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Avec sa trilogie noire azure, Patrice Guirao vous invite à découvrir la Polynésie Française en allant au-delà des décors de cartes postales ; et il le fait fichtrement bien, même si le voyage n'est pas toujours de tout repos (et même souvent éprouvant). Prêt pour l'embarquement ? Suivez le guide.

C'est une réalité encore plus noire que nous découvrons avec ce troisième opus puisque l'épidémie de Covid est passé par là et n'a pas épargné la Polynésie. Sur une population totale de 281 000 habitants, 72 678 cas positifs ont été signalés et 648 décès.

C'est d'ailleurs cette même pandémie qui fait que le présent roman, initialement annoncé pour 2021, a été publié avec un an de retard. Entre temps le titre aussi a changé, Tiaré Noir est devenu Rivage Obscur.

Après une escale mouvementée aux Tuamotu (Les Disparus de Pukatapu), Lilith et Maema sont de retour à Tahiti. Alors qu'elles profitent du bord de mer chez Maema, un bruit venant de l'intérieur du faré les tire de leur causerie. À l'intérieur, elles se retrouvent nez à nez avec un jeune garçon, blessé à une main. Une rencontre qui les plongera au coeur de la face la plus sombre de la Polynésie.

Même si ce roman peut se lire indépendamment des précédents, je ne saurai que vous conseiller de les lire dans l'ordre. D'une part c'est la meilleure façon d'aborder les personnages, mais c'est aussi et surtout l'unique façon de comprendre pleinement l'impact du Covid sur la vie de l'archipel.

Chères lectrices du Bûcher de Moorea (le premier opus de la trilogie), j'ai une bonne nouvelle pour vous. le beau Kae est de retour sur le devant de la scène… dans la limite de l'espace que veulent bien lui laisser Lilith et Maema.

Chaque roman de cette série est l'occasion de découvrir de nouvelles problématiques polynésiennes, des problématiques souvent ignorées des non-résidents pourtant bien réelles. Comme partout la crise sanitaire a eu de lourdes conséquences économiques, avec des fermetures d'entreprises, des pertes d'emploi et donc une précarité galopante. Crise économique étant elle-même facteur d'insécurité et offrant un terrain propice à l'expansion de trafics en tout genre (argent facile pour les uns, palliatif – illusoire – à la misère pour les autres), dont celui de l'ice.

Fidèle à son habitude Patrice Guirao pointe aussi du doigt les méfaits de la décolonisation. Je ne dis pas que tout est faux (loin de là), mais il est un peu facile de faire l'impasse sur les nombreux points positifs apportés par la France dans ses colonies du Pacifique. Désolé, mais le coup du « c'était mieux avant » ne prend pas avec moi, sans doute le fait que je vive en Nouvelle-Calédonie n'est pas totalement étranger à cette prise de position.

Au niveau des nouvelles rencontres que vous réserve ce roman, nul doute que vous ne résisterez pas longtemps à l'effronterie et à l'assurance du jeune Toi ; un mélange de force et de fragilité qui vous va droit au coeur.

Une fois de plus j'ai été totalement embarqué par ce voyage au coeur de la dure réalité polynésienne ; même si j'ai trouvé l'intrigue un tantinet en deçà des précédentes, on reste dans très bon niveau.

Je suis bien conscient que le principe fondateur d'une trilogie est de se décliner en trois volets, mais j'aimerai sincèrement qu'un quatrième tome vienne consolider le final. Ce serait dommage de quitter Lilith et Maema dans la situation laissée à la fin du présent roman.
Lien : https://amnezik666.wordpress..
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Outre l'enquête bien menée et prenante, l'auteur en profite pour faire un constat plutôt sombre de la réalité en Polynésie. le Covid est passé par là et n'a fait qu'accentuer les inégalités déjà existantes. Les suites désastreuses des essais nucléaires sur la population locale sont très bien expliquées.
Un autre regard attachant et très intéressant à lire.
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Les deux héroïnes l'une journaliste, l' autre photographe, jouent bien leurs rôles : elles fouinent, posent des questions, réfléchissent et collaborent avec la police. Elles sont sympathiques aussi.
L auteur brosse un portrait de Tahiti préoccupant: drogue, maltraitance, pauvreté extrême, chômage, c est pas rose sous les tropiques !
L écriture est simple et efficace, ce sont les personnages que j ai préférés, très humains et dignes dans leur malheur, beaucoup espèrent trouver leur salut dans la renaissance de la culture tahitienne . Vaste combat de reconquête locale .
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Rivage obscur, de Patrice Guirao

07.07.2023 🧊 Tahiti on ice 🧊

L'histoire:
Alors qu'elles profitent du calme au bord de l'eau, Maema et Lilith entendent du bruit de la cuisine de Maema. Elles y trouveront un enfant terrorisé et blessé, qui va les conduire tour droit sur une scène d'horreur, où 3 cadavres seront retrouvés et une petite fille enchaînée.
Mais avant d'avoir pu le questionner, l'enfant disparaît. S'en suit une descente aux enfers au coeur d'un Tahiti sombre, loin des cartes postales que l'on connaît, et la vérité risque de ne pas laisser nos héroïnes indemnes...

Mon avis:
Moi qui me faisais une joie de m'embarquer pour Tahiti, nous sommes bien loin de l'ambiance Monoii et sable blanc...

Ici, on se retrouve dans la face cachée de l'île, celle que l'on ne peut décemment pas exposer sur une carte postale. La pauvreté, l'insécurité et la maladie se côtoient et Patrice Guirao ne nous cache aucune de ces facettes.

Dans des descriptions détaillées, on sent bien que l'auteur nous dépeint le véritable Tahiti, et cela fait énormément de peine de lire ces lignes et de ce dire que tant de gens là-bas sont de telles situations.

Côté intrigue, on retrouve Lilith et Maema, deux forces de la nature, que j'avais eu le plaisir de découvrir dans leurs aventures précédentes.
J'aime beaucoup ces deux personnages complémentaires, entre humanité, force et fragilité mélangées, ces deux femmes ont réussi à me séduire.
Et je trouve qu'il est très agréable de suivre le déroulé de leurs recherches, jusqu'à débusquer les coupables.

Et fait assez déstabilisant, le seul policier du livre est relégué au rang de personnage secondaire, voire quasi inexistant.

Je me demande si leurs aventures vont continuer ?

Avez-vous déjà lu Patrice Guirao ? Vos impressions ?
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Les personnages Lilith et Maeva sont intéressants , j'ai bien aimé Lala et Toi , cette plongée dans la culture Polynésienne très dépaysante , je trouve l'intrigue et la fin un peu décevante . Malgré tout ce livre vaut le détour et mérite d'être lu .

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Après « le bûcher de Moorea » et « Les disparus de Pukatapu », voici le troisième opus des enquêtes de Lilith Tereia photographe, et son amie journaliste, Maema. Les couvertures de cette série ont une belle homogénéité, et pour les bibliophiles, c'est top. Ce troisième polar « noir-azur » se déroule du côté obscur de la magnificence de Tahiti.

Maema et Lilith, découvrent un petit voleur dans la maison de Maema. Cette rencontre totalement involontaire va plonger le duo dans les conséquences directes de la maladie sur les habitants de l'île. La sombre enquête qui en découle ne va pas laisser les deux femmes insensibles.

Les tomes de cette série peuvent se lire indépendamment les uns des autres, car les enquêtes sont distinctes. Mais ça serait dommage de louper le développement de l'amitié et de la personnalité de Lilith et Maema. C'est avec plaisir que le lecteur retrouve ce duo féminin avec ses forces et ses faiblesses. Les deux personnages s'équilibrent très bien.

Encore une fois, Patrice Guirao entraîne ses héroïnes dans les côtés les plus obscurs de l'âme humaine. Les palmiers, les vagues et le soleil ne sont qu'un décor de carte postale à côté de ce qui se passe réellement sur l'île de Tahiti. le Covid, comme partout dans le monde, n'a laissé que de vilaines traces et du malheur ainsi que des conséquences économiques sans nom. le personnage de Toi est effronté et attachant. Il donne un coup de pep's intéressant au roman.

L'auteur utilise son intrigue pour prendre la parole à travers ses personnages sur le contraste entre l'île paradisiaque et la réalité de la vie quotidienne. le lecteur va découvrir le village des lépreux laissé à l'abandon. Ce n'est pas sans rappeler un roman passionnant d'Alan Brennert « Moloka'i ».
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Sans être aussi exceptionnel que les deux premiers que j'ai vraiment adoré, ce troisième tome est une excellente suite, plus engagée et virulente politiquement. En effet, l'auteur utilise les réflexions de ses personnages pour souligner les dégâts sociaux et économiques de la pandémie (désignée par "la Maladie" dans le roman) sur la société tahitienne.

Ses deux héroïnes, Maema et Lilith, sont toujours aussi complices malgré l'épreuve traversée. Leur duo fonctionne très bien, car leurs caractères s'équilibrent. A la fois fortes et fragiles, elles se lancent dans une enquête complètement dingue mais bien menée et crédible, avec des situations glauques et sinistres qui font honneur au genre noir azur.
En effet, passez votre chemin si vous croyez retrouver ici cocotiers, vahinés, mer bleue pure et fleurs de tiaré : ils servent tout juste de décor, supplantés par la triste réalité d'îles en perdition à plusieurs niveaux (économique, social, politique, culturel...).
C'est cependant ce qui me plaît le plus dans cette série de Patrice Guirao : le contraste entre le cliché que nous avons de Tahiti et la vérité de l'île, peu glorieuse.

La fin laisse augurer d'une suite dont j'espère qu'elle paraîtra rapidement car je n'ai qu'une hâte : continuer à suivre Lilith et Maema et savoir ce qu'elles vont devenir!
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La Maladie a ravagé l'île de Tahiti : depuis la Covid, beaucoup de commerces ont fermés, les valeurs tahitiennes d'entraide se sont perdues.

Des enfants trainent en ville sans parents, sans repère. Un de ceux-ci tente de voler des objets dans la maison de Maema, mais en faisant du bruit, il se fait repéré.

Lilith tente de nouer le dialogue avec lui, mais cela est difficile.

Au fur et à mesure du récit, nous découvrons que le garçon n'a pas de prénom, sa grand-mère l'appelle tout simplement Toi.

Sa grand-mère qui est atteinte de la lèpre et vit en marge dans la forêt. L'occasion pour l'auteur de nous parler du village des lépreux qui tombe peu à peu à l'abandon.

J'ai trouvé dommage de ne découvrir qu'à la fin du roman le fin mot de l'histoire, sans avoir de pistes données au lecteur.

Mais la fin laisse présager une suite, et c'est tant mieux.

L'image que je retiendrai :

Celle de Maema qui boit de plus en plus de rhum.
Lien : https://alexmotamots.fr/riva..
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