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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
♥ COUP DE COEUR ♥
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Beaucoup de mouvement dans le désert du Neguev
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Je crois que c'est bien le premier roman israelien que je lis (mais pas le dernier!). D'ailleurs à l'issue de ma lecture, j'ai aussitôt demandé à Netgalley le second roman de cette auteure "la menteuse et la ville".
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On parle de thriller psychologique mais ce n'est pas que ça. Ne vous attendez pas à beaucoup d'action (du moins aux 2/3), mais c'est aussi un grand roman sociologique. J'ai vraiment été estomaquée par la façon dont l'auteur arrive à nous parler de thèmes assez controversés et douloureux, voire politiques.
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Un neurochirurgien israelien, heureux en ménage mais plutôt frustré dans son travail, erre un soir dans le désert du Neguev. Avec son puissant bolide il écrase malencontreusement un Erythréen. Que fait-il? En peu de réflexion, il prend la fuite honteusement.
Or, une jeune femme sonne à son domicile peu de temps après. Elle a tout vu. Elle le force à accomplir des actions en lien avec son métier.
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Voyez qu'en une minute, une vie peut basculer dans l'horreur. Ethan le chirurgien est animé par la culpabilité. Si grandissante qu'elle lui fait perdre son sang-froid.
L'auteur nous fait rentrer dans un monde inconnu: celui des migrants, de ces personnes esseulées, devenues parias. Egalement une tension extrème envers des peuples voisins, tels les Bedouins.
Tout ce petit monde est à cran. Et c'est peu de le dire.
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Le récit est narré par 3 personnes (sans vraiment de chapitres consacrés, la lecture est donc très active). Tout d'abord Ethan, le protagoniste rongé de remords, sa femme inspectrice, responsable de l'enquête policière et Sirkitt, la femme-chanteuse (en fait c'est la veuve de l'homme qu'Ethan a écrasé).
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Une incroyable descente aux enfers se déploie sous les yeux du lecteur. L'analyse des personnages est extrêmement bien fouillée avec leurs sentiments complexes et non manichéens. Une écriture dense avec parfois des souvenirs répétitifs des personnages rend cette lecture complète et très addictive. Je n'ai pas pû lâcher ce gros pavé.
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De plus la fin est complètement cohérente avec la réalité politique du pays. Je ne vous en dis pas plus. J'aimerais vous convaincre de le lire, de le savourer comme moi qui ai apprécié ce ton dramatique avec un soupçon d'humanité.
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Un accident, un meurtre et c'est l'engrenage...
C'est le deuxième livre de cette auteure que je lis et encore une fois, je suis agréablement surprise! Ce livre est classé dans la catégorie thriller mais pour moi c'est bel et bien un roman noir. Ce livre nous parle d'inégalités, de pauvreté et de misère. C'est une explosion de sentiments contradictoires au cours de la lecture. le thème principal (cher à l'auteure) est le mensonge. (cf ci-dessous ma chronique de "La menteuse et la ville") le Dr Green est un meurtrier, il devient voleur de médicaments, menteur, il ne se reconnaît plus en tant que médecin.. Que doit-il faire puisqu'il n'a pas le choix? Explosion de sa vie, de son couple, de son regard à autrui...La vérité est immonde, honteuse, trop difficile à avouer. Comment va-t-il s'en sortir? Je ne vous en dis pas plus mais sachez que peu à peu une métamorphose va se produire. Je conseille! (...)

Ma page Facebook Au chapitre d'Elodie
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Brillant, subtil, profond. Je referme ce récit aussi surprenant que passionnant et j'observe la photo de cette jeune écrivaine dont je viens de découvrir le second roman. Une épaule plus haute que l'autre, une légère esquisse de sourire au coin des lèvres et deux yeux, braqués sur l'objectif, qui semblent vous observer et guetter votre réaction (ça vous a plu ? vous êtes surpris ?). On n'y lit aucun doute, ils semblent fiers et sûrs d'eux… ils ont bien raison.
D'abord, il y a une introduction magistrale, une de celles qui vous happe immédiatement et vous laisse à penser que vous allez lire une histoire de culpabilité et de remords à la suite d'un accident de la route avec délit de fuite. « L'homme, il le percute précisément au moment où il songe que c'est la plus belle lune qu'il a vue de sa vie. »
Un peu plus loin, quand vous apprenez que l'épouse du chauffard est chargée de l'enquête, vous dites alors que le suspens psychologique va se doubler d'une enquête policière et de graves problèmes conjugaux…
Mais ce n'est pas tout : « La femme qui se tient sur le seuil est grande, mince et très belle, mais Ethan ne remarque aucune de ces qualités, focalisé qu'il est sur deux autres éléments : elle est noire et, dans sa main, il y a un portefeuille qu'il connait bien puisque c'est le sien… » Pas de chance ! La victime n'était pas seule et lorsque sa veuve vient faire chanter le médecin, tout se complique encore un peu plus. Pour acheter son silence, il lui offre de l'argent, elle n'en veut pas, mais lui impose de …
Je n'en dis pas plus, le lecteur a le droit de soulever les unes après les autres les poupées russes de cette passionnante histoire.
Mais nous aurions tort d'en rester là, car au-delà d'un scénario tellement bien agencé, il y a la profondeur des personnages, et, au fur et à mesure que leurs motivations nous sont dévoilées, on découvre l'autre richesse de ce roman. Qu'il nous parle du doute qui s'insinue dans le couple au fil des mensonges, des rapports parents enfants ou du lien qui unissait l'épouse à sa grand-mère, c'est d'une justesse et d'une profondeur remarquable. Je garde en mémoire la scène pleine d'émotion où, après la mort de la grand-mère, fille, fils et petite-fille se partagent comme objet transitionnel au deuil un bocal de cornichons. Je pense aussi à une scène à la piscine, une autre dans le désert où deux bédouins, père et fils, savourent leur café du matin devant leur cahutte.
Empathie et culpabilité vis-à-vis des clandestins, femme battue émancipée, barrière raciale entre déshérités, incommunicabilité entre nantis et démunis : «La distance entre l'homme affamé et l'homme rassasié est bien plus grande que celle de la Terre à la Lune » ou dans un couple : « On ne connait jamais vraiment l'autre. Reste toujours un angle mort. », les thèmes nombreux, se succèdent, s'entremêlent.
On pensait avoir affaire à un roman sur la culpabilité et le remords et puis, savamment sans crier gare, l'histoire a évolué et rebondi… Est-ce une histoire d'amour hors norme ? Un reportage sur l'immigration clandestine et le sort misérable de ceux qui ont tout quitté parce qu'ils n'avaient plus rien, ou bien une annexe de médecins du monde, peut-être bien également un bel exemple d'émancipation féminine ou bien simplement un manuel de survie familiale: comment ne pas détruire ceux qu'on aime quand apparaît la lune rouge et que les lions se réveillent…
C'est tout cela, très finement analysé, tout particulièrement la psychologie des personnages dans (j'allais oublier de le préciser) un thriller avec du suspens, des rebondissements et une fin étonnante. Ne passez pas à côté !
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Le Dr Ethan Green voit sa vie basculer et prendre un tournant inattendu après avoir écrasé un homme dans le désert. Confronté à sa veuve, il va devoir affronter deux mondes inconnus : celui des clandestins et celui de sa vie personnelle, qui, bien établie, va subir de plein fouet cet accident.

Car comment un neurochirurgien peut il se voir chuter dans une descente aux enfers lente et certaine à cause d'un acte réflexe de sauvegarde, fut-ce pour les mauvaises raisons et leurs conséquences réelles ?

Est il réellement possible pour Ethan Green de vivre avec une telle culpabilité sans laisser ressortir le moindre iota d'inquiétude auprès de ses proches ?

Est il vraiment possible de pouvoir vivre comme si de rien n'était, tout en passant son temps à gérer une situation qui devient très rapidement étouffante et par conséquent insupportable ? Comment un couple soudé, uni, partageant les mêmes valeurs de réciprocité, de justice peut-il affronter sa dislocation - hautement improbable, mais bien réelle - silencieuse et sournoise car étouffée par les non-dits ?

Quelles limites un médecin peut il franchir pour soigner ceux et celles à qui cette idée est refusée d'emblée ?

Complètement perdu dans cette situation personnelle et professionnelle inextricable, il arrive parallèlement à nouer des liens improbables qui évoluent avec une force incroyable, bien que tapie dans l'ombre, et qui se désagrègent à la minute même ou un seul élément révélateur, mais non des moindres, prend toute sa signification et laisse supposer l'étendue des dégâts . Jusqu'où la survie devient elle le but majeur à atteindre quelqu'en soit le prix ?

Une relation bâtie sur un mensonge peut elle perdurer ou bien va t'elle vaciller à un moment ou à un autre, pour s'éteindre dans le regret, la colère, le remords, la honte, le refus, le déni ?

J'ai découvert un récit magnifique dans lequel je me suis laissée porter par la richesse des sentiments perçus dans cette tragédie. Des mots simples pour décrire des situations inextricables et compliquées, qui vont au-delà de ce que la raison voudrait nous imposer. C'est une histoire magnifiquement belle, où souffrance et douleur côtoient une certaine forme de douceur et de poésie pour décrire des vécus inhabituels et des ressentis qui peuvent rester incompréhensibles et passer inaperçus auprès des autres, y compris, et surtout, par les personnes qui nous sont les plus proches.

Coup de coeur pour ce livre que j'ai pu découvrir grâce à la tombola Pique-nique des 10 ans de Babelio. Merci aux éditions Les Presses de la cité d'avoir participé à cette tombola.
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La trame est simple, les interprétations qu'en donnent les trois personnages principaux (lui, sa femme, l'autre) ainsi que la voix du narrateur entre parenthèses sont évolutives, contradictoires, complémentaires, indécidables. J'en donne une lecture convoquant le relativisme éthique, contre le libre arbitre (c-à-d. plaçant le supposé jugement comme résultat des conditions préalables de la propre biographie de chacun), enfin sur l'hypothèse improbable de la rédemption. le genre littéraire enfin se situe entre le thriller (avec une accélération des rebondissements à partir du troisième quart) et l'analyse psychologique extrêmement fine – je ne définirais cependant pas cet ouvrage un thriller psychologique.

Ethan, neurochirurgien israélien et père de famille exemplaire, un homme d'une probité sur-développée et dont la reconnaissance est proportionnelle à l'auto-estime, se rend coupable d'un délit de fuite après avoir percuté, une nuit avec son 4 x 4, un migrant clandestin érythréen.
Sirkitt, la splendide femme de la victime, assiste à l'accident et fait chanter Ethan en lui imposant de consacrer ses nuits aux soins d'autres migrants africains qui en sont habituellement privés. La domination qu'elle exerce sur lui provoque le surgissement de sentiments ambivalents chez les deux, de même qu'elle manifeste des traits de caractère aussi ambigus qu'indéchiffrables, tant que son passé et les conditions de sa migration ne sont pas révélés.
Liath, la tout aussi belle femme d'Ethan, qui a misé sa réussite sociale et personnelle sur sa famille parfaite en passe de se déliter à cause des négligences et des mensonges du mari, est inspecteur de police, chargée de l'enquête sur les chauffard ainsi que sur les autres meurtres, trafics, violences, disparitions qui s'en ensuivent.
Tour à tour, les trois les personnages sont animés par la culpabilité. Culpabilité pour leurs actes autant que pour leurs sentiments. Autant sont-ils occupés par le jugement de soi, autant leurs décisions leur en paraissent déconnectées, donc incompréhensibles et inadmissibles ; sauf Sirkitt qui, pendant une grande partie de la narration, semble maîtriser davantage son sang-froid, paraît se situer dans la position nietzschéenne « au-delà du bien et du mal », sans doute à cause d'un passé et d'un présent plus lourds que les autres. le monde obscur des migrants clandestins, auquel se juxtapose celui de la minorité humiliée des Bédouins locaux, les place aussi dans la position ambivalente d'être à la fois meurtris dans leur chair et porteurs d'une violence inouïe, dont l'emblème s'avère être justement Assoum, la victime de l'accident de voiture, mais tortionnaire de sa femme et maillon dans la chaîne du trafic de drogue qui constitue le récit criminel parallèle. le lecteur, ballotté entre l'action dramatique tendue, les perceptions présentes des événements, les ressentis des personnages, leurs reconstructions mémorielles et, par moments, par les interventions du narrateur, est également porté à des oscillations incessantes entre des morales incompatibles (égoïsmes et altruismes), des solidarités inconciliables (famille et migrants), jusqu'à ce qu'il se résolve à donner à la force du physique brut (le désir, la répulsion, la peur, l'angoisse), à l'événement corporel (l'hémorragie, la putréfaction, l'asphyxie, les brûlures), mais surtout au contexte social et matériel des conditions de vie respectives, le poids implacable qui leur revient. Comme déjà dans le précédent roman de l'écrivaine, des pans assez peu connus de la réalité sociologique et politique d'Israël sont ici révélés avec grand intérêt.
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La nuit, les dunes aux alentours de Beer-Sheva… le neurochirurgien Ethan Green, dont le nom laisse croire qu'il sort de la série Urgences (mais il n'en est rien), renverse un homme et le laisse mourant au bord de la route. Tout ce qu'il pense à cet instant, ou ne pense pas, ses sensations brutes, sont détaillés. C'est le début d'un engrenage qui va l'amener à passer de plus en plus de temps à soigner clandestinement des malades dans un camp de réfugiés, en plus de son travail. Sa femme a beau s'inquiéter de ses absences nombreuses, il ne peut plus se dépêtrer de son acte, et des mensonges qui ont suivi. D'autant que son épouse Liath est le lieutenant de police qui mène l'enquête sur le délit de fuite.

Autour de cette situation inextricable, l'auteure israélienne brode avec virtuosité sur les thèmes de la culpabilité, de la confiance, de la paternité, de la manière dont chacun perçoit l'autre dans un couple, des choix qu'on fait dans sa vie, du respect de soi opposé à celui que les autres vous portent, peut-être pas pour de bonnes raisons…
Elle pose des mots sur des sentiments de manière claire et fluide. S'y greffent aussi des réflexions sur la différence, le racisme, surtout celui qui, bien enfoui au fond de personnes pourtant bien pensantes, fait qu'ils trouvent que les Bédouins « se ressemblent tous ». Les différentes communautés qui cohabitent dans cette région désertique, les israéliens blancs, les bédouins habitants du désert et les réfugiés érythréens, n'échappent en effet pas aux tensions raciales.

J'ai trouvé une voix neuve, singulière, dans l'écriture de Ayelet Gundar-Goshen. Elle a déjà publié un roman en France, que je n'ai pas encore lu, mais nul doute que je me pencherai dessus un de ces jours. L'enchaînement infernal de circonstances qui font approcher ce roman psychologique du thriller lui donne un petit air du Secret du mari de Liane Moriarty, en beaucoup plus fouillé en terme d'introspection. Seuls les lecteurs qui n'aiment pas l'approche psychologique dans les romans n'y trouveront pas leur compte.
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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Si le roman démarre étrangement, la lecture devient très vite passionnante. L'auteur dresse à travers cette oeuvre un portrait d'un pays où le racisme et l'esclavagisme sont toujours d'actualité. Pris au piège un grand médecin va se retrouver dans cette spirale infernale et le tout est.. explosif.
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Belle découverte que ce roman écrit par une plume israëlienne. Ayelet Gundar-Goshen nous offre une magnifique réflexion sur les migrants, la longue vie de couple, la double vie, la complexité de l'être humain...

Le Dr Ethan Green, incarnant des valeurs morales fortes, mène une vie familiale agréable aux côtés de sa femme et de ses deux enfants. Neurochirurgien nouvellement muté dans un plus petit hôpital, Dr Green sort de 19 heures de travail pour s'offrir un espace de liberté en sortant du train-train quotidien. Musique à fond, il se dirige, à bord de son nouveau 4/4, vers le désert israélien, dans un sentiment de pleine jouissance. Malheureusement, sur sa route, il culbute mortellement un migrant, et après quelques hésitations, lui, l'homme de valeur, l'homme de bien, prend la fuite. le lendemain, se présente à la porte de son domicile, la femme de ce migrant qui a tout vu et qui semble avoir des exigences. Parallèlement, la femme du Dr Green est l'enquêtrice qui va essayer de retrouver le fuyard. Commence alors une sombre descente aux enfers pour le Dr Green, dans la grisaille de l'être humain.

A la fois thriller et roman d'amour, l'auteure nous prend dans ses filets pour ne plus nous lâcher.
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La trame du roman a déjà été racontée, je ne vais pas y revenir, mais exprimer que j'ai trouvé ce roman enthousiasmant, captivant, extra-ordinaire ! L'écriture est sublime, affinée, acérée, pénétrante. La psychologie des personnages à la personnalité marquée est analysée de façon subtile et brillamment décrite : un individu possède toujours plusieurs facettes, ses actions présentes sont souvent en relation avec des vécus anciens et l'auteur décrit cela par des va-et-vient entre le présent et les souvenirs de ses personnages. L'auteur aborde les thèmes de la culpabilité, de la confiance dans le couple, de la parentalité, et des fossés profonds entre société d'abondance et peuples dénués de tout.
C'est aussi un thriller rondement mené et la fin est … surprenante !
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Quand un chirurgien voit sa vie basculée un soir alors qu'il avait tout pour être heureux jusqu'à la fin de sa vie. La nuit n'est pas propice pour lui. La pleine Lune lui fait ainsi défaut.

Avec « Réveiller les lions », Ayelet Gundar-Goshen aborde un sujet lourd et actuel. Un médecin désenchanté renverse et tue un homme alors qu'il se défoule au volant de son 4x4 de luxe. Il prend la fuite mais il est contacté par l'épouse du défunt, Sirkitt, qui sait tout.

" L'homme, il le percute précisément au moment où il songe que c'est la plus belle lune qu'il a vue de sa vie. "

Le sujet est brûlant car le docteur Green va être confronté suite à son délit de fuite, à un monde de pauvres et de migrants. Au-delà des faits relatés, l'auteur sait nous rendre les événements très proches. Il réalise une photographie d'un monde morcelé qui fait écho aux infos que l'on voit défiler sur nos écrans chaque jour.

Le docteur tente de faire face à une double vie afin de cacher ses activités demandées par Sirkitt. Il doit être vigilant car c'est sa propre femme qui mène l'enquête sur l'accident. Green parvient quand même à nouer des liens avec des gens différents les uns des autres. Ce sont ces mondes contradictoires qui donnent au roman une épaisseur humaine et qui font la qualité originale de l'histoire. L'empathie et l'injustice se mêlent grâce à un style simple et poétique. L'ensemble est ainsi particulièrement attachant.

L'intrigue policière dirigée par l'épouse de Green n'est, pour moi, qu'un arrière-plan pour mettre en valeur la vie misérable de ceux qui ne savent plus quelle est leur véritable vie et qui doivent lutter pour avancer. Ces combats pour sortir de la misère offrent des pages très prenantes.

Des questions sont sous-entendues. Quand on fait partie des nantis, peut-on cacher longtemps des vérités exécrables ? A-t-on la possibilités de faire ses propres choix ? Comment se déroulent les relations entre les dominants et les dominés ?

Les personnages sont nombreux et j'ai apprécié les suivre dans leur monde contrasté. J'ai surtout aimé la force et l'ambiguïté de Sirkitt. Son charme et son courage enrichissent le récit.

Un univers à découvrir, donc pour le thème grave mais surtout la façon bien singulière de le traiter. Il ne faut pas y chercher un suspens du début à la fin mais plutôt une étude socio-politique. le tout finement mené !
Lien : https://delphlabibliovore.bl..
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