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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un roman historique dont le principal mérite est de faire découvrir un peu des humains et le contexte à la base de l'Islam.

Je ne connaissais pas grand-chose de « Muhammad ». Dans mon éducation catholique, la représentation d'un prophète est celle d'un sage sur la montagne qui reçoit et transmet les messages de Dieu.

C'est bien le cas lorsqu'il reçoit la visite de l'ange Djibril, mais j'ai découvert que «L'Envoyé », le « Messager », n'est pas seulement un homme de Dieu, c'est aussi un chef de guerre. Et pas seulement pour défendre les siens, il n'hésite pas à faire des razzias et à faire profiter son peuple des butins de guerre.

Ce n'est pas non plus un ascète, même s'il propose le jeûne du Ramadan. Il a plusieurs femmes qu'il honore tour à tour. Les épouses sont un moyen de créer des alliances.
D'ailleurs, au sujet du droit des femmes, on assiste aux tensions qui amènent à l'adoption du hijab.

C'est une lecture un peu complexe vu le nombre de personnages difficiles à distinguer et la consonance peu familière des noms : les Abi et les Omar, les Ibn Obbayy et les Banu Qurayza. Il y a bien un répertoire des personnages et des clans à la fin, mais être obligé d'y recourir rend la lecture moins fluide.

Mais au final, un roman qui, en plus d'une histoire, permet d'apprendre et de changer la vision des choses, c'est pour moi une lecture réussie.
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Dans ce tome 3 qui met en avant AICHA, la seconde épouse de Mahomet et Mère des Croyants, on change de point de vue, mais aussi de registre de langue et de type d'écriture. Alors que dans les tomes 1 et 2 Marek Halter a fait le choix d'un narrateur omniscient, ici, il fait le choix de raconter la suite de l'histoire par la voix (et la plume) de celle-ci.

En effet, selon la tradition, AICHA aurait contribué par sa mémoire phénoménale (don qui lui aurait été accordé par Allah à cette fin), à la transcription et donc, in fine, à la capitalisation des paroles d'Allah, véhiculées par la bouche de Mahomet. Rappelons que celui-ci ne savait ni lire ni écrire. Aussi, chaque fois que Mahomet recevait la parole d'Allah via l'ange Gabriel, il était soit seul, soit en présence d'Aïcha. Dès l'avoir entendue, il lui retransmettait aussitôt cette parole par voie orale, afin qu'elle la conserve dans sa précieuse mémoire et puisse, plus tard, la faire circuler à la postérité.

Dans cet opus, on découvre donc une Aïcha au seuil de sa vie et dans l'attente du jour du jugement dernier. Elle fait la narration, dans des "rouleaux d'écriture", des événements tels qu'elle les a vécus, à partir de l'âge de treize ans (elle vivait aux côtés de Mahomet depuis l'âge de six ans même si le mariage n'était pas encore consommé). le dernier rouleau est écrit par une jeune fille qu'elle a recueillie Zama'a (car Aïcha est devenue aveugle) qui écrit ce que lui dicte Aïcha, et la fin de celui-ci sous la dictée de Omm Salama (Aïcha est morte entre-temps), autre épouse de Mahomet qui l'a côtoyée et qui a été aussi une témoin des faits racontés.

On y apprend les conflits locaux entre les Croyants soumis à l'Islam et ceux qui, soit ne sont pas encore décidés, soit « retournent leur veste » en fonction des pressions exercées par les uns et par les autres ou des jalousies qui s'expriment ici ou là face à l'enrichissement progressif des Croyants.
À l'extérieur de Yatrib, on y apprend aussi les guerres menées par les « troupes » de Mahomet et celles des puissants de la Mecque qui tentent, toujours, de reprendre l'initiative. Ou encore celles rendues nécessaires pour soumettre d'autres cités au dogme du prophète. On y voit un Mahomet moins tolérant, plus influençable et plus sanguinaire dès lors que ses actes et décisions, et leurs conséquences, sont a priori motivées par la « seule volonté d'Allah ».
Dans le même temps, les relations avec certaines familles juives se désagrègent dès lors qu'il est question de sacrifier leurs fils aux velléités de conquêtes expansionnistes du prophète.

Pendant que les hommes se battent, les femmes connaissent elles aussi des oppositions et trahisons larvées, d'autant que Mahomet revient sur sa promesse de n'avoir qu'une seule épouse et, fait en sorte au fil de ses victoires, d'enrichir son harem. Les femmes vont devoir apprendre à partager et vont, chacune leur tour, tenter d'obtenir la présence exclusive du prophète auprès d'elles. Aïcha en souffre (elle sait que le fait de n'avoir pu donner de descendance à son époux est un fardeau), comme d'ailleurs Fatima qui, elle, trouve quand même l'occasion de se distinguer dans les batailles qu'elle est, finalement, parvenue à rejoindre aux côtés de son mari Ali.

A la mort de Mahomet (632 après J.C.), ce sera une autre forme de guerre qui s'engagera, celle de sa succession dès lors que celui-ci n'a pas voulu désigner son successeur (conflit à l'origine de la division toujours actuelle entre les schiites, partisans de l'iman Ali et les sunnites, partisans de l'iman Abu Bakr).

En conclusion, j'aimerais partager un extrait du propos de l'éditeur en 4e de couverture :
« Aïcha clôt la trilogie des Femmes de l'Islam. Cette épopée romanesque qui est aussi une réflexion spirituelle, éclaire l'islam d'aujourd'hui, notamment dans ses relations avec le judaïsme et le christianisme. Ce dernier volet montre l'apparition d'un islam conquérant, qui a écarté les femmes malgré l'opposition de Muhammad et a mené à la division entre sunnites et chiites qui ensanglante encore le monde arabe et l'Occident. »

Après avoir terminé la trilogie, je suis infiniment respectueuse du travail de documentation et d'écriture effectué par Marek Halter (qui rappelons-le est de confession juive) tendant à éclairer d'un oeil neuf à la fois ce qu'a été la place de la femme du temps du prophète Mahomet, et ce qu'ont été – du moins dans les débuts - les relations de bonne entente entre peuples de confessions différentes.
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La place,l'impact historique et l'importance des femmes au sein d'une religion.
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