Blanche-Neige et les 7 Nains, je connaissais, maintenant, je connaîtrai aussi "L'institutrice et les 7 mains".
Non, ce n'est pas le titre d'un film porno, les 7 mains étant détachées de leurs propriétaires.
Non, ce n'était pas non plus des membres de la famille de la Chose (Addams Family, pour les incultes) que nous aurions retrouvé au Québec… Ma foi, on a les objets de décoration que l'on veut, chez soi, mais il vaut mieux les garder cachés lorsqu'on reçoit des invités.
Notre brave institutrice retraitée vient de poignarder 31 fois son époux. le gars avait dû marcher sur le sol encore mouillé, entraînant le courroux de sa blonde. Ou bien, il avait oublié une chaussette rouge dans le linge blanc de madame… Bref, sa faute devait être grave pour mériter un tel châtiment.
Ce thriller psychologique est composé de trois récits se déroulant à des époques différentes. L'enquête de police contemporaine (en 2002), un récit se déroulant à Paris en 1899 et un autre avec une jeune gamine, victime de brimades, en 1949.
Quel est le lien entre eux trois hormis qu'elles ont souffert ? Il faudra attendre les trois quarts du roman pour le savoir et comprendre ce qu'ils venaient faire au milieu d'un meurtre violent commis par une paisible retraitée (on ne s'en méfie jamais assez, des p'tites vieilles).
L'autrice a fait en sorte que vous ne compreniez pas trop vite ce qui lie ces trois femmes, les pistes sont brouillées, les cartes bien mélangées et c'est comme avancer dans la purée de pois. On ne sait pas où l'on va, mais l'on a hâte de comprendre où on nous emmène.
L'enquête va avoir des ramifications inattendues, allant au-delà de ce que j'aurais pu penser au départ. Heureusement que les policiers connaissent toujours quelqu'un dans leur entourage qui peut leur expliquer ce qui est hermétique pour eux (et pour les lecteurs aussi).
Cette lecture est addictive, profitant des températures caniculaires de la soirée, j'ai lu jusque bien tard et la chaleur me poussant à me lever tôt, j'ai continué ma lecture, dévorant totalement ce polar, même si, de prime abord, il semblait être un thriller normal, avec des mystères, du suspense et quelques ajouts inhabituels (putain, ces retraités !!).
Non, jusqu'à un certain point, je me trouvais en train de lire un thriller bien fichu, mais sans rien de transcendantal. Les personnages des policiers étaient sympas, amusants, possédaient de l'humour, sans que pour autant je me sois attachée à eux.
Et puis, tel un plat habituel que vous appréciez, mais que vous connaissez par coeur, vous vous faites surprendre par la cuisinière autrice qui y a ajouté du piment, vous faisant bondir sur votre sofa, vous redressant devant le truc inattendu que votre palais vient de détecter et qui réveille vos papilles polardesques.
Oh putain de putain ! Ça a dépassé tout ce à quoi je m'étais attendue, je me suis prise un coup de pied au cul et l'autrice a remis ça ensuite, me donnant envie de hurler "Non, non, non…". Ben si… Violent, horrible. Magnifique aussi, mais dans l'horreur. J'en suis restée muette, la bouche grande ouverte.
Si je ne me suis pas attachée aux portraits des personnages, l'autrice a su néanmoins nous mettre face à des femmes troublantes, blessées, seules, victimes du patriarcat, des préjugés, de la maternité, de la société…
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