Dans un ouvrage publié précédemment, nous avons étudié l'ornementation en France depuis le commencement de la monarchie jusqu'à nos jours, en nous appuyant particulièrement sur les monuments et en ne mentionnant que les principaux maîtres graveurs de chaque époque.
Aujourd'hui, au contraire, prenant pour point de départ l'impression de la gravure, nous étudierons spécialement les maîtres ornemanistes en Europe : les faire connaître, aussi complètement que possible, par la réunion de tous les documents authentiques, tel a été notre but.
Lorsque, sous le règne de Constantin, le christianisme commença à s'élever sur les ruines du vieux monde païen, et que l'empire romain, transporté à Byzance, devint l'empire latin d'Orient, un nouveau style prit naissance, et emprunta ses principaux éléments à l'antiquité. Dès le sixième siècle, le style byzantin pénétrait en Italie : il inspirait d'abord les beaux monuments, les mosaïques grandioses que nous admirons encore à Ravenne ; deux siècles plus tard il était répandu dans toute la péninsule italienne. Saint Marc de Venise est toujours debout pour nous montrer ses incomparables merveilles d'ornementation architectonique.
BERAIN (Jean) le père, dessinateur de la Chambre et du Cabinet du Roi; ce titre lui fut donné par un brevet en date du 18 décembre 1674. Il naquit à Saint-Mihiel en 1638, et mourut à Paris le 27 janvier 1711. Ce maître a joui pendant toute sa vie, dit Mariette, « d’une très-grande vogue; on ne faisait rien, en quelque genre que ce fût, sans que ce soit dans sa manière, ou qu’il en eût donné les desseins ». Ces nombreuses compositions peuvent servir de type pour l’ornementation du style Louis XIV. Il a vécu et travaillé pendant toute la durée de ce règne.
Le goût de l'ornement est dans la nature humaine; c'est un instinct, on pourrait presque dire un besoin, qui se manifeste chez l'homme avant même qu'il connaisse les premiers bienfaits de la civilisation. Dans tous les pays, aux époques primitives, les peuples à l'état de barbarie ont ajouté à leurs ustensiles les plus grossiers des ornements, tantôt dessinés, tantôt peints, ou bien encore sculptés, qui n'ajoutaient rien à l'utilité des objets, et n'avaient d'autre but que d'offrir aux yeux un aspect agréable,
Nous offrons au public un ouvrage dont le titre seul indique le caractère, et montre l'esprit qui nous a dirigé dans notre travail. Nous avons voulu, avant tout, faire une oeuvre utile qui devînt le complément nécessaire de tous les traités sur l'art de l'ornementation, et faciliter, autant que possible, les études ou les recherches des artistes et des personnes qui s'occupent de cet art.