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Dark Fang tome 1 sur 1

Kelsey Shannon (Illustrateur)
EAN : 9781534306547
120 pages
Image Comics (15/05/2018)
3/5   1 notes
Résumé :
Her name is Valla. She is a vampire who has resided on the bottom of the ocean for a century. When her aquatic paradise is destroyed by a dark liquid plague, she travels to the surface in search of answers. What she finds is a world threatened by climate change and a civilization powerless to stop it. Eventually mankind will be wiped out and Valla will have no food supply. If she is to survive, then the fossil fuel industries must fall.

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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome est le premier d'une série indépendante de toute autre. Il contient les épisodes 1 à 5, initialement parus en 2017/2018, écrits par Miles Gunter, dessinés, encrés et mis en couleurs par Kelsey Shannon. Seul le lettrage a été réalisé par Carey Hall. Cette édition regroupe également tout un tas de citations dithyrambiques d'Ivan Brandon, Multiversiy Comics, Syfy Waire, etc.

Une jeune femme se faisant appeler CNTZ420 est en train de prendre des poses érotiques et dénudés pour ses abonnés, avec une retransmission par webcam. L'un des individus qui suivait son émission voit du sang tomber sur l'écran de son téléphone, alors qu'une vampire le mord au cou. Valla (la vampire) récupère le téléphone et se rend dans un café pour qu'un individu (Toby) lui explique comment recueillir des jetons (token) en s'exhibant sur internet. Après lui avoir fait subir un sort pas forcément enviable (une décollation en bonne et due forme), Valla lui demande de lui construire un site de ce type, sous le nom de Alucarda13. Valla se met à l'oeuvre, et voyant que les jetons ne s'accumulent pas vite, elle utilise ses pouvoirs de séduction et de suggestion hypnotique. Il ne lui faut longtemps pour recueillir des jetons se convertissant à l'échelle de plusieurs millions de dollar, grâce à de généreux donateurs, totalement sous l'emprise de sa domination mentale. Elle peut ainsi acheter le château Bran, en Roumanie, sur la route de Braşov à Câmpulung, au pied des montagnes Piatra Craiului, le château ayant appartenu au comte Dracula.

Étant enfin confortablement installée, et pouvant dormir au plafond, Valla se souvient de sa jeunesse quand elle était la meilleure pêcheuse de son village. Malheureusement, un soir en retournant de sa journée de pêche, elle fut la victime d'un vampire qui la transforma à son tour en vampire, mais pas pour être sa femme, pour être sa servante (ou plutôt son esclave) ainsi que celle de ses 3 concubines. Au bout de quelques années, Valla avait pu observer les faiblesses de ses maîtres, et elle s'en débarrassa sans grande difficulté. N'ayant nulle part où aller, elle décida de s'installer au fond de l'océan en compagnie de la faune, s'habillant d'une méduse à laquelle elle avait transis un peu de son sang, et gagnant l'amitié d'un grand requin des profondeurs. La vie s'écoulait ainsi tranquillement, Valla lisant les livres trouvés dans des épaves et jouissant de sa tranquillité. Cependant, le jour où son requin familier est décédé des suites d'une marée noire, elle a décidé de regagner le monde des vivants pour exercer sa vengeance.

Dans la deuxième moitié des années 2010, l'éditeur Image Comics est une véritable machine à publier des nouvelles séries à un rythme effréné. le lecteur n'a donc que l'embarras du choix et peut se cantonner aux séries qui lui semblent répondre à son horizon d'attente, sans se risquer à lire des titres sortant de nulle part. Quand il voit la couverture de ce premier tome, il ne sait pas trop à quoi s'attendre, si ce n'est à une histoire vampire avec un requin. Les recommandations élogieuses lui promettent qu'il va découvrir une histoire de vampire comme il n'en a jamais lu, et ne se focalisant pas sur les atermoiements d'éphèbes adolescents. Néanmoins en feuilletant ce tome, le lecteur observe des dessins très agréables à l'oeil. Les formes sont détourées avec un trait fin et arrondi, sans traits de texture qui alourdirait les formes. Les cases évoquent des dessins pour un public relativement jeune pré-adolescents ou jeunes adolescents. Kelsey Shannon peut ainsi dessiner l'héroïne nue, sans que l'image ne génère de connotation érotique, à tel point qu'elle apparaît en pleine nudité frontale sur la couverture de l'épisode 5 sans provoquer de censure. Lorsque Valla transperce le coeur du vampire qui l'exploite, il y a bien une giclée de sang, mais avec un contour arrondi, sans agressivité ou réalisme. Quand il représente Toby, l'artiste montre bien que sa tête n'est pas attachée à son corps, mais avec une coupure propre et nette, neutralisant tout effet gore. Quand Valla souffre d'une projection massive d'eau bénite, sa peau prend une méchante teinte, mais à nouveau le degré de simplification évite toute horreur de type corporelle.

Le lecteur plonge donc dans une narration visuelle tout public, un récit d'horreur adapté aux plus jeunes. La mise en couleurs est également très séduisante, avec des couleurs vives, des dégradés bien lissés, et des effets spéciaux utilisés à bon escient. le lecteur apprécie les ambiances lumineuses, bleutée au fond de l'océan, rouge orangée pour l'explosion d'une plateforme pétrolière, violacée pour un cauchemar post apocalyptique, verte pour le premier affrontement contre Samael, etc. Kelsey Shannon maîtrise les capacités de l'infographie pour les effets spéciaux, que ce soit pour les lumière de la ville en fond de case, le montage avec des surimpressions quand Valla utilise son pouvoir sur ses abonnés, la luminescence de la méduse, le reflet des flammes sur l'eau de l'océan, les émanations lumineuses en provenance du tome que brandit Samael, etc. de séquence en séquence, il est visible que l'artiste prend grand plaisir à dessiner cette histoire originale. Il introduit des touches d'humour visuel discrètes et très agréables : Toby tapant sur son clavier avec sa tête posée sur la table après son décolletage, les crânes ricanants des 3 épouses vampires, les gentilles bébêtes du dessin animé que regardent les gardes du corps d'un PDG d'une multinationale pétrolière, la suffisance de Samael affichant sa virilité en n'étant vêtu que de son slip, le sourire forcé de Toby alors qu'il est blessé à mort, etc. La narration visuelle combine avec habileté des illustrations lissées pour être tout public, des actes atroces dans leur nature mais pas dans leur représentation, des personnages crédibles avec une touche de dérision, et des visuels spectaculaires à couper le souffle.

La quatrième de couverture vend la mèche sur la nature de la mission de vengeance de Valla, mais le récit se montre plus surprenant que ça. le scénariste a décidé d'utiliser un des monstres classiques du bestiaire : le vampire. Il n'est pas intéressé par sa mythologie, et reprend à son compte les règles habituelles (ne pas s'exposer à la lumière du soleil ou à des symboles religieux, et bien sûr boire du sang frais) mais sans les développer ou les expliciter. Il fait un clin d'oeil au plus grand des vampires quand Valla achète le château de Vlad Dracula, mais ce dernier n'apparaît pas. Il prend le lecteur au dépourvu avec la scène introductive qui établit que Valla n'est pas familière du monde moderne, et qu'elle n'éprouve aucune réticence à devenir la star de sa propre émission vidéo où elle donne suite aux demandes d'effeuillage de ses abonnés, sans arrière-pensée, ni pudeur. Il raconte son histoire personnelle en quelques pages, et établit ainsi sa motivation. Cette dernière n'est pas originale en soi, mais le devient parce qu'elle est celle d'une vampire.

Le scénariste se montre étonnant en racontant comment Valla accomplit sa vengeance. Il n'oublie pas qu'elle reste en phase de découverte du monde moderne et qu'il lui faut quelqu'un pour lui expliquer les règles du jeu, et pour l'aider à utiliser les nouvelles technologies de l'information et de la communication. Ce qui surprend le plus, c'est la rapidité avec laquelle Valla accomplit sa vengeance et l'ampleur qu'elle prend. Cette partie du récit s'avère des plus cathartiques car l'héroïne n'est pas tenue par la loi du marché, par le profit ou même par le risque de retour de flammes. Elle se lance donc dans sa campagne punitive avec fougue et en utilisant ses pouvoirs sans remords. Il n'y a pas à discuter et il n'y a pas d'excuses à recevoir. le lecteur se délecte de voir une justice expéditive ainsi appliquée avec efficacité. Cette phase s'achève à la fin du troisième épisode.

Dans les épisodes 4 & 5, le lecteur (et Valla) découvre qu'il existe un ennemi doté de capacités surnaturelles. C'est le directeur adjoint de la NSA (National Security Agency) qui demande à Samael d'intervenir pour stopper les crimes commis par Valla. le lecteur découvre alors la nature de Samael, l'étendue de ses pouvoirs et une organisation secrète menée par un individu se faisant appeler commandeur Kozar. Cette deuxième phase du récit décontenance un peu. Tout d'abord, la narration perd de la vitesse puisque les 2 derniers épisodes se concentre sur un affrontement unique, et ne font plus progresser la vengeance de Valla. Ensuite, l'auteur intègre d'autres éléments surnaturels, pour une mythologie de pacotille dont on espère bien qu'il ne la développera pas plus avant. Enfin l'affrontement en lui-même est inventif mais semble parachuté là sans autre raison que de remplir 2 épisodes, et la narration visuelle perd de sa dimension enjouée.

Ce premier tome est une demi réussite. Les auteurs proposent une histoire de vampire qui sort de l'ordinaire et qui ne prend pas la tournure annoncée par la quatrième de couverture d'écoterrorisme surnaturel. Les dessins de Kelsey Shannon rendent l'histoire tout public, sans rien perdre des éléments bizarres, horrifiques et parfois adultes du récit. Mais passé la vengeance très rythmée de Valla, le lecteur débouche sur 2 épisodes d'affrontement qui mettent en jeu un individu doté de pouvoirs et une organisation secrète qui sortent de nulle part pour un combat dans lequel le lecteur n'arrive pas à s'impliquer. 5 étoiles pour les première partie, 2 étoiles pour la seconde.
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