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Citations sur L'envol du héron (30)

Mais peut-être apprendrai-je à vivre avec le balcon, à aménager une jungle de bonzaïs, à fertiliser la terre avec un verre gradué et à creuser avec une petite pelle, à installer une fontaine électrique et, qui sait, à avoir quelques colibris. Je pourrais y introduire des papillons apprivoisés, peut-être que je demanderai à la jardinerie des sachets de chrysalides et que je m'achèterai une poignée de papillons citrons ou plutôt un mélange "Prairies fleuries".
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Comme l'explique le poète, c'est en intervenant entre les passions avec son regard apaisant que le choeur nous rend la liberté que nous perdrions dans l'ouragan des affects.
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Je suis invisible, mes cheveux sont gris, mes yeux sont gris, mon visage est gris, mes dents, ma veste, tout est gris. Les femmes de mon âge peuvent se rendre invisibles, nous pouvons presque tout faire. Quand plus personne ne vous désire et ne vous désirera jamais, que vous ne désirerez plus et ne désirerez plus jamais personne, alors vous êtes libre comme un oiseau qui a quitté sa cage, qui se redécouvre oiseau de proie
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J’appris la différence qu’il y avait entre « la guerre » et « pendant la guerre ». La guerre, on en parlait à l’école, c’étaient des dates, des livres tristes et un film en noir et blanc avec des hommes qui défilaient et la voix de Hitler que l’enregistrement rendait nasillarde, avec une montagne de lunettes et une autre de dents en or dans les camps de concentration, un spectacle qui provoquait toujours la sortie de quelques élèves. J’ai vu ce film chaque année, de la sixième jusqu’à la fin de ma scolarité, et chaque fois il y avait des élèves, parfois aussi une enseignante qui sortaient de la classe et pleuraient. Quand on rallumait, ceux qui étaient restés étaient muets et en sueur et, la nuit, nous rêvions collectivement que nous étions des monstres.
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Moins elle jouait de la flûte, plus elle faisait de gâteaux, et plus elle faisait de gâteaux, plus elle courait. Elle faisait des tartes et des gâteaux plantureux, dont la chair voluptueuse débordait presque des moules, on aurait dit des corps vivants, palpitants, chauds, humides et veinés. Le gâteau était-il terminé, Heidrun disait qu’elle devait « sortir une bonne fois pour toutes » de sa cuisine, et que rien de ce que nous pourrions dire n’y changerait quoi que ce soit. Joachim et moi ne disions jamais rien, nous n’en avions aucune intention, mais elle nous lançait quand même un regard menaçant pour nous en empêcher, elle enfilait sa tenue de sport bleue, en été un short, en hiver un pantalon de survêtement, et ses tennis, et elle sortait en courant de la maison pour rejoindre la forêt à travers les champs.
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Par le chant, l'homme essaie de voler. L'oiseau peut faire les deux à la fois. Oui, je crois qu'il ne vole que parce qu'il peut chanter, le son le rend léger, il fait voile sur son propre flot d'air. Chaque oiseau chante comme il vole, et vole comme il chante. L'alouette bat de la voix et tirelire des ailes. Le vol des canards est comme leur voix, lourd et sans grâce. Les oiseaux de proie crient et foncent, foncent et crient, et chez les oies sauvages, je ne peux distinguer ce qui est vol et cri. Quand je chante, je m'allège, même quand en chantant j'invoque le lourd sommeil, même quand je me fais l'impression d'être canard.
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Ses regards perlent sur moi comme l'eau sur le duvet poudreux du héron cendré.
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La beauté et le tragique agissent sur ceux qui les rencontrent comme de la paille de fer aux deux extrémités d'un aimant, celle qui attire et celle qui repousse. Ils créent aussitôt un champ de forces qui détermine l’orientation de toute chose. Les belles personnes [...] n'ont pas la possibilité de voir les choses telles qu'elles sont.
Pour cela, il faut être gris, caché et vigilant.
C'est la même chose avec les gens qui ont vécu une tragédie. Ce qu'il y a autour d'eux ressemble à ces auréoles dont les peintres de retables coiffent leurs saints comme d'une cloche à plongeur. Une bulle, qui isole complètement celui qui la porte.
Et de son côté, qu'est-ce que le malheureux peut voir au travers de son halo de gloire si ce n'est un monde irrémédiablement déformé?
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"Je suis toujours assise au bord de mon lit. Des rames souterraines traversent mon corps de frissons depuis la plante de mes pieds jusqu'à la racine de mes sourcils. Dehors, le nombre d'oiseaux qui se sont réveillés s'est accru. Je ne dormirai plus. Je ne suis plus fatiguée, je suis épuisée. Epuisé, c'est bien plus que fatigué. Où ai-je lu cela ? Dans ma tête bruissent des bribes de mon ouvrage sur le sommeil, telles des voix d'oiseaux chanteurs qui s'éveillent. Dans l'épuisement, n'y a-t-il pas aussi la possibilité de puiser, non dans la plénitude, mais dans un vide ? Peut-être l'insomnie est-elle l'état qui convient à l'homme ?".
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Est-ce le cancer, la chimio ou la morphine qui a finit par le tuer, je n’en sais rien. Cancer, crabe, un mot étrange pour désigner cette maladie mais, dans son cas, tout à fait approprié. C’est l’incessante marche à reculons de ses pensées qui l’a rendu malade.
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