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Citations sur Racines (66)

Mais pour les épouses le grief le plus sérieux- et, si les villageois en avaient eu vent, elles assistaient à toute la séance- était que le mari ne se conduisait pas en homme, c'est-à-dire qu'il manquait de puissance virile au lit. Dans ce cas, les anciens nommaient en guise d'arbitres trois personnes de grand âge: une dans la famille de l'épouse, une dans celle du mari et une choisie parmi les anciens. Au jour dit, ces vieillards assistaient aux ébats conjugaux. Si deux d'entre eux donnaient raison l'épouse, le divorce lui était accordé et sa famille conservait les chèvres qu'elle avait reçues pour prix de la fiancée; mais s'ils étaient deux à estimer que le mari faisait correctement son devoir, non seulement celui-ci récupérait les chèvres, mais encore il avait le droit de battre sa femme et, s'il le désirait, de divorcer.
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Dans le fond de son cœur, il savait aussi qu'il ne reverrait jamais son village, et que quelque chose de précieux et d'irremplaçable était en train de mourir en lui. Mais il n'abandonnait pas tout espoir : sans doute ne reverrait-il jamais les siens, mais peut-être un jour serait-il en mesure de fonder sa propre famille.
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Et, bien qu'il ait honte de le reconnaître, il commençait à préférer la vie telle qu'on la lui laissait mener dans cette plantation à la mort certaine que lui vaudrait une nouvelle fuite. Dans le fond de son cœur, il savait aussi qu'il ne reverrait jamais son village, et que quelque chose de précieux et d'irremplaçable était en train de mourir en lui. Mais il n'abandonnait pas tout espoir ; sans doute ne reverrait-il jamais les siens, mais peut-être un jour serait-il en mesure de fonder sa propre famille.
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Je me représentais- ou plutôt je « voyais », comme une brumeuse projection- cette déportation de millions de nos ancêtres dont j'avais lu les descriptions. Des milliers d'entre eux avaient été enlevés individuellement, comme Kounta, mais il y avait eu aussi pour des milliers d'autres l'horrible réveil nocturne, les hurlements, le tumulte et la terreur des villages attaqués, souvent livrés aux flammes. Les survivants valides étaient alors encordés par le cou en longs «convois» - s'étirant parfois sur un mille. Et je les voyais, ces chaînes de captifs, dans leur torturante marche vers la mer. Combien étaient morts en chemin ou, pire encore, avaient été abandonnés, à bout de forces ? Quel sort, pourtant, attendrait ceux qui atteignaient la côte ! Rasés, frottés d'huile, inspectés jusque dans leurs plus intimes orifices, souvent marqués au fer rouge, ils étaient enfournés dans les grands canots sous le cinglement des fouets. Certains résistaient en hurlant, enfonçaient leurs ongles dans le sable de la plage, s'en emplissaient la bouche, essayant désespérément de rester encore un instant accrochés à leur sol natal. Je voyais les captifs roués de coups, jetés dans les cales puantes et ténébreuses des vaisseaux négriers, enchaînés sur des planches, souvent si à l'étroit qu'ils devaient se tenir étendus sur le côté...
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- Ici, les négros, ils disent que m'sieu Waller c'est un bon maître, et sûr que j'en ai connu des pires. Mais y en a quand même pas un de bon. Les maîtres, ils vivent tous de nous, les négros. Les négros, c'est leur plus grande richesse.
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- T'étais enragé, hein ? Une veine qu'ils t'ont pas tué. Z'auraient très bien pu, avec la loi pour eux. Comme quand c'Blanc m'a cassé la main pasque j'en avais assez d'violoner. La loi, elle dit que çui qui t'rattrape il peut te tuer, et il s'ra pas puni. Cette loi-là, tous les six mois on la lit dans les églises des Blancs. Moi, quand j'commence sur la loi des Blancs, j'arrête plus. Z'ont qu'à s'installer quèq'part, pour faire encore plus de lois; et après ça c'est l'temple, pour prouver quc'est des chrétiens. Pour moi, cette Chambre des Bourgeois de Virginie, elle fait rien d'autre que d'passer encore plus de lois contre les négros. La loi, elle dit que l'négro il doit pas porter un fusil, il doit même pas porter un gourdin. La loi, pour toi, c'est vingt coups d'fouet s'ils t'attrapent sans papiers de route, dix coups si t'as r'gardé un Blanc dans les yeux, trente si t'as l'vé la main sur un chrétien blanc. La loi, elle dit que l'négro il peut prêcher que si un Blanc est là pour l'écouter; qu'ils prennent seulement l'enterrement d'un négro pour un rassemblement, et l'négro il ira en terre tout seul - c'est la loi. La loi, elle te coupe une oreille si un Blanc jure que t'as menti; les deux oreilles s'il jure que t'as fait deux mensonges. Tu tues un Blanc, et tu t'balances au bout d'une corde; mais va tuer un négro et tu s'ras fouetté, rien de plus. La loi, elle donne à l'Indien qu'a rattrapé un négro qui s'ensauve tout l'tabac que c't Indien-là peut emporter. La loi,elle défend d'apprendre à lire et à écrire aux négros et aussi d'leur donner des livres. Y a même une loi qui défend aux négros d'frapper des tambours - tout c'qu'est africain, quoi.
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Un jour, la plaie ouverte de la jambe de Kounta lui fit si mal qu'en voulant courir il trébucha et tomba comme une masse. Ses camarades le relevèrent, abruti par sa chute et hurlant, le front ouvert. Comme Binta et Omoro étaient aux champs, ils l'emmenèrent aussitôt chez grand-mère YaÔssa, qui n'avait pas paru depuis plusieurs jours dans la case de garde des enfants.
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Aussi mal que puissent aller les choses, Nyo Boto se souvenait toujours d'un moment où ç'avait été encore pire.
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Tout homme a, dans sa vie, un « grand moment », quelque chose qui surpasse, en intensité, tout ce qu'il a connu et connaîtra jamais.
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Et Chicken George raconta aux siens qu'il était venu les chercher. II les menerait vers l'ouest, au Tennessee, où les Blancs qui venaient de s'y établir n'attendaient plus qu'eux pour les aider à édifier une ville.
- C'te terre noire qu'ils ont là-bas, l'est si riche qu'elle donne du cochon rien qu'en plantant des queues..., les pastèques, elles mûrissent si vite que d'un bout de la nuit à l'aut' z'éclatent comme des pétards! Les opossums, ils sont trop gras pour se r'muer, alors ils restent couchés sous les plaqueminiers, la gueule ouverte, et le sirop des fruits leur goutte tout droit dans la gorge, épais comme de la mélasse!..
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