Débranchez-vous ! Comment trouver la paix dans un monde survolté

Je fixais un e-mail que je n'avais pas traité, terrifié, incapable d'y répondre. Je remarquais que sur Twitter, ma distraction de prédilection, mon anxiété s'amplifiait. Le seul fait de dérouler mon fil d'actualités était une plaie ouverte. J'ai lu des sites d'information - une autre distraction - et mon esprit n'a pas supporté. Savoir qu'il y avait tant de souffrance dans le monde ne m'a pas aidé à mettre ma douleur en perspective. Je me sentais seulement impuissant. Et je me trouvais pathétique que mes malheurs invisibles me paralysent alors qu'il y avait tant de malheurs visibles dans le monde. Mon désespoir s'intensifia.
J'ai donc décidé de faire quelque chose.
De me déconnecter.

J'ai une compassion infinie pour ceux qui ont tenté de noyer leur désespoir dans une mer d'alcool. Et qui sont jugés au passage par ceux qui n'ont jamais éprouvé ce désir insatiable de se fuir soi-même.

On ne nous encourage pas à vivre dans le présent. On nous entraîne à vivre ailleurs : dans l'avenir. (...) Où vous voyez-vous dans cinq ans ? Quelle carrière envisagez-vous ? (...)
Tout au long de éducation, on nous apprend une sorte de pleine conscience à l'envers. Une sorte de cursus futur où on nous apprend à penser un temps différent de celui où nous sommes. Le temps des examens. Le temps du travail. Le temps de quand-on-sera-grands.

Les gens qui n'ont jamais vécu pendant un temps avec l'anxiété et la panique ne comprennent pas que l'on peur perdre la sensation d'être réel. On la tient pour acquise. On ne se lève pas le matin en se disant, alors qu'on étale du beurre de cacahuète sur sa tartine : "Ah, c'est bien la sensation d'être moi est intacte, le monde est toujours réel, je pense commencer ma journée." Cette sensation est là. Jusqu'au jour où elle disparaît. Jusqu'au jour où vous éprouvez une terreur inexplicable au rayon céréales.

Le cynisme est le luxe de ceux qui ne sont pas suicidaire.

Encouragez les gentils, ne vous contentez pas de dégommer les méchants.

"Dans la nature, rien n'est parfait et tout est parfait, écrivait Alice Walker. Les arbres peuvent être tordus, bizarrement contorsionnés, mais ils sont beaux." Nos corps ne seront jamais aussi fermes, symétriques et sans âge que ceux de robots sexuels bioniques. (...) Nous valons infiniment mieux que le plus parfait des robots sexuels bioniques. Nous sommes humains. N'ayons pas peur d'avoir l'air humain.