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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'ai dévoré ce livre en une bonne semaine. le récit se focalise sur la célèbre nuit du 4 août 1789 pendant laquelle la naissante Assemblée Nationale a voté (entre autres !) l'abolition des privilèges féodaux.

Le plan du livre se découpe en trois parties : un récit presque heure par heure de la nuit en question, ce qui a mené à ce vote et la suite des événements. Ce n'est donc pas chronologique !

Ayant toujours été intéressé par cette période si particulière, j'ai beaucoup apprécié le livre. J'ai aimé le style facilement accessible et bourré d'un certain humour (mais pas tarte à la crème non plus !). Parfois, Bertrand Guillot cède parfois un peu trop aux sirènes classiques du page turner ("il ne se doutait pas de ce qui allait arriver", "la suite lui donnera tort", "personne n'était prêt pour les événements du lendemain", etc.) mais c'est un détail qui ne m'a pas gêné outre mesure.

L'auteur utilise parfois des références contemporaines et dresse des parallèles avec notre histoire actuelle (surtout dans la conclusion) mais, là encore, ce n'est pas trop grossier ou appuyé.

En résumé, c'est un livre court (260 pages en poche), qui se lit facilement et qui intéressera toutes les personnes curieuses d'en apprendre davantage sur la Révolution française. Je le recommande !
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« L'abolition des privilèges », un évènement décisif qui se déroula la nuit du 4 août. Une étape clef de la France contemporaine.
Des mots qui nous sont familiers dans le parcours scolaire, et qui évoquent quelque chose de radical, mais limité aux trois classes sociales de l'époque…
Un évènement qui survient dans un environnement donné : un État en mauvais état sérieusement endetté, un monarque qui voudrait agir pour régler cette dette, un climat qui pose problème avec de maigres récoltes. le chaos gronde.
Qui rappelle peut-être ceux d'une France d'aujourd'hui.
Ce retour sur l'Histoire s'avère des plus instructifs, dans la série le pourquoi du comment : il précise les « périmètres » de ces privilèges. Et la chronologie des étapes successives de leur abolition. Des privilèges, spécifiques par classes sociales certes, mais par régions, par professions….
J'ai été intrigué au départ du fait que l'auteur, Bertrand Guillot ne soit pas un historien « professionnel ». le démarrage m'a un peu désarçonné avec l'introduction rapide et successive de multiples personnages-clefs, qui seront au coeur de l'action et du dénouement.
Mais le résultat est remarquable, les personnages bien plantés, les dilemmes, l'engrenage des évènements, expliqués et détaillés. On y voit, et c'est intéressant, l'influence des décors et des lieux sur les prises de décision et la construction des solidarités intergroupes des représentants des différentes classes.
Il semble qu'un réel travail de recherche ait véritablement nourri ce récit.
Et je ne peux donc qu'encourager de futurs lecteurs à le découvrir…C'est très bien écrit.
J'espère que le succès du livre de poche encouragera l'auteur à d'autres futures investigations de cette qualité.
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Très bonne surprise, je n'attendais pas grand chose d'un livre d'histoire qui n'est pas écrit par un historien de métier. Et pourtant, quel ouvrage ! Il reprend avec brio le sens de cette discipline : une histoire est (étymologiquement) une enquête. L'auteur nous transmet beaucoup de plaisir en racontant la sienne.

Il a parcouru les archives à la recherche du déroulement de la nuit du 4 août 1789. Grâce à des lettres, il aborde, dans un premier temps, le vécu de quelques députés présents, dont il retrace d'abord une brève biographie. Ce premier tiers nous montre à quel point on connaît mal les rebondissements de cette soirée.

Dans une deuxième partie, il analyse ce qui a rendu cette nuit possible. Cette histoire, on croit la connaître : Louis XVI, Marie-Antoinette, dette, La Fayette, guerre d'indépendance américaine, états généraux, 14 juillet... Et pourtant, Bertrand Guillot pousse l'analyse, nous rappelle les différentes tentatives de la part du roi de faire payer des impôts à la noblesse. J'ai particulièrement apprécié sa narration de la révolte des parlements menée par Duval d'Epremesnil. C'est un épisode assez confus dans les livres d'histoire qui devient particulièrement limpide sous la plume de l'auteur.

Pour finir, la narration se porte sur l'après, la façon dont les lois votées cette nuit là sont accentuées et (longtemps) repoussées. Il en ressort l'importance de la nuit du 4 octobre pour trancher le rapport de force entre le roi et les députés (en relatant la pertinence des arguments de Louis XVI à propos de la suppression de la dîme, impôt touchant les propriétaires en proportion de leurs possessions, ce qui en fait un impôt relativement « juste »...

j'ai refermé ce livre en déplorant qu'il fut si court tant le propos est clair et intelligemment ponctué d'humour. C'est donc un ouvrage que je conseille à 200%, notamment parce que sa lecture est agréable même on n'apprécie pas les livre d'histoire, les essais.
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Un récit historique vraiment intéressant.
Appuyé sur une enquête précise et animé d'un souci de comprendre la mécanique des évènements à partir de la psychologie des acteurs.
Un évènement, que l'on découvre fondateur, qui mérite plus de lignes le rapide résumé des manuels d'apprentissage.
Une écriture vivante et rythmée. A découvrir.
Dans l'attente du prochain "exercice"!
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De la nuit du 4 août 1789, je ne savais rien. Oui, je l'avoue, la Révolution française ne m'a jamais passionnée, et m'a même provoqué un ras-le-bol lors du Bicentenaire.

A priori, ce roman n'était pas pour moi, et pourtant, j'ai apprécié ma lecture.

L'auteur suit quelques personnages : d'Eprémesnil qui retourne sa veste mais a l'aissé passé son moment ; l'abbé Chevallier et sa folie complotiste ; Necker (je le connais celui-ci) qui va et qui vient et dont la fille n'est autre que Mme de Staël.

Et bien sûr Louis XVI qui veut bien faire et qui acquiesce à presque toutes les propositions.

J'ai aimé les pics et parallèles avec l'état du pays actuel.

J'ai aimé les quelques envolées lyriques toujours à propos.

J'ai découvert que dans les cahiers de doléances, personne ne voulait spécialement en finir avec les privilèges, mais que, suite à un banquet bien arrosé, les députés, sans doute un peu pompettes, se sont laissés emporter à déclarer la fin des privilèges, même les Bretons.

J'ai découvert que la sténo avait été inventé à cette époque, alors appelée logogramme.

Enfin, j'ai aimé que ce roman démontre que l'on n'en fini jamais vraiment avec les privilèges.

Quelques citations :

Au soleil couchant, le royaume de France n'était qu'une fédération de provinces hétéroclites ; au matin du 5 août, c'est un pays unifié qui va se réveiller. Une seule nation, un seul droit, un seul régime. (p.201)

Il y avait un plan. Il a été dépassé, débordé mais Chjapelier, Fréteau et quelques autres ont accepté l'imprévu. Après des décennies de blocage, mille députés ensemble ont accepté de se laisser transformer, d'abandonner leurs avantages particuliers au profit d'une idée bien plus grande qu'eux. Voilà comment cette nuit résonne encore. (p.202)

Si je n'avais pas peur des anachronismes, je dirais que Louis XVI est un des premiers anticapitalistes de l'Histoire. (p.236)

L'image que je retiendrai :

Celle de la salle des menus-plaisirs (j'adore ce nom) dans laquelle se déroule les débats et les avancées.
Lien : https://alexmotamots.fr/labo..
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Quel beau titre que "L'abolition des privilèges" pour un roman qui se base sur des faits historiques qu'il est bon de rappeler surtout quand c'est fait avec humour et sérieux et Bertrand Guillot n'en manque pas.
Voilà une belle façon de redécouvrir les acquis de la révolution française et de ce qui s'est passé la nuit du 4 août 1789.
Louis XVI est toujours roi mais le peuple français gronde car les plus pauvres ont faim et la prise de la Bastille en juillet n'a pas changé grand-chose. Il va donc convoquer les États généraux à Versailles dans la salle des menus-plaisirs (quel nom!) où vont se réunir plus de mille députés du Tiers-État du Clergé et de la Noblesse. C'est durant cette nuit du 4 août qu'ils vont bouleverser la donne en faisant vaciller la royauté et le pouvoir absolu par le vote de l'abolition des privilèges de tous ceux qui en ont.
On va voir le processus démocratique en oeuvre à hauteur d'hommes car Bertrand Guillot a choisi de raconter en détail les joutes oratoires en prenant pour témoins quelques députés venant de provinces. Il faut dire qu'à l'époque les privilèges sont aussi territoriaux et que les réformes qui vont être votées concernent à la foi la fiscalité et les territoires.
Le roman est bien documenté et surtout très bien construit car l'auteur va revenir en arrière pour expliquer comment ils sont arrivés à se mettre d'accord.
Pour autant, on sait qu'une loi votée n'est pas une loi publiée et encore moins une loi promulguée. Alors on va voir les difficultés de mise en oeuvre des décisions prises durant cette nuit historique.
Je suis admirative du travail de Bertrand Guillot qui fait aussi écho à l'actualité. Il rejoint en ce sens l'excellente pièce de Joël Pommerat intitulé "Ça ira, tome 1 : Fin de Louis" qui l'a beaucoup inspiré. D'ailleurs, j'y ai souvent pensé mais comme la forme est différente je dirais que le roman est complémentaire à la pièce.
J'ai donc passé un bon moment de lecture grâce au Prix des lecteurs de ma bibliothèque qui a sélectionné ce roman.


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"Dans tous les manuels scolaires, c'est une date incontournable. 4 août 1789 : Abolition des privilèges. On l'apprend au collège. On l'apprend au lycée. Mais l'étudier ? Jamais." Voici l'incipit et le postulat de départ de Bertrand Guillot, qui a passé un an dans les archives.

Alors, que se passe-t-il ce fameux 4 août, quand tous les chats sont gris, les estomacs vides et les impôts impayés ?

L'auteur nous emmène avec lui dans la salle des Menus-Plaisirs lorsque les premiers arrivants prennent place. Il nous présente quelques députés peu connus, mais qui rendent cette nuit mémorable. Nous suivons alors cette session nocturne au cours de laquelle chacun est prêt à décimer les privilèges et abus... du voisin! L'ambiance festive, le chahut, l'émulation, nous observons toute la scène, pendant que les "journalistes" grattent leur papier.

Après cette séance mouvementée, nous remontons le temps pour découvrir qui sont ces personnages qui, en une nuit, ont fait tomber l'Ancien Régime.

Lorsque l'on comprend mieux le rôle de chacun, nous sommes propulsés au 5 août. Nous nous réveillons avec la gueule de bois, une abolition des privilèges de principe, mais sans aucun vote, ni aucun décret... Ce n'était que cela, finalement, la Nuit du 4 août? Non, c'était beaucoup plus que cela.
~
Voici un livre sur lequel je me suis précipitée après la rencontre avec ses deux éditrices organisée par "Varions les éditions en live" (Vleel). Puis j'ai lu çà et là que l'auteur jouait d'anachronismes pour raconter L Histoire. Or je suis allergique aux incursions du présent dans le passé. le livre est donc resté dans la bibliothèque jusqu'à ce que j'assiste au Procès de la Révolution, un concours d'éloquence mêlant avec humour le passé et le présent. Au retour, j'ai enfin sorti "L'abolition des privilèges", pour le meilleur et... pour le meilleur!

L'auteur érudit dresse un portrait passionnant des acteurs de la Nuit du 4 août, maniant l'humour avec délicatesse et distillant ses anachronisme au service de l'Histoire et de sa compréhension. J'ai donc pris beaucoup de plaisir à lire ce roman et finalement, je le recommande à tous les amateurs d'histoire. C'est frais, intelligent et fascinant.
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Un régime à bout de souffle. Une population au bord de la crise de nerfs. Un fossé abyssal entre le peuple et ses élites. Rajoutez un zeste de crise économique et le prix des denrées alimentaires qui s'envole et voilà qu'éclatent des émeutes, que dise-je sire une Révolution.
Sur le thème pourtant archiconnu et rebattu de la Nuit du 4 août qui fait basculer la royauté en 1789, Bertrand Guillot arrive à concocter un roman haletant, surprenant, étonnement moderne. En se mettant à la hauteur des députés venus des quatre coins du royaume qui ont siégé nuit et jour, il nous donne à voir les rouages internes de création d'un nouveau régime politique. L'on voit ainsi la complexité des grands changements politiques souvent faits de bonne part de tensions trop longtemps mis sous le couvercle, de passion, de grands discours et petites négociations, mais aussi d'hasards et de défaites souvent basées sur de la faiblesse ou de la lassitude.
Passionnant de bout en bout, ce grand roman historique sur le vif nous tend également un miroir vivifiant et salutaire sur notre époque.
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C'est un livre d'histoire à hauteur d'hommes. L'auteur aborde un évènement emblématique de la révolution française : la nuit du 4 août à travers la trajectoire de ses acteurs, dont le nom est souvent inconnu. Il installe une sensation de familiarité avec ces hommes qui venaient de toute la France, en restituant leurs trajectoires et en imaginant leurs pensées, leurs intérêts, leurs calculs. Il raconte les jours précédents, la journée du 4 août et les suivantes et c'est fascinant de regarder L Histoire s'écrire sous nos yeux. Ce livre rappelle que derrière des évènements entrés dans les livres d'histoire, un peu abstraits et poussiéreux, il y a l'humain dans toutes ses facettes et sa complexité. L'auteur tisse aussi des liens avec le présent, dont chacun jugera la pertinence mais la réflexion est stimulée.
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« L'abolition des privilèges » est un récit très vivant des évènements de la nuit du 4 août 1789. S'il est nourri par l'imposant travail sur les archives d'époque de l'auteur, il n'en est pas moins très clair et accessible. Il est écrit dans une langue parfois familière et truffée de mise en perspective des réalités historiques de l'époque avec notre propre grille de décodage contemporaine. L'auteur se situe au-delà du récit stricto sensu des évènements successifs qui ont abouti à cette abolition pure et simple des privilèges. En effet, avec le recul, on peut avoir l'impression que les privilèges de la noblesse et du clergé devaient forcément tomber, que leur disparition était dans l'ère du temps, comme un des éléments impératifs de la révolution. Pourtant, en lisant ce livre, on se rend compte qu'il n'en est rien et qu'elle ne figure même pas dans les cahiers de doléances. Au contraire, elle est le fruit d'un ensemble de circonstances et d'une convergence difficile à imaginer à l'époque. C'est toute la force de Bertrand Guillot de parvenir à totalement déconstruire la chaîne d'évènements, de décisions et même de ressorts psychologiques qui ont permis d'aboutir à ce résultat.


Un livre qui trouve un écho contemporain intéressant dans la persistance de certaines privilèges actuels et les difficultés à réformer ou faire valoir une autre manière de vivre ou de fonctionner collectivement. Une superbe lecture !
Lien : https://mangeurdelivres.word..
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