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EAN : 9782757842263
346 pages
Points (04/09/2014)
4.28/5   91 notes
Résumé :
À l'heure où les grands programmes d'étude du génome humain drainent la majeure partie des crédits de la biologie, où les biologistes, en somme, "se regardent le nombril", un botaniste tente de rétablir un salutaire équilibre. À l'exact opposé d'une vision anthropocentrée recherchant une explication déterministe, voire mécaniste, du vivant, Francis Hallé propose ici d'élargir l'horizon de la biologie au monde végétal en mettant l'accent sur l'observation in situ et ... >Voir plus
Que lire après Eloge de la plante : Pour une nouvelle biologieVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Attention Chlorophylle et photosynthèse ! Passez au VERT!

Si vous voulez prendre une leçon magistrale de biologie ..c'est ici ! ...L'essai très pertinent de François Hallé met en parallèle le monde animal, le monde végétal et l'Homme ...et si justement L'intelligente et pertinente analyse de l' auteur pose une question cruciale : au nom de quel droit se fait la prédominance de l'Homme sur ces deux mondes aussi importants pour la vie terrestre ? ....
C'es passionnant et détonnant
A lire avec un dictionnaire sur la botanique pour le public non averti...



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Un des ouvrages qui exprime le mieux le tournant des années 2000, et la remise en avant de la biologie végétale.
Il remet à sa place le règne végétal (98% de la biomasse pluricellulaire) et ses spécificités fondamentales, reçues d'une divergence avec le règne animal il y a 550 mA. L'auteur passe tous les plans en revue, forme, cellules, biochimie, évolution....
Ecrit dans un style très didactique, avec des schémas explicatifs (pas toujours pertinents d'ailleurs, seul tout petit bémol), ce livre est une excellente vulgarisation scientifique, qui se lit comme une belle histoire ! Et drôle en plus !


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PENSEZ-VOUS « ANIMAL » ?

L'éloge de la plante, Pour un nouvelle biologie : cet ouvrage incontournable propose en effet une révolution élégante et discrète, à l'image de ces belles plantes qui poussent avec force entre deux plaques de bitume. Et si notre biologie actuelle n'était en fait qu'une zoologie un peu élargie ? 98 % de la biomasse pluricellulaire de notre planète est constituée par les plantes, mais que savons-nous d'elles réellement ? Cherchons-nous vraiment à comprendre la vie végétale dans sa singularité ?

Francis Hallé corrige ici un fait étonnant : bien que les plantes soient omniprésentes et aient toujours largement influencé les civilisations humaines, elles demeurent de grandes inconnues et sont souvent très sous-estimées par rapport aux animaux, parfois même complètement déconsidérées (qualifier quelqu'un de « légume » ou parler de stade « végétatif » est rarement positif). Pourquoi ce désamour ?

En tant qu'animaux, les êtres humains semblent avoir nourri un intérêt tout particulièrement pour leurs cousins animaux, dédaignant ce qui rendait les plantes si différentes et si fascinantes : dans l'opinion publique, elles n'ont souvent qu'un statut inférieur aux animaux, et on croirait à tort qu'elles ne sont que des organismes moins évolués que les animaux. Sous prétexte de reprendre point à point les éléments qui distinguent les plantes des animaux, l'auteur nous mène dans une passionnante revue des connaissances que nous avons sur les végétaux, leur créativité, leur élégance et tout ce que suggère de fascinant le peu que nous savons d'elles.

Déconstruisant un certain nombre de concepts qui se révèlent avoir été taillés pas des animaux pour des animaux, Francis Hallé nous donne à voir de façon claire et précise toute l'étendue des découvertes à faire à retrouver, à corriger dans le monde de la biologie dès lors que l'on redonne sa place essentielle à la plante : que ce soit dans le monde scientifique, le monde artistique ou la société humaine dans sa globalité,tout porte à croire que nous avons beaucoup de choses à apprendre d'elles.

Un livre très profond et urgent, qui sait rester accessible et même ludique grâce à ses nombreuses illustrations et son ton funambule, entre l'ironie, la poésie et la curiosité entière : un admirable travail d'écriture au service d'une expérience scientifique remarquable.
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Pour inviter non seulement la communauté scientifique mais aussi un vaste lectorat non spécialisé à visiter ces nouvelles pistes, il fallait un auteur d'exception, alliant à une longue expérience de terrain une faculté de conceptualisation permanente et un esprit de synthèse plein de hardiesse. Ainsi, le végétal est appréhendé depuis l'échelle paysagère jusqu'à celle du gène dans ses aspects les plus innovants. L'auteur nous montre la fécondité d'un comparaison animal-végétal (en termes de volume et surface développés par exemple) et tous les risques d'erreurs de certaines assimilations (que reste-t-il de la théorie des hormones végétales ? ). Quelles éblouissantes images que celles données par le "temps mesuré par les plantes" : non seulement le mouvement (d'une liane par exemple) est indissociable de sa croissance, mais si, dans un film accéléré, 200 ans sont remplacés par une seconde, c'est toute la vie tumultueuse et en perpétuel renouvellement de la forêt tropicale qui surgit sous nos yeux. L'essentiel n'est jamais oublié : le fonctionnement, potentiellement indéfini des méristèmes n'est plus un lieu commun mais toutes ses implications sont des ouvertures pour mieux comprendre la plante. Nous voici bousculés sur la notion d'individu, qui, après analyse, n'est plus du tout évidente chez le végétal. Et si l'arbre était coloniaire ? Une oeuvre qu'on lit, relit ou consulte au fil des mois, avec, chaque fois le même enrichissement et le même plaisir. Maryse Tort (Digitalis n°5)
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Après lecture de ce livre, il suffit d'une promenade en forêt pour se rendre compte à quel point son contenu bouleverse tous les dogmes que nous possédons concernant les plantes et ravive notre intérêt envers elles. Je retiens cette citation de Lieutaghi : « elle [la plante] est simplement là ». Invisible alors qu'elle se trouve sous nos yeux, elle fait partie du paysage que nous ne prenons plus la peine de regarder, trop concentrés sur notre vie humaine et la temporalité exacerbée qu'elle implique.

L'arbre séculaire voit passer des centaines de générations d'humains tandis qu'un homme peut voir s'abattre une forêt entière au cours de sa vie, à cause des activités anthropiques, qui consument et dispersent de façon effrénée l'énergie vitale contenue dans ces grands réservoirs que sont les végétaux. Or, que serions-nous sans les plantes ? Certainement pas les êtres libres (mobiles) et supérieurs que nous nous revendiquons d'être, alors que notre moteur pour avancer provient avant tout de l'énergie fondamentale du végétal que nous utilisons sans le moindre questionnement : existe-t-il une sensibilité végétale, une intelligence végétale, des liens végétaux qui les unissent aux autres ?

Francis Hallé adopte justement un point de vue original, éloigné de l'anthropocentrisme et du zoocentrisme, en replaçant le monde végétal dans le sillage de nos préoccupations morales. Il s'agira sans doute prochainement de répondre à ces interrogations à l'aide d'une nouvelle biologie dont les concepts seront redéfinis à l'image des plantes et les moyens d'études mieux accordés à elles, à leur tempo.

S'il y a bien quelque chose à retenir de cet ouvrage, c'est l'humilité qu'il nous inspire face aux plantes et à toutes les formes de vie en général. En nous invitant à étudier les plantes sous un nouveau jour, il tente de montrer que malgré leur altérité, tout dialogue avec elles ne mènera pas à l'aporie – il faut néanmoins réviser notre langage, plutôt du côté de la contemplation passive ou de la communion avec la nature, afin de ressaisir la dimension végétale qui nous échappe. Nous devons nous persuader que l'architecture fondamentale des écosystèmes à préserver se trouve avant tout du côté des végétaux. Ainsi, une éthique environnementale se doit de s'intéresser aux plantes, en elles-mêmes, afin que nous puissions mieux ajuster nos interactions avec la nature.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Je voudrais une science unifiée, ouverte au monde entier mais refusant l'obscurantisme, rigoureuse mais sans jargon, accueillante aux compétences de l'amateur, capable de satisfaire aux passions de la jeunesse, réhabilitant l'observation, associant le travail de terrain aux recherches en laboratoire...
Quel meilleur témoignage que celui des plantes, belles et utiles, discrètes et autonomes, silencieuses et d'une totale non-violence !
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Observer un animal crée une tension, car nous savons à quel point cet instant est fugace ; observer une plante engendre la sérenité : c'est le temps lui-même qui apparaît. Sa croissance est très lente, mais cependant perceptible avec de l'attention, nous permet de renouer avec le rythme temporel paisible qui était celui de notre enfance.
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Par contre, une homologie fonctionnelle indiscutable unit la surface interne et digestive de l’animal à la surface externe et assimilatrice de la plante. Sur le plan de l’appropriation de l’énergie, ces deux surfaces s’équivalent. L’animal ? Une plante ahurissante, retournée comme un gant, qui aurait enfoui ses feuilles et ses racines dans son tube digestif. La plante ? Une sorte d’animal fabuleux, retourné dedans-dehors, et qui porterait ses entrailles en guise de pelage.
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Lorsque vous rencontrez un bavard ou un frimeur, dites-leur que la modestie sied à qui disposait d’un anus avant même d’avoir une bouche, et n’avait comme moyen d’expression, avant de pouvoir parler, que le pet. Les animaux sont rigolos.
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Elles [les plantes] sont, presque partout, d'une extrême banalité, et c'est pourquoi je prétends qu’elles nous sont trop familières pour que nous leur accordions une attention suffisante. Comment les admirer alors qu'on les voit chaque jour, à la même place, année après année ?[...] Leur omniprésence et leur ubiquité les desservent ; on ne les aime vraiment que lorsqu'elles ont disparu et c'est la raison pour laquelle les citadins en raffolent. Voyez les balcons chargés de Pélargonium, leurs appartements où les Philodendron disputent la place aux Diffenbachia. C'est dans les grandes villes que des fleuristes parfaitement honorables font leurs affaires en vendant des pots de jolies mauvaises herbes exotiques.
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Videos de Francis Hallé (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Francis Hallé
03.05.18 - INTEGRALE - Zep, F. Hallé, D. Kennedy, J. Tassin, S. Avallone et G. Clément.
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