"Le Soleil, le foyer de tendresse et de vie,
Verse l'amour brûlant à la terre ravie,
Et, quand on est couché sur la vallée, on sent
Que la terre est nubile et déborde de sang ;
Que son immense sein, soulevé par une âme,
Est d'amour comme Dieu, de chair comme la femme,
Et qu'il renferme, gros de sève et de rayons,
Le grand fourmillement de tous les embryons !"...29 avril 1870, Arthur Rimbaud, Cahier de Douai, extrait.
De la plante qui danse à l'arbre fontaine, de fleurs nées de la feuille aux géantes de l'île de Robinson, des couilles du diable aux arbres souterrains, du champignon le plus sage à la liane la plus folle, de l'arbre qui marche au figuier étrangleur, chaque page a ses senteurs, chaque terre ses couleurs.
L'homme n'y peut rien et c'est très bien. L'homme regarde, il peut apprendre s'il sait encore être sage. Le monde végétal vit, meurt, croit, invente, imagine, plonge, rampe, se surpasse, s'adapte. La Nature est d'une intelligence extrême, d'une volonté féroce, d'une poésie sauvage. Nous en savons si peu. Notre ignorance est le poids le plus lourd qui entraîne la chute de nos glaives. Les forets disparaissent, entraînant la disparition de millions d'espèces, espèces dont nous ne soupçonnons pas la richesse. Un très joli moment de lecture offert par l'un de nos plus grands biologistes et botanistes, spécialiste en écologie des forêts tropicales.
"Pourquoi parle-t-on de vandalisme lorsque est détruit un chef-d'oeuvre de l'homme alors que ceux qui détruisent les chefs-d'oeuvre de la nature s'abritent si souvent derrière les termes de progrès ou de développement ?" Jane Goodall, primatologue, Seeds of Hope, NY, 2014).
Astrid Shriqui Garain
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Voici un magnifique album, présenté dans un très beau format (superbes papiers, belle brochure). Comme toujours chez cet auteur, les textes sont passionnants et très accessibles. On apprend plein de choses étonnantes sur les arbres, les plantes, les fleurs.
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Francis Hallé raconte leur histoire et les dessine au fil d'un album qui se lit comme un hommage rendu au monde végétal et à la poésie qui l'entoure.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
les hommes s'intéressent surtout aux plantes pour ce qu'elles peuvent leur apporter. Ainsi, on utilise les plantes médicinales mais on ne se demande pas à quoi cela leur sert de synthétiser des molécules coûteuses et bénéfiques ! Dans le monde animal, tout à une fonction, rien n'est inutile. Mais l'accumulation chez les plantes d'exemples comme l'hévéa avec le latex dont on ne comprend pas la raison d'être me laisse penser qu'elles ne fonctionnent pas comme les animaux. Sont-elles capables d'actes gratuits ? Ce n'est pas une hypothèse très satisfaisante mais peut-être diffèrent-elles des animaux en ce domaine ?
S'emparer d'un moment éphémère, comme fait le photographe, c'est se résigner à devoir se satisfaire d'une information limitée ; au contraire, le temps long du dessin est celui du dialogue avec la plante, le temps de la réflexion, bien nécessaire lorsqu'on est en face d'un alien ! Le dessin est une oeuvre de la pensée humaine : le dialogue avec le "motif" dessiné y requiert une place ; si une question se pose en observant l'alien, je tiens à ce notre entrevue se prolonge suffisamment pour que la réponse ait le temps de surgir.
03.05.18 - INTEGRALE - Zep, F. Hallé, D. Kennedy, J. Tassin, S. Avallone et G. Clément.