Stephen King écrivit avec
Joe Hill, son fiston. Aucune raison que les Hermann père et fils ne s'associent également d'autant plus que le bébé a plutôt de la gueule.
Dernière collaboration en date,
Station 16.
Un récit futuriste et déroutant, mix audacieux de The Thing et d'Un Jour Sans Fin - mais si, vous savez, celui de la marmotte – qui pourrait en laisser coi plus d'un. Quoi coi ? Bon, pantois et on n'en parle plus.
Nouvelle-Zemble, terre d'accueil. Tel pourrait être le slogan irradiant de cet archipel situé aux confins de l'océan Arctique russe. Réputé pour l'intensité de son froid polaire et la multiplicité de ses essais nucléaires, elle n'apparaît pas, bizarrement, dans le top 5 des destinations de vacances favorites. Question de budget j'imagine...
Le soldat Grigori Grigorievitch dit Grichka – non, pas Bogdanov – dit « la bleusaille « par son supérieur qui l'a dans le pif a tout gagné.
Son job, se les geler en patrouillant sur cette immense étendue tout en subissant les brimades journalières du sergent attitré.
Puis tout d'un coup, c'est le drame ! Un appel de détresse de la station météo arctique 16 pourtant inactive depuis un demi siècle et un héliportage plus tard, le chaos décide de s'inviter dans cet enfer blanc pour convier tous les participants au jeu de massacre le plus carnassier de leur chienne de vie !
Y a pas à tortiller, Hermann pourrait croquer la vie trépidante des ch'tis à Gstaadt que j'y adhérerai très certainement. Bernard Prince, Comanche, Jérémiah...autant de souvenirs de lecture incontournables inscrivant définitivement ce dessinateur et scénariste belge de bande dessinée au panthéon des mes auteurs favoris.
Le fait de bosser en famille peut s'avérer casse-gueule. Il n'en est rien ici. le scénario, bien que complexe et un tantinet capillotracté, instaure un climat anxiogène d'une rare intensité. Des disparitions à la pelle, un climat dantesque, forcément, et c'est avec avidité que l'on dévore ce one-shot pour finalement le refermer, la bave aux lèvres et les yeux hagards en proférant « ah ouais, d'accord, fortiches les mecs ! ». Déconcertant mais terriblement efficace.
Interpellant sur des essais Russes prétendument stoppés tout en proposant leur vision personnelle du soldat ultime, le tout saupoudré énergiquement de surnaturel, les Hermann mettent dans le mille en déployant une puissance de feu apocalyptique !
Un pur régal...
Merci à Babélio et aux éditions Signé le Lombard pour cette irradiation volontaire.