Citations sur Manger le livre (137)
On a coutume d'affirmer que le psychotique, le fou, montre son inconscient à nu. Affirmation erronée mais qui frappe les esprits parce qu'elle rend compte de données immédiates et mal interprétées de l'observation.
Il est plus nouveau d'avancer comme procédant d'une même cause un éthylisme de l'adulte et une dyslexie dans l'enfance du sujet.
... manger du signifiant n'est pas spécifique à l'homme, qu'en tout cas les animaux dits "d'homnestiques" (Lacan) y participent. La célèbre expérience de Pavlov l'atteste. Que fait-on en effet à ce pauvre chien ? On associe à un aliment un signal, lumineux, auditif, mais aussi bien un signifiant, une parole. Au deuxième temps de l'expérience, on ne "sert" à l'animal que cette parole, ce qui suffit pour que salive et suc gastrique coulent.
Tout projet totalitaire repose sur l'illusion d'un savoir absolu possible.
La psychanalyse a trouvé dans cette faille son lieu de naissance, faille que Freud appela "refoulement primaire", part de savoir sur l'origine, à la fois inaccessible et structurant la réalité psychique. Le pouvoir des religions sur l'homme tient à leur prétention de détenir ce secret dernier.
Nécessité impérieuse pour un sujet que d'accepter cette limite au savoir qui l'ampute, qu'il y a de l'impossible à dire et à juger. L'illusion d'un possible savoir absolu conduit à des élucubrations sans fin, à la pathologie, au délire. L'effusion mystique, hors symbolique, ne paraît pas d'une meilleure veine.
La psychanalyse a trouvé dans cette faille son lieu de naissance, faille que Freud appela "refoulement primaire", part de savoir sur l'origine, à la fois inaccessible et structurant la réalité psychique. Le pouvoir des religions sur l'homme tient à leur prétention de détenir ce secret dernier.
Nécessité impérieuse pour un sujet que d'accepter cette limite au savoir qui l'ampute, qu'il y a de l'impossible à dire et à juger. L'illusion d'un possible savoir absolu conduit à des élucubrations sans fin, à la pathologie, au délire. L'effusion mystique, hors symbolique, ne paraît pas d'une meilleure veine.
A quoi ressemble le Livre dans le ventre de l'homme, pourrait-on paraphraser ? A une promesse d'enfant à venir inscrite dans un lignage.
Ce amer calice de l'histoire familiale perpétuée dans sa structure présente, le nouveau-né doit le boire pour prendre rang dans le défilé des générations. Telle est la signification principale que nous attribuons à la dévoration du Livre ; accepter son inscription dans l'histoire du groupe que le Livre consigne, sa place dans le défilé de ses générations, et désormais porter en soi la promesse, la potentialité de l'acte procréateur futur.
Lacan : "[..] L'important n'est pas de savoir si l'homme est bon ou mauvais d'une façon originelle, l'important est de savoir ce que donnera le Livre quand il aura été tout à fait mangé."
... affirmation nette que la lecture, même si elle met en jeu d'autres mécanismes, est le substitut du manger, la sublimation de l'oralité. Thèse appuyée sur l'observation clinique des troubles de la lecture mais aussi sur des observations langagières. Comme le français, l'anglais présente de nombreuses métaphores alimentaires concernant la lecture : le lecteur vorace, omnivore, etc.