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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Un goût étrange dans les yeux.
C'est ce que m'a laissé Free love.
De Tessa Hadley, j'avais lu le passé. Un grand moment. Délicieux. Tendre.
Avec Free love, j'espérai revivre ces instants. Malheureusement, cette plongée dans la bourgeoisie anglaise de la fin des sixties n'a rien eu d'une promenade nostalgique dans un Londres bucolique.
Les hommes s'y révèlent peu courageux. Les femmes souvent perdues et dépressives. Quant aux jeunes, ils traversent une telle crise existentielle qu'on se demande vite comment ils vont pouvoir s'en sortir.
Bref, il y a du blackdog dans l'air. Et bien peu d'amour à donner. Ni même à recevoir.
Phyllis, l'héroïne traverse ce roman sans vraiment comprendre ce qui lui arrive. Elle change de vie sur un coup de tête. Est-elle plus heureuse par la suite ? Pas sûre. Même constat pour son futur ex-mari.
Étrange histoire. Étrange roman. À ne pas lire en période de blues.
Lien : https://twitter.com/SWANNBLUE
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Tessa Hadley, née en 1956, est une écrivaine britannique qui écrit des romans, des nouvelles ainsi que des essais. Depuis 2016, elle est professeur d'écriture créative à l'université de Bath Spa où elle effectue des recherches et enseigne sur Henri James et Jane Austen, ainsi que sur les romanciers et les nouvellistes du début du XXe siècle, en particulier les femmes. Free Love, son nouveau roman vient de paraître.
Angleterre en 1967. La famille Fischer mène une vie tranquille dans la banlieue bourgeoise de Londres. Roger, haut fonctionnaire dans un ministère, Phyllis son épouse, la quarantaine, « possédait toujours une beauté animée et pleine d'attente » et « elle aimait les hommes, c'était plus fort qu'elle ». Leur fille Colette, 15 ans, pas très gironde, a soif de liberté et son petit frère Hugh collectionne les papillons. Et puis. Roger invite à dîner Nicholas (Nicky), le fils de ses vieux amis, et Phyllis tombe amoureuse du jeune homme !
Nicky se voudrait écrivain mais dans l'immédiat, il rédige des articles pour des fanzines et journaux révolutionnaires. Gagné par l'esprit de l'époque, il a renoncé à un avenir « brillant » comme on dit, et vit dans une piaule d'un quartier populaire de la capitale, où Phyllis doit ruser avec ses proches pour le retrouver. Voyage en terre inconnue pour elle ! Immeuble délabré, locataires « pittoresques », néanmoins elle finit par sauter le pas, elle quitte sa famille et part vivre avec Nicky dans sa turne…
Sans aller jusqu'à crier au génial, il s'agit globalement d'un bon roman.
L'époque 1967/1968 est révolutionnaire que ce soit dans les moeurs (libération sexuelle), dans les arts (le rock entre en force) ou socialement (tous les mouvements féministe, écologique, etc. d'aujourd'hui y ont pris naissance). La société craque, une page de l'histoire se tourne. le guindé s'effondre sous les coups de boutoirs de la jeunesse. Inconsciemment, Phyllis le ressent et s'y abandonne, découvrant un monde qui lui était totalement inconnu et Tessa Hadley glisse des scènes et réflexions sur la société défavorisée tandis que Roger, étonné mais imperturbable tente de sauver la face avec ses enfants ou ses connaissances. La désertion de leur mère dégoutte le fils, Colette, elle, cherche à comprendre et mène son enquête, tiraillée par ailleurs par la poussée d'hormones de son adolescence.
L'intrigue est riche en rebondissements, pour n'en citer qu'un, Phyllis va tomber enceinte de Nicky et une surprise de taille va être révélée…
Le roman est très bien écrit. Les excès de l'époque restent néanmoins très feutrés ici et dans l'ensemble on pourrait critiquer ou se féliciter (?) de ce contraste, une révolution en marche mais des acteurs décrits « pépèrement », sur un ton intimiste mêlant mélancolie nostalgique et flegme tout britannique pour ce roman psychologique.
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Dans l'Angleterre de 1967, la famille Fisher coule des jours tranquilles et routiniers. 

Phillys et Roger se sont rencontrés au Caire où il était diplomate, elle secrétaire. Ils sont rentrés en Angleterre où Roger poursuit une brillante carrière au Ministère des Affaires Etrangères. Phyllis s'occupe mollement de sa maison et de l'éducation de leurs deux enfants, Colette, pré-ado et Hugh, 10 ans.

Ils reçoivent un soir à dîner Nicky, fils d'amis des parents de Roger, vaguement étudiant, vaguement écrivain, beatnik en puissance ... 

Phyllis tombe sous le charme étrange de ce jeune homme, le retrouve dans sa chambre londonienne, le séduit et, quelque temps plus tard, part s'installer chez lui, sans en dire un mot à sa famille.

Le récit très détaillé qui s'ensuit montre la montée des mouvements d'indépendance de la jeunesse, anglaise et française - à l'occasion d'un séjour de Nicky à Paris en mai 1968, opposé au rythme routinier ancestral de la bonne bourgeoisie ...

Phyllis est le lien entre ces deux mondes, celui de la jeunesse qui l'attire et celui qui la rassure, mais petit à petit, on la verra s'affirmer et prendre son indépendance.

Bien moins vite cependant de Colette, qui elle, dès ses 17 ans, embrassera la vie légère des beatniks et des artistes tandis que son frère se fondra dans le moule de son internat huppé ! 

Un roman sur la transformation d'une époque, mais un roman lent, très lent  ... auquel je me suis accrochée et dont je suis venue à bout ! 

Un écriture fluide est au service des personnages dont les comportements sont détaillés de façon entomologique, le choc des milieux se fait sans douleur, l'attraction de Phyllis pour Nicky fluidifiant les aspérités potentielles.

Un roman qui aurait sans doute gagné à être un peu plus concis.

Je remercie la FNAC, qui m'a fait parvenir ce roman bien en avance de sa publication, dans le cadre de sa première sélection pour le Prix du roman FNAC 2022.
Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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Je découvre cette autrice anglaise avec ce roman. C'est un style raffiné et la traduction rend parfaitement cette délicatesse, et notamment dans certains dialogues où les tournures de phrases sont typiquement anglaises, n'est ce pas ? Que ce soit les descriptions des situations ou les dialogues, l'écriture fluide est travaillée comme une longue réflexion intime.
Le sujet du roman est l'émancipation féminine. 1967, c'est la période où cohabitent et s'opposent différents styles de vie, celui de la bourgeoisie avec des rôles bien définis et la bohème hippie des remises en cause.
Le couple Roger et Phyllis est confortablement installé dans la banlieue de Londres avec leurs enfants Colette, ado de 15 ans et leur fils Hugg plus jeune et encore très attaché à sa mère. Lors d'un dîner où ils invitent un jeune homme écrivain dilettante, fils d'amis de Roger, Phyllis...démarre une liaison.
1ere deflagration dans cet univers ordonné où les rôles sont bien différenciés entre les hommes et les femmes et où il est de bon ton de confier l'éducation des garçons à des pensionnats qui reproduisent de générations en génération l'élite de la nation. Phyllis franchit le cap et sur un coup de tête, quitte sa famille pour cette liaison, qui finalement va la décevoir, mais lui aura permis de s'affranchir. Enceinte elle fait le choix d'élever cet enfant.
Colette évolue également dans un sens parallèle et noue une relation avec un sculpteur plus âgé.
Le jeune Hugg blessé par l'abandon de sa mère se conforme aux exigences de son pensionnat et de sa classe sociale et perpétuera le conformisme.
Le mari Roger est beaucoup moins conformiste et plus ouvert qu'il n'y paraît.
Au chapitre 6 seconde déflagration avec un rebondissement inattendu qui interroge sur les conséquences des secrets ou de l'absence de courage de dire la réalité.
Phyllis ne veut plus vivre dans l'ancien monde et fait siennes toutes les contestations émergentes. Pour autant elle sait que ces causes lui sont souvent étrangères.
C'est un livre bien écrit, mais qui ne m'a pas totalement séduite, car les personnages ne sont pas particulièrement attachants. Mais il reflète bien les mondes aux idées et modes de vie si opposés qui ont marqué cette période de contestation.
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Angleterre. 1967. Phyllis Fischer, quadragénaire épouse d'un militaire et mère de deux enfants, s'éprend passionnément de Nicolas Knight, jeune homme, fils d'amis de son mari.
Elle ne l'a pas vu venir. Elle dont la vie est réglée comme une boîte à musique, qui n'a jamais travaillé, qui possède une gouvernante et des boiseries dans l'entrée, abandonne tout pour s'imposer dans la vie de Nicolas.
À la lecture du pitch, je ne me suis pas sentie vraiment tentée par cette lecture. Grâce au #grandprixdeslectrices, j'y ai été contrainte, et tant mieux !
Nous ne sommes pas témoin d'une énième passion dévastatrice et temporaire, d'un démon de midi inconséquent et finalement terriblement banal.
Non, il ne s'agit pas d'une simple crise de la quarantaine, tiroir trop facile pour y mettre tous les bouleversements de vie.
Nous assistons à la naissance d'une identité doublée d'une naissance à la conscience collective, politique, artistique, dont l'héroïne est la première spectatrice. Tout ce qui l'entoure est découvert par le prisme de la nouveauté. D'avoir osé est la première pierre d'un édifice qui va se consolider.
Sa passion pour Nicolas lui octroie une paire de lunettes grâce à laquelle elle s'ouvre sur le monde, enfin.
Lorsqu'il se détourne d'elle à l'annonce de sa grossesse, le récit ne sombre pas dans le pathos d'une héroïne délaissée, abandonnée aux affres et aux conséquences de ses actes. Au contraire, elle avance, rebondit, saisit les opportunités qui s'offrent à elle, reste lucide, commente ses torts et tente de les expliquer à sa fille adolescente.
Les personnages sonnent juste et permettent une plongée dans les années 60, entre vie bourgeoise et vie bohème, entre cirage de parquet et drogues douces (ou dures selon). du mari et son histoire secrète à l'artiste incompris, de l'ado rebelle (version maxi-plus pour tenter de faire mieux que la rébellion de maman à 40 piges) à l'infirmière noire, l'auteure aborde aussi des thèmes universels dont les combats ont débuté dans les sixties : la guerre, l'homosexualité, l'identité de genre.
Un roman moderne, fluide et visuel.
On s'y croirait.
Alors, vie bourgeoise ou vie bohème?
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