naufrage du désespoir.

Grâce à une écriture habilement menée, dans ce face à face inédit, l'auteur nous montre combien l'absence devient alors une présence. Ces deux êtres se retrouvent unis dans leur abandon.

Pour ce couple improbable, le bateau a fortement tangue, mais ils réussissent à changer de cap....

Cette histoire est une véritable tempête émotionnelle, un beau voyage, un grand pied de nez au destin....

Montez à bord, pour une belle croisière de mots....

Exercice d'abandon, un roman de Catherine Guillebaud qui dirige les éditions Arléa

Quelle belle découverte ! À peine 165 pages d'une histoire improbable mais crédible, écrite avec sensibilité et talent. Ça coule de source et ça se lit tout seul. Je suis sous le charme.

Un « exercice d'abandon » consiste, sur un bateau de croisière, à se rassembler muni de gilets de sauvetage , en un point donné par l'équipage . C'est un exercice de sécurité qui peut durer une heure.

Lors de l'exercice prévu aux environs de Sadec, Viêt Nam, deux passagers manquent à l'appel, un homme, une femme, chacun marié de son côté et en train de partager une croisière de rêve sur le Mékong. Apparemment, ils ne se connaissent pas, ne se sont qu'à peine approchés pendant le voyage, ne se sont quasi jamais parlé : alors ?
Le suspens ne dure pas très longtemps, ni kidnapping, ni accident, ni agression : la femme disparue informe son mari par un bref texto : elle a dû suivre l'homme, un amour fou et irrépressible les a jetés l'un vers l'autre. Elle est désolée.

Les deux abandonnés passent par toutes les émotions, tous les sentiments, de l'abattement à la révolte, du désespoir au rêve de reconstruire. Ils évoquent le retour, le pardon peut-être. C'est décidé, passé l a frontière avec le Cambodge, ils prendront le chemin de l'aéroport à Phnom Penh.

Mais la vie s'amuse avec eux. Ils s'écoutent, s'observent, se racontent, doucement d'abord puis avec plus d'intensité. Lui la regarde avec douceur, avec tendresse et la protège. Elle, pleure, boit, vomit, lui demande de dormir dans sa chambre puis dans celle de l' « autre », la pute qui n'a même pas emporté ses vêtements, comme pour repartir toute neuve vers un autre avenir.
Et ce qui pourrait n'être qu'un très vulgaire chassé-croisé entre deux couples qui se défont et s'unissent devient une palette délicate de sentiments à fleur d'âme, de sensations douces et à peine effleurées. Quelque chose de doux, de pastel naît sous nos yeux comme la fin d'un mauvais rêve.

Et c'est très joli, écrit d'une langue élégante et soyeuse qui laisse au loin les touristes de masse et le couple enfui.

Un homme et une femme sont abandonnés par leurs conjoints respectifs lors d'une escale pendant une croisière sur le Mékong.
Dans une jolie palette de sensations, de sentiments, toute en douceur et finesse, les liens se tissent, les êtres s'apprivoisent et le cauchemar se transforme peu à peu en éclaircie ...
Belle histoire, très bien écrite avec pudeur et délicatesse.

Des histoires d'adultère, on en a sans doute lues des centaines au fil des ans, qu'elles soient signéespar de grands noms ou d'illustres inconnus. Pourtant, peu de livres sont consacrés à ceux qui restent, que l'on a quittés et sans doute encore bien moins qui mettent en scène les deux exclus qui se rencontrent, se racontent et tissent, le temps d'un voyage entre deux escales sur le Mékong, des liens qui leur deviennent propres. On ne saura jamais pourquoi deux membres de ce quadrilatère ont quitté un matin le navire, ni même s'ils étaient amoureux. On découvrira à peine quelques bribes de leur vie passée, à travers des vêtements laissés derrière, un souvenir, un secret échangé, les deux protagonistes refusant les faux-fuyants, sans être encore entièrement capables de se réinscrire dans une réalité qu'ils n'ont pas choisie. le propos est ailleurs.
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