Je voudrais une science unifiée, ouverte au monde entier mais refusant l'obscurantisme, rigoureuse mais sans jargon, accueillante aux compétences de l'amateur, capable de satisfaire aux passions de la jeunesse, réhabilitant l'observation, associant le travail de terrain aux recherches en laboratoire...
Quel meilleur témoignage que celui des plantes, belles et utiles, discrètes et autonomes, silencieuses et d'une totale non-violence !
Observer un animal crée une tension, car nous savons à quel point cet instant est fugace ; observer une plante engendre la sérenité : c'est le temps lui-même qui apparaît. Sa croissance est très lente, mais cependant perceptible avec de l'attention, nous permet de renouer avec le rythme temporel paisible qui était celui de notre enfance.
S'intéresser aux plantes, c'est aussi se situer dans une tradition : on éprouve spontanément une attirance envers les animaux, mais on apprend à aimer les plantes.
Lorsque vous rencontrez un bavard ou un frimeur, dites-leur que la modestie sied à qui disposait d’un anus avant même d’avoir une bouche, et n’avait comme moyen d’expression, avant de pouvoir parler, que le pet. Les animaux sont rigolos.
L'arbre peut se subdiviser en autant de nouveaux plans distincts qu'il possède de rameaux ; à son tour le rameau peut en fournir autant qu'il porte de bourgeons ; mais le bourgeon n'est plus divisible, il périt par le fractionnement. L'individu végétal est donc le bourgeon.
Par contre, une homologie fonctionnelle indiscutable unit la surface interne et digestive de l’animal à la surface externe et assimilatrice de la plante. Sur le plan de l’appropriation de l’énergie, ces deux surfaces s’équivalent. L’animal ? Une plante ahurissante, retournée comme un gant, qui aurait enfoui ses feuilles et ses racines dans son tube digestif. La plante ? Une sorte d’animal fabuleux, retourné dedans-dehors, et qui porterait ses entrailles en guise de pelage.
L'animal serait capable de se déplacer et la plante ne le serait pas ? La réalité est plus nuancée. Un animal s'échappe d'un parc zoologique : il est généralement capturé, ou tué. Mais si vous installez une plante exotique dans un jardin botanique, elle va tranquillement coloniser toute la région, et la flore va s'enrichir de jolies émigrées.
La plante et l’animal ne sont pas des entités biologiques de niveau identique […]. L’animal est généralement un individu, la plante est généralement une colonie.
Le génome humain compte 26000 gènes. Lorsqu’on a appris que le génome du riz en comptait 50000, presque le double, beaucoup de biologistes ont été fort surpris.
Que serait la biologie sans les poètes ?
Les découvertes biologiques fondamentales faites sur des plantes ne sont admises que si elles reçoivent ultérieurement une confirmation animale.