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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Ethan Green est un Israélien pur jus et bon teint. Au moment où il envisage d'émigrer vers les Etats-Unis pour fuir une situation professionnelle qui le met mal à l'aise, son projet est réduit à néant par un grain de sable du Negev venu se coincer sous les roues de sa voiture. Ce grain de sable quasi invisible a forme humaine, il est noir, érythréen plus précisément, et mourant par dessus le marché. Ethan se retrouve alors face à un dilemme: soit assumer sa responsabilité, demander de l'aide et avouer ainsi qu'il a commis un crime en écrasant un homme, soit tout simplement partir et trouver un petit arrangement avec sa conscience en prétendant que rien n'est arrivé. En optant pour la seconde solution, ce type intègre, exilé loin de Tel-Aviv parce qu'il refusait de tolérer la corruption, met le doigt dans un engrenage infernal qui lui fait découvrir une réalité dont il n'avait pas conscience et va l'entraîner très loin de sa zone de confort, vers un monde de mensonges, de peur et de culpabilité qui révèlent les coins les plus sombres de l'âme humaine.

J'ai longtemps laissé dormir les lions de Mme Gundar-Goshen dans le fin fond de ma bibliothèque, n'ayant été que très peu séduite par son premier roman Une nuit, Markovitch. Je suis ravie de m'être décidée à enfin réveiller ces lions car la surprise a été excellente. L'écriture simple, accessible à tous mais suffisamment recherchée pour retenir l'attention, la finesse psychologique et l'intrigue passablement intéressante, tout est réuni pour offrir un roman qui se laisse lire avec plaisir. Tout son intérêt réside dans les thématiques développées comme celles la visibilité et de l'invisibilité, de la dynamique du pouvoir entre l'observé et l'observateur et surtout celle concernant les dizaines de milliers d'Africains "infiltrés" clandestinement et dont le sort divise l'opinion israélienne. Subtilement, l'auteure - militante pacifiste et membre de l'association pour les droits civiques- laisse entrevoir au lecteur curieux qui a envie de voir un peu plus loin que le bout de son nez, le système dysfonctionnel d'un pays construit par des réfugiés pour des réfugiés mais qui n'accorde que vraiment très, très peu le statut de réfugié aux immigrants non-juifs, laissant ainsi les demandeurs d'asile érythréens et soudanais dans l'ombre d'une situation plus que précaire.
J'ai déjà lu quelques romans israéliens, ils abordent souvent le problème de la discrimination, voire du racisme, envers les Arabes mais c'est la première fois que j'y vois traité le sujet de la haine envers les Africains entrés clandestinement en Israël pour fuir leurs pays reconnus par l'ONU coupables de crimes contre l'humanité. Avec cette histoire, j'ai découvert que l'état hébreu n'est pas une terre d'asile promise à tous et c'est pour cette raison que j'ai tant apprécié ma lecture. En plus d'être plaisante et enrichissante, elle possède un côté universel en montrant qu'il n'existe pas de différences ethniques et/ou culturelles dans la souffrance humaine.
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Un livre qui tourne dans mon cercle de lecture. La personne qui l'a présentée en était enchantée.

En lisant les premières pages, je me suis retrouvée en Israël avec un médecin et sa famille. Un soir, il renverse et tue un Erythréen. Il s'enfuit et ne le dit à personne. Cependant, la femme du mort a tout vu et le retrouve...
Un roman sur la honte, le mensonge, les actes que l'on sent obligé de faire pour tenter de réparer ou de ne pas dévoiler ce que l'on cache...

J'ai aimé même si parfois j'ai eu envie de le poser et d'en rester là avec tous ces questionnements, ces mensonges et ces vies tant chamboulées.
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J'aurais vraiment voulu aimer ce livre. Je suis en général assez friand des romans se situant au Proche-Orient (en Israël dans ce cas) et qui pointent le doigt sur les inégalités sociales.

Mais j'ai vite déchanté. L'abus de disgression de l'auteur pour raconter le quotidien des personnages m'a agacé, et je dois dire que j'ai souvent sauté des passages pour cette raison.

Les deux personnages principaux ne sont guère sympathiques, ce qui n'est pas un problème en soi, mais sont plutôt insipides, particulièrement le profil de Sirkitt, qui pourrait être beaucoup mieux approfondi, compte tenu de son ambivalence.
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Je n'ai malheureusement pas accroché à l'histoire du Dr Grenn, de son épouse, de Sirkitt...
Le texte est long pour certains passages, il y a des alternances de réflexion des uns et des autres qui m'ont un peu "perdu".
Le fond est intéressant, car il traite des conditions de vie, ou de survie, des réfugiés, mais je n'ai pas trouvé l'élément qui m'aurait fait adhérer au texte.
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Ethan Green - médecin Israélien - écrase un Erythréen avec sa voiture dans le désert. Alors que celui-ci n'est pas encore mort, Ethan prend la fuite. Néanmoins la femme de l'Erythréen a vu l'accident et retrouve le portefeuille d'Ethan. Afin de se racheter, elle va le contraindre à venir soigner des clandestins dans un garage. Il le fait. Ethan va devoir cacher cette double vie à sa femme Liath – inspectrice de police. C'est de plus en plus difficile. Il se créée une drôle de relation entre Ethan et Sirkitt. Entre contrainte et attirance. L'histoire est intéressante mais l'auteur décrit trop les sentiments ou les sensations de chacun au détriment de l'action et des dialogues. C'est souvent un peu long. Par ailleurs, la fin est un peu décevante ou triste.
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L'histoire est intéressante mais elle se noie dans un flot continu de mots, de phrases qui finissent par assommer tant ils se répètent. C'est lassant, lourd, pesant, gavant. On finit par avoir envie de tout lâcher pour un peu respirer. le suspens est à la fin, dans les dernières pages, mais il arrive trop tard. Et même là, il se broie dans une vague de propos inutiles. En bref, il faut de la patience pour lire ce roman. Il n'est pas nul mais il n'est pas forcément agréable.
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On connaît tous la routine quotidienne. Et pourtant, un jour tout bascule à cause d'un événement imprévu. C'est ce qui arrive au Dr Ethan Green. Bien sous tous rapports, en couple avec enfants. Mais là arrive le drame : il renverse avec sa voiture un immigré clandestin. Que faire ?
Pour que cet accident et ce meurtre ne soient connus de personne, il se met à mentir et se retrouve piégé dans un engrenage vicieux et imprévisible ; il ne se reconnaît plus.
Et vous, qu'auriez-vous fait à sa place ? Auriez-vous réveiller les lions ?
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Le docteur Ethan Green est un homme honnête, incorruptible. La preuve, il a refusé de toucher des pots-de-vin et menacé de dénoncer son moins scrupuleux chef de service, son mentor pourtant, auprès duquel il exerçait à l'hôpital de Tel-Aviv. Résultat, le voilà relégué dans un établissement de seconde zone à Soroka, ville de poussière et de médiocrité.

Un drame, plus précisément un accident, le confronte aux limites de son intégrité...

Lors d'une virée nocturne en 4x4 dans les dunes du désert proche de Soroka, il écrase un homme, un noir d'origine érythréenne, un clandestin. Après de vains efforts pour le réanimer, il fuit sans donner l'alerte. Ce qu'il ne sait pas, c'est qu'un témoin a assisté à toute la scène... assez vite, la veuve de l'individu se présente à sa porte. Sirkitt l'érythréenne est belle, et d'une dureté stoïque. Elle lui impose un marché : son silence contre son savoir médical. Ethan est ainsi réquisitionné pour soigner, en dehors de ses heures de service, de pauvres hères qui, illégalement présents sur le sol israélien, ne peuvent accéder aux soins. Dans un dispensaire de fortune aménagé au sein d'un vieux garage, approvisionné en médicaments et matériel qu'il a dû dérober à l'hôpital de Sokora, il répare les factures de fatigue, désinfecte les plaies ulcérées, tente de remédier aux maux que génèrent la malnutrition et le manque d'hygiène.

Il est pris dans une spirale infernale, contraint de mentir à sa femme et à ses collègues de travail, s'épuisant à cumuler son emploi officiel et les nuits passées debout dans le garage, sous l'intraitable férule de Sirkitt qui devient de plus en plus exigeante. Une situation que complique encore le fait que Liath, l'épouse d'Ethan, est chargée, en tant qu'inspecteur de police, de l'enquête sur la mort de l'érythréen. Pourtant, au bout d'un certain temps, il se noue entre Ethan et la femme de l'homme qu'il a tué une étrange relation. Elle est la seule qui connait sa facette inavouable, et si le pouvoir qu'elle a sur lui suscite d'abord de la haine, tous deux éprouvent ensuite une attirance mutuelle qu'aucun ne veut admettre.

Ayelet Gundar-Goshen explore avec minutie les impacts de son scénario sur son héros, décrivant toutes les étapes de ses réactions, de ses questionnements face à cette situation, et surtout face à sa propre attitude. A partir de l'accident, il n'est plus celui qu'il paraît, conscient d'être à l'opposé de l'image d'être probe qu'il renvoie à ses proches. le pire est de réaliser qu'il n'est pas tant hanté par la culpabilité que par la crainte de se faire prendre et, surtout, de ne plus susciter le respect de celle qu'il aime. Et bien que conscient de sa lâcheté, il se trouve des excuses, tente pathétiquement de se dédouaner en invoquant les meurtres de masse perpétrées par la misère et l'indifférence du monde... Il reproche aux miséreux leur vulnérabilité, car c'est plus facile que de se reprocher sa propre cruauté, et d'assumer le fait d'être du bon côté et surtout de vouloir y rester... on veut bien payer, voter en s'illusionnant sur l'efficacité réelle de ses beaux principes, mais être directement confronté à l'injustice et à la pauvreté, c'est autre chose. Car c'est bien ce qui se passe : cet accident l'a en quelque sorte condamné à faire face à la réalité d'un monde à deux vitesses, dont il connaissait l'existence mais qu'il n'avait jamais vraiment expérimenté, éprouvé. Les clandestins s'immiscent dans ses pensées, il ne peut s'empêcher de comparer ses conditions de vie, basées sur le confort, l'ordre et la sécurité, à celles de ses patients nocturnes, dont les existences même sont fondamentalement malades. L'abstraite misère du monde est venue percuter sa vie, et la vampirise... devenue palpable, elle est laide et sordide, elle perd tout de l'éventuelle dimension romanesque dont la dotait la distance.

Mais même cette prise de conscience a ses limites, si elle ne s'accompagne pas d'une volonté réelle d'engagement. Certes, Ethan, bientôt, éprouve de la fierté lorsqu'il opère, avec succès, un homme gravement blessé, ou qu'il procède à un accouchement. Seulement, les deux mondes ne se rejoindront jamais vraiment, tout comme Ethan et Siirkit ne peuvent se rapprocher. Ils vivent dans des univers incompatibles, ses actes à elle sont déterminés par l'impératif de survie, plombés par l'oubli de son foyer et des siens, indispensable pour supporter l'exil. Lui n'arrive pas à comprendre une parcelle de cette femme. Malgré de rares points communs qui par moments les rapprochent, leurs différences finissent par triompher.

Au-delà du cheminement psychologique d'Ethan, Ayelet Gundar-Goshen s'attarde sur toutes les thématiques que son intrigue révèle, sur l'impossibilité de connaître vraiment l'autre, y compris au sein du couple, sur les préjugés et les antagonismes sociaux ou culturels qui en plaçant les hommes dans des camps différents, empêchent les rencontres et alimentent le rejet de l'autre, sur ce qui définit un homme et ce sur quoi il est pertinent de le juger (une faute a priori impardonnable doit-elle peser davantage que les actes de toute une vie ?)...

"Réveiller les lions" est donc un récit riche, qui traite de ses sujets en profondeur, avec un côté parfois un peu didactique, l'auteur expliquant et commentant abondamment les faits plutôt que de laisser le lecteur en tirer ses propres réflexions.

Un bon moment de lecture tout de même...

Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Après avoir peiné pendant 2 semaines à lire une centaine de page, je me suis dis qu'il était peut être temps de laisser ce livre de côté quelques semaines, au risque de me récolter une bonne panne de lecture ! Bref, je l'ai donc gentiment rangé dans les méandres de mes étagères et je l'ai repris il y a quelques jours parce que je déteste abandonner une lecture, on est jamais à l'abri d'un miracle de dernière minute ! Et au final j'ai peut être bien fait de lui laisser une deuxième chance, parce que le sujet mérite quand même le détour (mais c'est "à mon sens" le seul bon point)...

On reste donc très très loin du coup de coeur, il y a énormément de longueurs, quasiment pas de dialogues, c'est hyper analytique et j'avoue que je me suis ennuyée pendant une très grande partie du livre. J'ai trouvé l'écriture assez froide, sans cette profondeur qui fait que chaque auteur a sa personnalité, que chaque personnage est différent et qui peut permettre de s'y attacher un minimum... Là, je n'ai pas vraiment réussi à m'y attacher, et en particulier à Ethan pour qui j'éprouvais une profonde antipathie ! Certes, ce qui lui arrive est loin d'être drôle et il se retrouve vite pris au piège dans un engrenage qu'il ne maîtrise pas, mais au moins ça lui aura remis un peu les pendules à l'heure ! C'est typiquement le genre de personnages qui m'horripilent ! Ces personnages sans relief, qui vivent leur petite vie parfaite dans leur petit monde aseptisé où il faut SURTOUT que rien ne dépasse, que "la terre tourne toujours rond", pour reprendre les derniers mots du livre.
Pour Sirkitt, elle me laisse assez perplexe, je ne sais pas vraiment quoi en penser. Elle est ce qu'elle est, c'est un personnage froid, manipulateur, mais au final, un mode de vie pareil ça nous enlève forcément une part d'humanité...

Pour ce qui est du thème central, ce livre aura au moins eu le mérite de montrer les conditions exécrables dans lesquelles vivent ces clandestins érythréens en Israël, où ils ne reçoivent pas la plus petite considération... Donc non, ce livre est loin d'être dénué d'intérêt, mais il m'a manqué quelque chose dans l'écriture et la façon dont sont abordés les personnages pour que je puisse adhérer au texte... Dommage
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Après de longues heures à lutter contre l'ennui, à s'accrocher page après page, la lecture de Réveiller les lions est (enfin) terminée. Sans être un calvaire, sans être dénué d'intérêt, le livre de Ayelet Gundar-Goshen n'en reste pas moins un roman souvent poussif, parfois soporifique. Dommage.
Lien : https://www.lacritiquerie.co..
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