1612. Comté de Lancaster (actuel Lancashire)
Fleetwood Shuttleworth, châtelaine de Gawthorpe Hall, n'a toujours pas donné d'héritier à son époux. Après trois fausses couches, elle est de nouveau enceinte. Lorsqu'elle croise sur les terres de son domaine Alice Gray, une sage-femme qui connaît les plantes médicinales, elle voit en cette mystérieuse jeune femme son dernier espoir.
Mais l'ouverture prochaine d'un procès en sorcellerie à Pendle remet tout en cause car Alice fait partie des accusées. Fleetwood va user de toute l'influence dont elle dispose pour l'innocenter car leurs destins sont désormais liés. Si elle parvient à sauver celle qui est devenue peu à peu son amie, elle sauve sa vie et celle de son enfant. Or à cette époque le pouvoir d'une femme, toute châtelaine fût-elle, est somme toute limité.
Comme pour de nombreux lecteurs des Sorcières de Pendle, mon oeil a tout d'abord été attiré par la magnifique couverture du roman. Et puis le thème était de saison !
Le roman repose sur un fait historique : le plus célèbre procès de sorcellerie de l'histoire anglaise au cours duquel les accusées affirmaient posséder des esprits familiers capables de prendre l'apparence d'animaux. Une seule « sorcière » fut acquittée, son nom : Alice Gray. Les dix autres furent pendues (on ne brûlait pas les sorcières en Angleterre mais en Irlande).
Autour de ces événements,
Stacey Halls brode une histoire agréable même si l'intrigue tourne parfois en rond à l'image de l'héroïne qui s'épuise à chevaucher à travers tout le comté dans sa tentative de sauvetage désespéré.
Si Fleetwood Shuttleworth a vraiment existé, son lien avec Alice Gray est le fait de l'auteur. Car comme elle nous le rapporte à la fin du livre, le mari de Fleetwood, Richard assista au procès. Était-il présent pour intercéder en faveur de la sage-femme de son épouse ou par curiosité ? Il faut dire qu'à l'époque la sorcellerie suscitait une fascination certaine. Même le roi Jacques a écrit un traité à ce sujet intitulé Daemonologie en 1597.