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sur 1101 notes
Un roman coup de coeur, qui me donne sincèrement envie de découvrir l'autrice dans ses autres livres. J'ai adoré plongé dans cette histoire, et vivre une nouvelle fois, dans un nouveau roman, ces chasses aux sorcières qui visaient les guérisseuses et les solitaires.
L'écriture de l'autrice est agréable, les mots sont fluides et l'oeuvre ne connaît pas de temps morts. Les personnages sont bien construits, attachants, et « réels ». Leur développement dans le livre correspond à la manière dont ils sont présentés dès le début, aucune contradiction n'intervient et c'est fort agréable ! Ce sont des figures construites, développées, et qui possèdent un rôle véritable. Les personnages ne servent pas uniquement d'outils pour construire une histoire, le lecteur peut réellement vivre leurs émotions et s'attacher à eux.
J'ai aimé la façon dont l'autrice a repris l'histoire pour la modifier à sa guise, l'adapter et imaginer sans pour autant dénaturer entièrement la vérité. Les sorcières de Pendle furent réellement victimes d'une chasse, et cette attache à l'histoire rend l'oeuvre d'autant plus terrible et criante de vérité, de féminisme, et d'histoire.
En bref, un roman historique qui peut être dur par moments, mais qui permet de découvrir un autre pan de l'histoire. Les sorcières ne sont pas présentées comme des monstres sanguinaires ou des mégères, elles sont guérisseuses et sages-femmes, femmes lettrées qui osent se faire entendre, et cela déplaît bien sûr.
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Sur l'un des plus célèbres, voire le plus célèbre, procès de sorcellerie anglais, Stacey Halls parle finalement fort peu de sorcellerie, mais plus de la place de la femme dans la société de l'époque, et des déboires conjugaux de son héroïne. Celle-ci a dix-sept ans et en est déjà à sa quatrième grossesse. Les trois premières n'ont pas abouti, et sa mère n'arrête pas de lui répéter que son seul rôle, dans lequel elle échoue, est de donner à son mari un héritier. Et voici qu'au fond des bois, elle rencontre une jeune femme, fort savante dans la pharmacopée des plantes....
Je suis un peu partagée sur ce roman. Je n'arrivais pas à lâcher les derniers chapitres , ça, le moins qu'on puisse dire c'est que c'est un plus. La tension monte, monte, et le lecteur s'accroche! D'un autre côté, la fin est un peu décevante après le crescendo, et sacrebleu, après que son mari lui ait mis des bâtons dans les roues tout du long, je la trouve bien sympa, sous prétexte qu'il agit un peu près correctement juste à la fin. Et puis pour une femme qui a fait tant de fausses couches, elle en prend des risques!
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Contrairement à ce que pourrait laisser entendre le titre de ce roman Les sorcières de Pendle peu de magie et de fantastique présent dans cette histoire si ce n'est quelques éléments. Stacey Halls va se concentrer sur un fait historique, le procès de femmes pour sorcellerie à Pendle, et tisser tout autour de cet évènement une histoire imaginant et expliquant le dénouement inédit de cet épisode.
Par le biais de cette affaire, l'autrice nous transporte au XVIIème siècle, en Angleterre, avec le début des chasses aux sorcières et où être une femme indépendante, sans mari et sans famille était synonyme de danger.


A travers ses personnages féminins, Stacey Halls révèle les conditions et les regards portés sur les femmes, jugées sur leurs aspects physiques, leurs milieux social, leurs respectabilités, leurs capacités à enfanter une descendance pour leurs époux sans jamais s'intéresser à leurs intelligence ou capacités de réflexion ce qui au contraire serait regardé comme dangereux par les hommes et pouvant entrainer une mise au ban de la société de l'époque.

Les sorcières de Pendle fut une bonne lecture, avec une nouvelle approche sur la place des femmes, la place de la religion, l'obsession du pouvoir dans la société.
Si j'ai eu du mal à accrocher avec les personnages au début, j'ai été progressivement embarquée dans l'histoire et l'ai aimé voir ces femmes évoluer et j'aurais même aimé en découvrir plus encore.
Si le titre peut nous sembler envisager la présence de magie, seul l'ambiance et quelques éléments présents ici ou là participent à entretenir l'aspect de surnaturel.
Dans Les sorcières de Pendle, Stacey Halls s'intéresse à un fait historique dont la conclusion reste inexplicable tout en travaillant sur la place des femmes dans un monde patriarcal où la femme seule et indépendante est jugée comme dangereuse dans la société du XVIIème siècle.
Lien : https://autempsdeslivres.wor..
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Nous sommes en 1612 dans le Comté de Lancaster (Lancashire aujourd'hui). Fleetwood Shuttleworth, une jeune châtelaine à peine âgée de 17 ans, attend pour la quatrième fois un enfant. Mais elle désespère de mener cette grossesse à terme et de donner un héritier à Richard, son mari, qu'elle aime sincèrement. En effet, lors de ses trois dernières grossesses, la délivrance est arrivée bien trop tôt, ne permettant pas à l'enfant de vivre. Elle est très angoissée car elle vient de découvrir une lettre dans les affaires de son époux qui lui fait douter de lui. En effet, dans ce courrier qu'elle n'aurait pas dû lire, le médecin évoque que cette nouvelle grossesse pourrait lui coûter la vie.
Alors qu'elle se balade seule dans les bois, comme elle aime le faire pour se détendre, elle fait la connaissance d'Alice Gray, une sage-femme de la région, guérisseuse de son état qui finit par accepter de l'aider et lui prescrit quelques herbes aux vertus médicinales. Fleetwood se sent très vite beaucoup mieux, ses nausées disparaissent et ses angoisses s'éloignent.
Mais un des amis de la famille, Roger Nowell, juge de paix de son état, aspirant malgré son âge déjà avancé à devenir un jour Sheriff, a mis en place dans la région une véritable chasse aux sorcières. Il a arrêté une partie de la famille Device, des femmes qui, d'après les témoignages, sont capables de jeter un sort ou d'amener des hommes vers une mort certaine. C'est Jennet, la plus jeune de la famille qui a trahi les siens en les dénonçant un à un et en racontant à Roger ce que finalement il désirait entendre. Et par un fait totalement dû au hasard, Alice s'est retrouvée en contact avec cette famille...elle va donc être inscrite elle-aussi sur la liste noire, arrêtée et accusée du meurtre d'une petite fille, celle de son ancien amant.
Fleetwood est bien décidée à tout faire pour empêcher son exécution, d'autant plus qu'elle s'est liée d'amitié avec la jeune femme et que sa grossesse arrive bientôt à son terme. Elle veut coûte que coûte voir naître son enfant et vivre. de plus, Alice lui a permis de découvrir certains secrets bien gardés par son mari et sa propre mère. Elle lui a donc ouvert les yeux, ce qui n'est pas rien, sur son sort de femme et la manière dont elle est considérée au sein de sa propre famille.

Voici un roman historique prenant et riche en rebondissement qui nous fait entrer dans l'intimité d'une famille anglaise aisée, au début du XVIIe siècle. Fleetwood n'a pas toujours eu une vie facile, car sa mère, veuve très tôt, a été obligée de la marier toute jeune une première fois, avant de rompre le mariage et de la donner à Richard, alors qu'elle n'avait que 13 ans. Il se trouve être un mari respectueux et aimant malgré les apparences. Fleetwood va cependant se sentir maintes fois trahie par lui, tout comme par sa propre mère qui la considère encore comme une enfant, car à cette époque on ne faisait guère cas de l'avis d'une femme, et c'était les intérêts de chacun qui primaient.
Le contexte de l'époque est bien rendu, les faits bien décrits, ce qui plonge immédiatement le lecteur dans l'ambiance. Il faut dire aussi, fait important, que les Sorcières de Pendle ont réellement existé et que l'auteur s'est donc inspiré, bien que tout à fait librement, de ces faits réels pour nous raconter cette histoire.
Tout démarre lorsque Alizon Device croise sur sa route un colporteur et que n'étant pas d'accord avec lui, elle lui jette un sort, le condamnant à avoir une attaque. Si elle avoue être responsable de son état, toutes les autres sorcières arrêtées, clamèrent toujours leur innocence, et le fait est que les accusations provenant le plus souvent d'une famille rivale, l'affaire fut plus compliquée que prévu.
Le procès de ces sorcières est le plus célèbre et le mieux documenté de l'histoire anglaise. Parmi toutes les sorcières arrêtées, une seule sera relâchée pour une raison inconnue encore aujourd'hui, dix autres exécutées par pendaison. Vous pouvez vous référer à l'article de Wikipedia (ICI) qui est plutôt intéressant à lire, mais après la lecture du roman de préférence, afin de ménager le suspense.
Dans le roman, le procès lui-même est presque survolé et donc les faits historiques peu approfondis, ce que j'ai trouvé dommage, mais le lecteur comprend vite que les juges font du zèle pour plaire au roi, Jacques Ier (fils de Marie Stuart et successeur d'Elisabeth Ier), et espérer ainsi une meilleure place, souvent plus proche de Londres.
C'est révoltant et édifiant à la fois, de découvrir le sort de ces jeunes femmes érudites qui connaissaient parfaitement les vertus des plantes médicinales, et se transmettaient ce savoir, souvent de mère en fille, mais étaient accusées de sorcellerie pour cela. Elles vivaient la plupart du temps de mendicité car n'avaient aucun autre moyen d'existence. J'aurais d'ailleurs aimé que le roman consacre davantage de pages à ces femmes dites sorcières. Je pense qu'elles ont été en leur temps des pionnières en ce qui concerne la médecine populaire et que beaucoup de nos ancêtres lointains leur doivent la vie.
D'un autre côté, dans les milieux aisés, le sort des femmes n'étaient guère plus enviable, quoi qu'en apparence plus facile. Fleetwood est là pour faire honneur à son mari et surtout se taire même quand il s'agit d'accueillir des amis. Il est de bon ton de rester à sa place de femme et de ne parler que toilettes, vertugadin et bijoux, choses futiles donc. Je doute que les jeunes châtelaines de l'époque aient pu avoir autant de liberté et de latitude dans leur vie quotidienne que la jeune Fleetwood de notre roman, mais c'est une pensée qui n'a pas entaché mon plaisir de lire, la lectrice que je suis ne demandant qu'à y croire.
C'est donc un roman historique léger, bien traduit, et facile à lire dont le côté historique, peu approfondi, pourra laisser sur leur faim les amateurs du genre. Mais j'ai eu du plaisir à le lire durant les vacances et je me suis attachée aux personnages en particulier à Fleetwood, tellement moderne pour l'époque ainsi qu'à Alice, mystérieuse, fuyante mais loyale.

Je remercie Babelio et les éditions Pocket pour l'envoi de ce roman, reçu dans le cadre d'une Masse Critique privilégiée.
Lien : https://www.bulledemanou.com..
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On pourrait penser vu le titre qu'il va être question d'un procès en sorcellerie, or si l'autrice s'est bien appuyée sur l'existence avérée de celui-ci en 1612 dans le Lancashire pour écrire cette histoire, ce n'en est pas le sujet principal.

Le roman que j'ai trouvé passionnant et dévoré en deux jours dès sa réception, raconte plutôt le lien inattendu et précieux qui se crée entre une toute jeune châtelaine de 17 ans, Fleetwood et une jeune femme du peuple Alice. Fleetwood a déjà perdu 3 enfants à naître et elle est enceinte pour la 4eme fois. Alice est sage-femme et connaît les plantes médicinales.  Autant dire qu'à cette époque là, elle coche toutes les cases pour être accusée de sorcellerie, femme , savante, célibataire de surcroît quand il n'y a de (sur)vie sociale possible pour une femme qu'à travers la dépendance à un homme, père ou mari... Fleetwood, elle,  est une rebelle dans l'âme,  intrépide, intelligente et elle n'hésitera pas à braver l'autorité de son mari, lorsqu'Alice sera accusée avec d'autres femmes de sorcellerie,   persuadée que son salut, son bébé et même sa vie dépendent d'elle, à qui elle a donné sa confiance. En réalité,  c'est l'ambition d'un homme qui le pousse à instruire ce procès pour briller aux yeux du Roi et évidemment,  superstitions, manipulations et orgueil masculin sont au premier plan. Toujours la même histoire...

Entre Histoire et fiction, l'autrice dresse un très joli portrait de femme, féministe avant l'heure, avec en arrière plan les histoires du quotidien de cette époque solidement documentée.  Une plongée dans un XVIIe siècle où quelles que soient leurs origines, les femmes doivent se battre pour exister. Un très joli voyage immobile dans le temps et une plume à suivre. Évasion garantie !

Merci @babelio_ et @editions_pocket
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Les interactions entre l’héroïne Fleetwood et son mari, sa mere ou sa sage-femme nous dresse le portrait d’un 17eme siècle ou la vie, de la naissance à la mort, n𠆚 pas le meme sens ni la meme valeur que de nos jours. Bien qu’inspiré de faits réels, avant d’être un traité sur les sorcières et leur triste sort, il s𠆚git d𠆚vantage d’un roman sur les trahisons familiales, sur les espoirs déçus et la révolte d’une femme face à une société qui érige la supériorité masculine en système injuste et mortifère, quelle que soit l’origine sociale. Il s𠆚git également de la trahison des femmes envers elles-mêmes (mère-fille en l’occurrence), participant ainsi à la continuité de ce mode de fonctionnement.

Meme si j𠆚urais aimé que l𠆚uteure plante d𠆚vantage le décor dans l𠆚ngleterre du 17eme siècle dès le début afin de pouvoir m’immerger plus facilement dans le contexte, il s𠆚git d’un bon roman, palpitant a certains instants, plutôt vers la fin. J𠆚urais cependant aimé d𠆚vantage de détails historiques meme si l�nt a été mis sur les rapports humains de ce siècle, il me semble.

Une mention spéciale pour la magnifique couverture de ce livre qui met en avant certains passages du roman !
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Je me suis laissée entraîner dans ce premier roman de Stacey Halls, malgré parfois un aspect d'inachevé, pas assez exploré et manquant de régularité dans l'intérêt de l'intrigue. Je suis un peu sévère, mais très certainement car l'auteur a fait un choix de sujet et de contexte très intéressant et qui sûrement, aurait pu être exploité de façon plus approfondi.

• Fleetwood Shuttleworth, jeune châtelaine âgée de 17 ans, bien mariée à Richard, un noble dont une carrière prometteuse de shérif du comté se dessine, se trouve être l'héroïne de ce roman. Il faut donc d'ores et déjà dissiper les espoirs à décevoir des lecteurs qui penseraient aborder de l'intérieur l'univers des sorcières du 17ème siècle, et notamment l'historique procès de Pendle. Si ce malheureusement célèbre procès a bien eu lieu en juillet 1612 sous le nom de "Procès des sorcières du Lancastre", le roman n'utilise que comme une trame historique le contexte et ne s'appesantit en aucun cas sur le procès, de même que si l'autrice reprend bien les identités des accusées, leurs vies et leur us et coutumes ne seront pas détaillés. Il est vrai que c'est un peu frustrant de les côtoyer de loin et de ne jamais pouvoir entrer réellement dans leur histoire, dans leurs vies au quotidien.
• L'histoire se fonde principalement sur Fleetwood, qui malgré son jeune âge, a déjà vécu quelques années douloureuses. Son mariage avec Richard apparaît dès le début comme salvateur affectivement dans sa jeune existence. À 17 ans, elle a déjà supporté 3 fausse-couches et tente de mener à son terme la quatrième.
C'est alors qu'elle fait la connaissance d'Alice Gray, (dans des circonstances qui entoureront ce personnage de mystère), jeune sage femme qui soigne ses patientes grâce aux vertus des plantes médicinales, don qu'elle a hérité de sa mère.
C'est donc l'histoire de deux femmes qui s'émancipent, l'une car elle refuse les sage femmes plus "traditionnelles" conseillées par son entourage qu'elle défie en se tournant vers une inconnue, l'autre car elle ose en tant que femme acquérir un savoir médical, qui plus est efficace, et qui repose sur l'usage des plantes. Il n'en fallait pas plus pour laisser planer l'opprobre sur ces 2 femmes qui ne courbent pas l'échine, et tout le roman n'est en réalité pas centré sur les sorcières mais bien sur la quête d'indépendance et de reconnaissance de ces dernières, ainsi que sur leur amitié.

• Ce récit met parfaitement en valeur la condition peu enviable du sexe féminin, quelle que soit sa condition sociale : les plus modestes triment pour gagner leur pitance et supportent souvent des maris ou conjoints qui, aidés par la boisson, finissent d'assombrir ce tableau sans espoir. Quant aux femmes des nobles ou riches commerçants, elles sont bien souvent une monnaie d'échange entre familles dont les unes détiennent le titre et les autres les cordons de la bourse... Investissement que l'on prie de bien vouloir faire ce pour quoi il est fait : procréer !
Le choix de Fletwood de placer sa confiance et sa grossesse dans les mains d'une sage femme peu conventionnelle et qui malgré elle, sera mêlée à des accusations de sorcellerie, va fissurer sa tranquille existence auprès de son mari, va remodeler ses difficiles rapports à sa mère et modifier sa perception des personnes de son entourage.

• J'ai apprécié le tableau dramatique de ce qui mène à un procès en sorcellerie et qui touche à la folie des hommes, qui les fait basculer de "bon père de famille" un jour à inquisiteur sans vergogne le lendemain. Une démence collective qui peut placer n'importe qui sur le bûcher au nom du fanatisme ! L'autrice dépeint parfaitement ces milieux d'une extrême pauvreté où naissent des croyances et des rites païens qui feront le terreau des accusations en sorcellerie. Ce ne sont pourtant que de pauvres hères, survivant dans la misère, l'insalubrité, la faim et qui tissent leur propre culture populaire, parfois fondée sur les sorts, les envoûtements, la magie... Qui n'engagent que ceux qui y croient ! Et à travers les procès en sorcellerie, n'est-ce pas tout simplement le procès en pauvreté d'indigentes qui vivent par la force des choses en marge? Cette critique là de la société du 17eme siècle m'a paru très pertinente.

• J'ai par contre eu plus de mal à adhérer à l'histoire de ce couple entre Richard et Fletwood, qui oscille tout au long du récit, entre un couple idéal et puis finalement suite à des révélations inattendues, pas si exemplaire. le personnage de Richard ne me paraît pas cohérent: trop de revirements dans l'attitude de ce personnage. Ce roman n'est pas un pavé : aborder autant de sujets présente le risque d'en délaisser certains au profit d'autres. le personnage de Richard, du mari omnipotent, en souffre.

• C'est au final un roman qui se lit facilement et avec beaucoup de plaisir, les personnages sont attachants, on prend fait et cause pour Fletwood, dont on suit, parfois le coeur palpitant, la quête de liberté et le combat contre l'obscurantisme.
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"Si seulement on construisait un théâtre dans les environs, les chasses aux sorcières deviendraient obsolètes. "
Ou la culture contre l'obscurantisme...
Je n'arrive pas à lâcher cette histoire. Je me passionne pour Fleetwood, cette jeune femme de 17 ans, 4 ans de mariage (le 2ème déjà), 3 fausses-couches et une grossesse difficile en cours. Elle prend conscience de la cage dorée dans laquelle elle vit et de la précarité des femmes en général, dépendantes de la générosité de l'homme de la famille, à la merci de la moindre rancune pouvant mener à la corde grâce à n'importe quelle rumeur de sorcellerie (et plus c'est absurde, plus ça marche), utilisées pour la reproduction et l'échange de richesses, interchangeables, sans autre pouvoir que la ruse...
L'évolution de la jeune fille timide, amoureuse de son mari et effrayée de mourir en couche ou vivre sans enfant en femme consciente des enjeux autour d'elle va la rendre combative. Bien qu'on ait tendance à croire que les chasses aux sorcières se sont produites au Moyen-âge, c'est bien au 17ème siècle que celle-ci se tient. L'autrice a choisi deux personnes réelles et contemporaines pour leur inventer un destin croisé, nous offrant une vision de l'intérieur de cette période où "être une femme est le plus grand risque qui soit"
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En 1612, dans le comté du Lancashire, des dizaines de femmes sont condamnées pour sorcellerie. Immense procès qui a malheureusement eu lieu, l'auteur Stacey Halls nous propose une interprétation romancée qui pourrait expliquer cette arrestation.

Le récit ne se veut pas très historique mais il ne tombe pourtant pas dans le fantastique.
Il se base sur un contexte réel et sur des personnes ayant vécues à cette époque.

Nous chevauchons aux côtés de la maîtresse du domaine de Gawtorphe Hall qui souhaite sauver son amie accusée de sorcellerie. Cette dernière est la seule capable d'empêcher Fleetwood de mourir en couches.
Le roman est haletant car cette course contre la montre nous force à tourner les pages. J'ai ressenti beaucoup d'empathie pour Fleetwood, la châtelaine de Gawtorphe Hall, qui gagne au fil du temps de l'assurance. Je ne pense pas que ce livre se veut féministe. Pour moi, son but est de mettre en scène ce blâme qu'encourait toutes les femmes solitaires à une époque où être affilié au Diable dicte l'issue du procès.

Le premier roman de Stacey Halls est un succès, à ce jour il compte plus de 250 billets français sur Babelio, et je ne rentre plus dans une librairie sans le voir près des têtes de gondoles.
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J'ai eu un réel coup de coeur pour l'atmosphère qui se dégage de ce livre.
On se retrouve vraiment en plein moyen-âge et celui ci est magnifiquement décrit que cela soit au niveau des décors, des croyances ou des senteurs.
J'ai plus été emballée par l'ambiance que par l'histoire en elle-même basée sur la rencontre entre Fleetwood, une châtelaine, et Alice, une jeune sage-femme.
Fleetwood va prendre sous son aile Alice et chacune y trouve son compte. Fleetwood car elle est persuadée que grâce à Alice, elle mènera à terme sa grossesse et Alice car celui lui permet d'échapper à la dangerosité de son statut et de vivre une vie dans un monde agréable qui lui est étranger.
Il faut savoir qu'à cette époque les sage-femmes étaient considérées comme des sorcières et étaient condamnées à mort.
J'ai trouvé la fin un peu brève mais cela n'a rien enlevé au plaisir de ma lecture.
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