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Une nuit pas comme les autres.

Nous connaissons tous cet événement, mais bien peu sont en mesure de nous décrire ce qu'il s'est passé cette nuit du 4 août.
L'économie essuie crises sur crises, les riches ne paient pas d'impôt quand les pauvres étouffent sous les taxes. Ce n'est pas aujourd'hui mais en 1789. Et tout va bientôt changer...

Mené sur le ton de la confidence, Bertrand Guillot nous délivre les coulisses de cette fameuse nuit dont on a forcément entendu parler un jour, ne serait-ce que son nom "Nuit du 4 août" qui revient un peu comme une expression.

À la manière d'un Lorànt Deutsch (mais qui ne serait pas royaliste), l'auteur partage son enthousiasme et nous fait asseoir sur les bancs de la salle des Menus-Plaisir où siège l'Assemblée Constituante qui va tracer un trait sur mille ans de pouvoir féodal.

Réduire à néant mille ans d'injustices en une nuit, ce n'est pas rien... mais ce n'est pas tout non plus. Et c'est là que réduire Bertrand Guillot à ce trublion télévisuel de l'Histoire (de droite) serait mentir. Car si l'auteur nous fait vivre les points de vue des différentes parties (Clergé, Noblesse et Tiers-État), il nous immerge ensuite dans les causes et les conséquences de cet événement qui n'a rien d'anodin en ne cessant de faire des rapprochements avec des éléments de notre quotidien. Des analogies actuelles : un État au bord de la banqueroute, la chanson de la dette est déjà un tube alors même que les riches cumulent exonérations d'impôts et avantages de toutes natures.

Rien ne va plus et il devient difficile de l'ignorer quand les campagnes et les rues de 1789 s'enflamment...
Bien sûr L Histoire ne se répète pas, mais ce roman - car ce n'est pas un essai historique - apporte une petite touche virevoltante d'espoir dans notre actualité morose.
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L'Abolition des privilège par Bertrand GUILLOT (Le Métro est un sport collectif), c'est L Histoire racontée à ceux qui n'aiment pas L Histoire. Il part du principe que si on a tous appris par coeur la nuit du 4 août 1789, au détour d'un manuel entre le 14 juillet et le 26 août, ce qui s'est réellement passé la nuit du 4 août, comment, pourquoi et avec qui, ne nous est jamais vraiment conté.


Je ne suis pas une férue d'histoire, mais à la manière de raconter, vive et enlevée, j'ai su que je passerai un bon moment. Ce n'est ni un manuel d'histoire ni un roman. C'est l'Histoire racontée avec humour, recul, et mises en abîme avec la situation d'aujourd'hui. L'auteur nous délivre les découvertes et rencontres que ses recherches lui ont permises. Bourré de clins d'oeil ou de comparaisons anachroniques, le texte glisse tout seul sans pour autant dénaturer L Histoire, ni minimiser ce qui s'y joue.


Je crois que ce qui fonctionne c'est qu'on se sent à la fois acteur et voyeur (non-non-non, interdiction de fredonner^^) : Il nous raconte comme s'il nous mettait dans la confidence de choses restées secrètes, on se sent privilégiés d'assister à ces scènes importantes dans un décor d'époque, de rencontrer les « héros » et de s'asseoir à côté d'eux dans la salle des Menus Plaisirs, tandis qu'ils s'apprêtent à changer le monde. C'est un peu l'attente du sensationnel que l'on retrouve avec les chaînes d'info en direct, une tribune avant l'heure.


Le texte est divisé en trois parties : 1/ la nuit du 4 août 1789, 2/ avant cette fameuse nuit, et 3/ son après. Cette construction présente des avantages et des inconvénients : Décrire cette folle nuit en premier, c'est nous mettre dans l'ambiance électrique immédiatement, avec la garantie de nous happer - Cette première partie est pour moi la plus captivante ; Alors revenir en deuxième partie sur des faits antérieurs, pour nous faire comprendre les tenants et aboutissants de ce que l'on vient de vivre, forcément, ça semble plus fade, un peu réchauffé. Pour autant, ce n'est pas inintéressant, et l'auteur défend son plan en nous faisant remarquer que faire un tour sur soi-même pour revenir sur les lieux du crime, c'est bien en soi une révolution au sens premier. La troisième partie viendra enfoncer le clou et clôturer le dossier, rappelant le rôle des femmes dans cette révolution.


Au total, ça reste quand même un point de vue intéressant. On reprend conscience que c'est de là que nous sommes issus, à ces principes que nous sommes attachés, et sur eux que nous devons veiller. Encore aujourd'hui. Surtout aujourd'hui, alors qu'ils nous semblent acquis et que, pour cette raison, il n'en sont que plus vulnérables, et chaque jours un peu plus menacés.


Bref, 280 pages d'Histoire en s'amusant, qui se lisent comme un roman.
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Je me passionne pour l'Histoire, cet intérêt est encore plus ardent quand il est exacerbé par la lecture d'un livre réjouissant, pédagogique, intelligent « L'abolition des privilèges. »
La Révolution n'est pas ma période préférée , mais j'ai infiniment apprécié cet ouvrage . Comme le souligne fort à propos Bertrand Guillot, le 4 août 1789 est une des quelques dates phares que nous gardons en mémoire. Abolition des privilèges, certes, mais l'épopée de cette nuit historique ne fait pas l'objet de longues explications dans nos manuels historiques, et effectivement, les parties prenantes n'apparaissent pas nominativement, quelques livres scolaires avancent le patronyme de Noailles (cf collection Hatier, Malet Isaac).
Cette fameuse nuit est mise en scène comme une pièce de théâtre, à la fois, tragi-comédie et farce, et respecte les trois unités : le temps : une nuit chaude au coeur de l'été 1789 , du crépuscule au petit matin, un lieu ,l'Hôtel des Menus Plaisirs à Versailles , une action : l'abolition des privilèges.
Nous sommes spectateurs privilégiés, assis au milieu des quelques 1000 députés membres du clergé, nobles et députés du Tiers et des gazetiers, nous allons suivre les débats et être aussi portés par l'émotion générale surexcitée de tous , les assauts de surenchère de générosité pour demander l'égalité devant l'impôt, l'admission de tous aux fonctions publiques, supprimer les abus, renoncer à certains privilèges, monopoles … Et il y aurait encore tant de chose à dénoncer, à exiger…
Les principaux protagonistes prennent vie :
Adrien  Duquesnoy , venu de Lorraine qui tient un journal, Joseph Delaville, député breton, Pierre-François Lepoutre , agriculteur aisé dans le Nord, Isaac-René-Guy le Chapelier, président, le Hodey," journaliste" avant l'heure, Marin Pinelle, curé alsacien… et bien sûr Louis-Marie de Noailles qui va jouer un rôle déterminant. J'ai voulu faire plus ample connaissance avec chacun d'entre eux et j'ai recherché d'autres informations sur tous ces protagonistes (dont certains pâtirent par la suite de leurs engagements et de leurs idées et perdirent la tête)
Nuit mémorable, si toutes les promesses vont mettre longtemps, très longtemps à se concrétiser, au moins , ces heures blanches vont permettre de commencer à réaliser l'unité nationale, supprimer les différences entre les provinces et surtout de favoriser le mouvement de fédération.
Un grand merci aux Editions Les Avrils , à Babelio pour cet ouvrage reçu dans le cadre d'une masse critique, et tous mes remerciements à l'auteur pour ces heures de lecture passionnantes, enrichissantes, ludiques.

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Le Père Noël en plein mois d'Août


L'abolition des privilèges, beaucoup en rêvaient, certains l'ont fait.
C'est cette fameuse "Nuit du 4 Août" que l'auteur nous fait revivre, cette nuit qui a changé l'Histoire de notre pays, celle qui mit fin à l'Ancien Régime.


Bertrand Guillot réhabilite et redonne une petite parcelle de gloire à ces députés présents ce jour-là, ces députés, tous des illustres inconnus et dont l'Histoire ne retiendra pas les noms, par la suite. En effet, les ténors de la Révolution, les Mirabeau, Seyès sont absents des séances et les députés présents, lassés par la lenteur et la tournure que prennent les débats, décident de frapper un grand coup.

C'est cette nuit que nous raconte l'auteur. Cette nuit d'euphorie, cette nuit de folie où quelques représentants de la noblesse vont surprendre l'Assemblée en proposant de renoncer à certains de leurs privilèges. Après s'être fait un peu "prier" et quelque peu forcer, il faut le dire, le clergé renonce, à son tour, à la dîme et se prononce pour son rachat. S'ensuit une véritable surenchère, c'est à celui qui renoncera le plus, certains regrettant de n'avoir rien à céder (!). Les privilèges n'étant pas réservés uniquement aux personnes, c'est aux représentants des régions de renoncer aux leurs, outrepassant par là même leurs mandats et participant à uniformiser la France telle qu'elle est à l'heure actuelle.


Bertrand Guillot revient ensuite sur les faits qui ont conduit à cette nuit qui n'était pas tout à fait improvisée et pas totalement due au hasard. Une des principales causes fut ce que les historiens ont appelé "La Grande Peur", cette rumeur de soi-disant bandes de brigands armés qui parcourut une grande partie de la France, conduisit les paysans à s'armer et permit à certains de s'attaquer aux châteaux pour récupérer les titres de propriété et de fermage.


En conclusion, OUI, le Père Noël est bien passé au mois d'Août cette année là.
Oui, comme le précise l'auteur, il existe encore de nombreux privilèges, petits ou grands, et la question se pose :
Faut-il de nouveau une "Grande Peur" ...?


Merci à Babélio et aux éditions "Les Avrils" pour cet envoi dans le cadre d'une masse critique ……….."privilégiée" !!!...
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"Au soleil couchant, le royaume de France n'était qu'une fédération de provinces hétéroclites ; au matin du 5 Août, c'est un pays unifié qui va se réveiller. Une seule nation, un seul droit, un seul régime."
Bien sûr, la nuit du 4 août 1789 parle à tout le monde. Enfin, tout le monde… Ceux de ma génération à qui on a fait apprendre des listes de dates par coeur : 1515, 732, 800, 52 AV JC, j'en passe, j'en oublie…
14 Juillet 1789 et la prise de la Bastille, abondamment décrit et étudié dans les manuels d'histoire, nuit du 4 août 1789, peu commentée, peu étudiée en cours d'histoire. C'est du moins ce que prétend Bertrand Guillot dans cet excellent essai.
Du plus loin qu'il m'en souvienne, même si la date reste gravée dans ma mémoire, j'avoue que les détails de cette fameuse nuit m'échappent. Bertrand Guillot serait-il dans le vrai ?

A l'occasion de a lecture de « L'abolition des privilèges », quelques vagues souvenirs me reviennent ; et ce n'est pas la moindre des vertus de ce petit bouquin de remettre les choses à leur vraie place. Entre les saillies que leurs auteurs n'ont probablement jamais prononcées et les précisions dûment documentées des actions de chacun, voilà un ouvrage de première utilité.

Tout d'abord, de quoi parle-t-on quand on parle de privilèges ? Essentiellement de ristournes voire de suppression d'impôts et taxes dus au roi ou au clergé par des Provinces, des villes des congrégations et des particuliers…

Un ouvrage divisé en trois parties :
La folle nuit du 4 août où la surenchère dans les abandons de pratiques féodales est allée bon train : on a même vu des participants renoncer à des privilèges qui ne les concernaient pas…
Ce qui à précédé, sans oublier les tentatives de Louis XVI, en butte contre les aristocrates et Marie –Antoinette elle-même, pour supprimer ces fameux privilèges.
Ce qui a suivi, y compris la guillotine pour de nombreux animateurs de la fameuse nuit…
Un ouvrage instructif également dans les parallèles à peine déguisés avec notre époque. Un régal dans ces temps troublés.

Merci aux éditions Les Avrils et à Babélio pour cette masse critique privilégiée. Amusant, non ?

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Et bien avec le livre de Bertrand Guillot, c'est l'histoire comme j'aime qu'elle soit racontée. Avec enthousiasme, précision, recherches, anecdotes et aussi beaucoup d'humour.
Avec l'auteur nous assistons à cette fameuse nuit du 4 au 5 août 1789, qui vit l'abolition des privilèges et cela à travers les yeux et les pensées de différentes députés que l'Histoire n'a pas forcément retenue. Des hommes élus par le peuple, leurs voisins, amis ou administrés, des curés, aussi pauvres que le peuple qui se retrouve avec leurs évêques bien nourris et arrogants, et bien sûr la noblesse dans toute sa splendeur, là aussi petits nobliaux aux côtés des grands de ce monde en faillite.
Ce livre s'articule en trois parties : Pendant la nuit, Avant la nuit et Après la nuit.
Des hommes émergent, des leaders qui avec leur coeur mais aussi par tactique et stratégie arriveront aux lois que nous connaissons, l'abolition des privilèges (des hommes, des provinces et corporations) mais aussi la Constitution et Les droits de l'homme et du citoyen.
L'ancien régime vit là ses dernières heures, 1000 ans de système féodal s'écroule.
J'ai pris grand plaisir à découvrir ce que cette date représentait : comme beaucoup j'ai appris à l'école sans vraiment savoir ce qu'il s'y était vraiment passé. A travers les recherches et la vision de Bertrand Guillot on s'y croirait. Les espérances des uns, le mécontentement et les atermoiements des autres. Une folle nuit où la grande machine de la Révolution se met en marche.
J'ai aussi beaucoup apprécié la manière dont Bertrand Guillot aborde le sujet, par analogie avec notre époque, par des exemples on se rend bien compte de ce qu'un monde peut vite évoluer pour peu qu'il soit à bout de souffle. La misère, la famine et l'injustice ont toujours fait le lit des grandes révoltes.
J'ai eu l'impression d'assister à travers son récit à une docu réalité comme j'aime les voir à la télévision, des faits avérés commentés par des hommes d'aujourd'hui à travers d'autres hommes qui les ont vécus, qui les ont racontés. Les archives sont vraiment un trésor et une source de connaissances à celui qui sait les décrypter. Un vrai jeu de piste.
Merci encore à Babelio et aux Éditions Les Avrils pour cette très belle découverte.


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Plonger dans notre Histoire de France en compagnie de Bertrand Guillot est un privilège qui se doit d'être conservé ! Aux votes !

Cette lecture, qui aurait pu être technique, m'a souvent inspiré l'envie d'être souris dans l'hôtel des Menus Plaisirs à Versailles pour assister à l'effervescence des débats de l'Assemblée.

Cette reconstitution d'un événement majeur se lit comme un roman, s'appuyant sur des personnages réels, ainsi bien mis en scène que dans une fiction, et par une documentation solide des faits et du contexte de la France monarchique. le Royaume est en insurrection et les députés face à un état d'urgence. Ça ne va pas se faire sans « tempête sous un crâne »

Par un langage très actuel, l'auteur sait mettre en parallèle une compréhension contemporaine de l'enjeu d'égalité entre riches et pauvres. Cette Révolution est d'une modernité ! Plus étonnant encore de constater que l'influence libérale viendra parfois des rangs de la noblesse où ce concept a germé dans l'esprit des jeunes générations.

Par son ton jubilatoire, ce cours de la grande Histoire ( lu en partenariat avec Masse critique et Les Avrils Éditions) est un plaisir instructif qui se déguste sans modération.
Lu d'une traite ou presque !

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Je renonce à mes privilèges !

C'est un État en déficit chronique, où les plus riches échappent à l'impôt. Un régime à bout de souffle. Un peuple à bout de nerfs, qui réclame justice et ne voit rien venir.
C'est la France en 2020 ?

Non !
Telle est la France à l'été 1789. Jusqu'à ce qu'en une nuit, à Versailles, tout bascule. C'est la Nuit du 4 août.

Les députés proposent l'abolition des privilèges en matière d'impôt, la suppression des corvées seigneuriales, la fin des servitudes personnelles pesant sur les paysans, la fin des colombiers, des droits de chasse, des justices seigneuriales. Mais ils maintiennent le rachat des droits réels pesant sur les terres. L'enthousiasme est tel que les députés du clergé renoncent à la dîme, ceux des villes et provinces montent à la tribune pour déclarer qu'ils abandonnent les privilèges des provinces, des villes, des corps de métiers.

A mi-chemin entre roman historique et essai, le livre de Bertrand Guillot nous décrit avec précision cette nuit du 4 août où les députés de la nouvelle constituante ont aboli les privilèges de l'ancien régime.

Il nous décrit la vie et les idées d'élus inconnus comme Adrien Duquesnoy, Joseph Delaville-Leroulx, Pierre-François Lepoutre et aussi certains plus connus comme Isaac le Chapelier, Jean-Joseph Mounier…

Comment, ces hommes élus aux Etats Généraux pour résoudre les problèmes financiers du royaume ont établi une Assemblée indépendante, ont voté une Constitution, on écrit la Déclaration des Droits de l'Homme et abolit les privilèges et établi la souveraineté populaire en quelques mois.

J'ai aimé le style, la nouveauté de ce livre entre essai et roman.
L'auteur restitue l'emballement de cette nuit et les surenchères dans un style simple, addictif et abordable. On constate avec bonheur les recherches effectuées par l'auteur.

Par contre, j'ai moins apprécié les idées de l'auteur qui reste dans une veine "furetiste" de la Révolution ou de celle d'Emmanuel de Waresquiel dans son livre "Sept jours" qui ressent de l'empathie "pour ce pauvre roi" et prétend qu'en 1789, la Révolution est faite.

Il prétend que la nuit de la nuit du 4 août, c'est "la nuit de la grande sortie du déni" ! Non point, ces élus étaient tétanisés par le réveil du peuple et "La Grande Peur" dans les campagnes en juillet 1789.

Le parallèle facile et factice entre la situation de 1789 et aujourd'hui ne m'a pas convaincue. L'auteur dit qu'il cherche la clé de 1789 pour débloquer la nôtre ! Il se demande comment les privilèges de l'Ancien Régime qui avaient résisté si longtemps ont pu s'effondrer si vite ! Comme je l'ai précité au-dessus, la prise de la Bastille et surtout la Grande Peur en juillet 1789 ont provoqué l'effroi chez les élus qui ont du donner des signes de bonne foi pour stopper les massacres !
Et aussi, comme le rappelle l'auteur, les philosophes des Lumières même s'ils n'ont pas pris La Bastille, n'auraient rien fait sans Montesquieu, sans Rousseau, sans Diderot ; les députés n'auraient jamais fait tomber l'Ancien Régime ! C'est peut-être ce qu'il manque à notre ère : des vrais auteurs, des philosophes engagés !
Sans oublier, qu'aujourd'hui dans nos sociétés, nous vivons bien (sauf exception et dans certains pays) : en 1789, le budget du pain représentait 3/4 du salaire journalier….

Mais quand il faut rédiger les décrets qui mettent en forme l'abolition des privilèges, les opposants, et même certains partisans de l'abolition tentent de limiter les concessions faites aux paysans. La dîme et les droits seigneuriaux qui touchaient les personnes sont définitivement abolis. Mais tous les droits qui touchaient la terre (c'est-à-dire l'essentiel des revenus des propriétaires de seigneuries, nobles ou bourgeois) sont déclarés rachetables.

Ce n'est qu'en 1793 et 1794, que des décrets de la Convention abolissent totalement les redevances.
Les privilèges n'ont été franchement et totalement abolis (et pas rachetables) qu'en 1793.

Un livre innovant, très bien rédigé sur la nuit du 4 août 1789 qui se lit comme un très bon roman qui se révèle aussi très instructif.
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Un grand merci à Babelio et aux éditions Les Avrils pour cette belle lecture très intéressante et originale.
J'aime les romans historiques bien que ça ne soit pas un roman, ça se lit comme tel. Et en prime avec de l'humour que j'ai très apprécié.
Une belle lecture qui nous mène comme au théâtre, nous sommes au coeur de cette nuit et l'auteur sait nous faire spectateur presque acteur. On a envie de prendre la parole, envie de participer à cette assemblée.
Et comme toujours, l'histoire nous éclaire sur notre présent voire notre futur. Que de parallèles avec aujourd'hui sous une autre forme mais en y réfléchissant bien on n'est pas si loin de la révolution.

Je cite : On ne voulait pas de la charité, on réclamait la justice.

Cette phrase est bien actuelle, je ne m'étalerai pas sur ce sujet mais juste pour dire que l'histoire ne fait que de se répéter dans d'autres teintes mais toujours dans les mêmes nuances. Comprendra qui voudra.

Une lecture que je recommande vivement aux amoureux de l'histoire mais aussi aux frileux car là vous allez vous régaler. Ce n'est pas un cours d'histoire, c'est une vraie mise en scène avec les vrais "acteurs" car l'auteur s'est appuyé sur les archives. Ce n'est pas du blabla brodé, c'est la réalité.

Courrez vite chez votre libraire préféré vous procurez cette petite pépite historique vous ne le regretterez pas .
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Ah la nuit du 4 Août ! l'auteur a tout à fait raison , dans les manuels scolaire de ma génération ( qui se terminaient d'ailleurs juste après la guerre de 1870 , curieux mais vrai ) le 4 août donc n 'était qu' une date importante , certes , mais aux conséquences vagues et éclipsée bien sûr par le phare éblouissant du 14 juillet .Bertrand Guillot nous fait pénétrer dans cette salle disparue et oubliée des Menus Plaisirs , visiteurs invisibles frôlant des spectres qui reprennent consistance , s agitent, s invectivent , manoeuvrent en coulisse , pendant que les privilégiés s'accrochent à leurs prébendes et que le monarque hésite comme souvent , au vrai il n est pas à sa place n'a t il pas dit en parlant de la couronne "Elle me gêne ". Pauvre m. XVI Dans ces prémices de la Révolution , la vraie , la sérieuse celle de 1793 ,comme l écrivait Henri Guillemin ( si contesté soit il )
si les desseins des hommes demeurent dissimulés ,ils apparaissent comme politiquement naïfs , ce qui est normal rien n'a jamais été comparable à leur vécu . Cette chronique d 'une " nuit particulière " m 'a fait également découvrir des personnages devenus secondaires et oubliés mais qui en leur temps furent des " vedettes "des Etats Généraux , qui ont pour certains mal fini sous la Terreur, et accessoirement m' ont plongé dans des recherches sur le fameux moteur commençant par W , pour pallier à mon ignorance , le style de l auteur est vif, visiblement il est enthousiasmé par la période , les chapitres courts maintenant l intérêt du récit , bien sûr après la nuit de l Abolition , la genèse de la Révolution et les suites de ce 4 Août sont moins captivantes mais restent remarquables . La liaison avec notre situation actuelle est habile . Je recommande ce livre à ceux comme moi viscéralement Républicains et aux autres . C est donc très sincèrement que je remercie Masse Critique, Babélio et les éditions Les Avrils .
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