AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,21

sur 57 notes
5
4 avis
4
2 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
0 avis
L'art poétique de Guillevic n'est pas un livre de poèmes où l'auteur dévoilerait ses secrets et techniques de métier et de fabrication : la poésie est un langage, et aussi une manière de regarder le monde et de l'habiter. C'est donc un art de vivre, un art de regarder, un art de parler aux choses du monde, un art de rêver, - en somme tout ce qui fait la manière poétique qu'ont les hommes de séjourner dans le monde.
Commenter  J’apprécie          170
C'est une invitation à l'écriture poétique qui m'a donné envie de me plonger dans ce beau recueil de poésies, d'écouter car « comme certaines musiques, le poème fait chanter le silence… »
Dans ma jeunesse, j'ai compris le pouvoir des mots avec Guillevic. J'aime sa concision. Celui qui a écrit « le poème Nous met au monde. » a participé à mon éveil littéraire. Il a aussi écrit « La poésie, c'est le langage pour connaître la vie, pour la toucher, pour la sentir ».
A lire et à laisser traîner sur sa table de chevet…

Commenter  J’apprécie          60
Je ne sais comment vous parlez de Guillevic tant je comprends au plus profond de moi ses poèmes, ses interrogations, sa construction, son esprit, sa vision du soi, intime. Ici, Paroi, Art Poétique et le chant. C'est Art Poétique qui, pour moi, est une grâce ! Je ne citerai que ce cours poème qui fera sans aucun doute écho à tous ceux qui écrivent. Pour ceux qui rêvent d'écrire sans oser peut être alors c'est encourageant, enthousiasmant : "Si je n'écris pas ce matin
Je n'en saurai pas davantage,
Je ne saurai rien
De ce que je peux être." Franchement les amis, ne me dites pas qu'en lisant ces quelques vers vous n'avez pas envie de vous y mettre !
(Parfois ça me fait penser à Bobin... dans le regard porté sur la nature)
Commenter  J’apprécie          50
Aux côtés de deux quasi-réflexions théorique et pratique, mises en poésie, sans doute l'un des textes les plus décisifs de Guillevic : « Paroi ».

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2021/04/27/note-de-lecture-paroi-art-poetique-le-chant-guillevic/

Rarement un poète aura pris sur lui, comme le fait Guillevic dans cette publication de 1970, de tenter le tissage du monde entier, et de la vie elle-même, autour d'une unique métaphore – a priori inattendue – qu'il va s'agir de ramifier, de sensibiliser et de hausser sans cesse au fil de ses 120 pages (l'une de ses oeuvres les plus longues, nettement, écrite d'un seul tenant ou presque).

Dans ce qui débute comme une confidence, presque finale et visiblement obligatoire, la question de la paroi orchestre aussi bien une interrogation métaphysique rare (celle à laquelle s'attache principalement, par exemple, Yvon Quiniou dans son bel article de 2019, ici) que la mise en scène approfondie d'un espace de relations et d'interlocuteurs (ce qui n'aura pas été fréquent dans l'oeuvre du poète, si ce n'est sous plusieurs formes dissimulées) – ce que soulignait Isabelle Chol dans son « Guillevic et la langue » de 2007, à lire ici -, Guillevic ne perd pas un instant de vue, bien au contraire, que le langage poétique sert aussi et peut-être surtout à dessiner, avec vents et marées et contre effets de mode et renoncements, un espace combattant permanent, un lieu guerrier sans cruauté où le politique et l'intime étroitement s'entrelacent et où la quête d'un verbe juste et fort permet d'entretenir toujours une flamme, sans repos et sans relâche.

Plus l'on se laisse inviter dans la poésie de Guillevic, construite sur près de soixante années, en cédant doucement aux injonctions plus ou moins feutrées de la Moitié du Fourbi, de Jérôme Leroy, ou d'André Rougier, pour ne citer que quelques-uns, proches, des guides et incitateurs possibles, plus on réalise sans doute possible à quel point le questionnement personnel et la lutte – sous des formes naturellement évolutives – sont indissociables. Et dans cette quête, il s'agit aussi d'accepter – peut-être même de chérir – les oscillations et les trébuchements qui viendraient justement de l'avancée même. Ou en d'autres termes, comme le résumait Guillevic lui-même (et merci au collectif La Villa Mais d'Ici pour ce rappel) : « Paroi a été une expérience, presque métaphysique. Je suis très heureux quand je fais un long poème, c'est le moment où je suis le plus heureux, je ne pense plus qu'a ça… Paroi est un poème : dans une telle suite, il y a forcément des temps plus forts que d'autres, mais je ne suis pas pour un poème qui soit fait uniquement de temps forts, il faut qu'il y ait des descentes, des paliers, des remontées, une sinusoïde, une composition musicale… C'est le cas dans Paroi. »

Neuf ans après « Carnac » et sept ans après « Sphère », à une époque qui a désormais connu une révolte mondiale aux lendemains complexes entre vertiges inaboutis d'un flower power, grèves exubérantes et contorsions sans doute si vite oubliées, entre paroxysmes mortifères et enterrements de deuxième classe, l'espace ici délimité et pourtant furieusement ouvert, face au granit métaphorique, témoigne d'une fougue intacte, renouvelée même.

Après presque trente ans, alors, de cheminement poétique, Guillevic poursuit inlassablement un questionnement, refusant patiemment les effets de fatigue individuelle et collective, repoussant plus ou moins vigoureusement les sirènes susurrant que le combat est passé d'actualité, qu'il n'intéresse plus personne, pour continuer à cheviller, à tennoner et à mortaiser au long d'une paroi qui sans cesse se dérobe, se déguise, feint l'évanouissement pour mieux permettre à notre ennemi intime et politique de nous tromper quant à la cible de nos actes. Et c'est ainsi que cette poésie, avec son langage conçu et forgé pour dissiper les brumes, continue à nous soutenir et nous éclairer, bien des années après sa composition.
Lien : https://charybde2.wordpress...
Commenter  J’apprécie          30
Comment peut-on ranger des mots si superbes sur une étagère ?

J'ai été soufflée par le chant des mots de Guillevic : tout est à sa place propre et chaque idée semble si naturelle qu'à l'instant où on la découvre elle fait partie intégrante de nous depuis toujours. Si les mot employés sont quotidiens leurs associations particulière ce quelque chose de tout à fait nouveau. Sa poésie est profondément instinctive et sensitive, j'aime quand un texte parle autant à mes sens qu'a mon intellect. Je retrouve quelque chose de Michaux, que Guillevic cite d'ailleurs à plusieurs reprises (ce qui m'a rassuré : si même l'auteur assume la filiation je ne suis pas en train de me monter un film haha).

C'est un magnifique ouvrage que je conseillerai à tous ceux qui cherchent une porte d'entrée dans la poésie, un point pour (re)prendre contact avec cette langue si particulière, avec le langage de l'image. Il a été très prolifique et j'ai hate de me plonger dans ses autres écrits.



J'ai véritablement ressenti la Paroi qu'il nous expose dans une réflexion sur l'espace, sa finitude et la notre.

J'ai voulu chanter à tue tête dans le Chant (troisième partie de mon édition).

Je possède ce recueil, comme souvent, dans la collection Poésie de Gallimard. Cette fois aucun soucis à rapporter, le texte respire à merveille dans la page ce qui permet de le dévorer : je n'ai mis que quelques heures à engloutir les 400pages de l'ouvrage.

Et puis un poète Breton avait forcément ma tendresse 😉 !
Commenter  J’apprécie          30
Un magnifique recueil de poèmes, j'ai beaucoup apprécié ça m'a fait réfléchir et j'ai pu apprécié la beauté de Guillevic, j'ai vraiment passé un excellent moment rempli de pureté et de douceur
Commenter  J’apprécie          00
Lus et relus suite à une émission entendue sur France Culture, lus par Laurent Stocker 23.02.2012
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (137) Voir plus



Quiz Voir plus

Testez vos connaissances en poésie ! (niveau difficile)

Dans quelle ville Verlaine tira-t-il sur Rimbaud, le blessant légèrement au poignet ?

Paris
Marseille
Bruxelles
Londres

10 questions
1227 lecteurs ont répondu
Thèmes : poésie , poèmes , poètesCréer un quiz sur ce livre

{* *}