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Citations sur Bouddha et Jésus sont des frères (13)

Regardez profondément les choses et vous verrez qu'on ne peut séparer le bonheur et le être de la souffrance et du mal être. C'est la nature interdépendante du bonheur et de la souffrance.
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la semaine dernière, nous avons vu que la notion d'être et de non-être ne peut être appliquée à Dieu ou au Nirvâna; pas plus que la notion de commencement et de fin ne peut-être appliquée à l'absolu. C'est pourquoi la notion de personne ou de non-personne ne peut être appliquée ni à Dieu ni au Nirvâna. c'est donc une perte de temps de se disputer pour savoir si dieu et une personne ou une non-personne.
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BOUDDHA ET JÉSUS SONT DES FRÈRES

Nombreuses sont les personnes, particulièrement dans les milieux chrétiens, qui voient des points communs entre le christianisme et le bouddhisme. Mais pour d'autres les fondements philosophiques du christianisme et du bouddhisme sont très différents. Le bouddhisme parle de renaissance, d'avoir plusieurs vies ; tandis que selon le christianisme vous n'avez qu'une vie, celle-ci. Le bouddhisme enseigne qu'il n'y a pas de soi et le christianisme qu'il y a un vrai soi. Le bouddhisme enseigne la vacuité, la non-substance, tandis que le christianisme confirme la réalité de l'existence. Comme la base philosophique est très différente, certains en concluent que la pratique de la compassion et de la bienveillance dans le bouddhisme est forcément différente de la charité et de l'amour dans le christianisme. C'est à mon sens une façon très superficielle de voir les choses. En approfondissant notre pratique dans notre propre tradition, nous verrons que ces questions ne sont pas fondées.
Pour commencer, il y a de nombreuses formes de bouddhisme et bien des manières de le comprendre. Prenez cent personnes qui pratiquent le bouddhisme et vous aurez cent formes différentes de bouddhisme. Il en est de même du christianisme. Prenez cent mille personnes qui pratiquent le christianisme et vous aurez peut-être cent mille façons de comprendre le christianisme.
Au Village des Pruniers, où de nombreuses personnes venant de différentes traditions viennent pratiquer, il n’est pas rare qu’un bouddhiste trouve un chrétien plus bouddhiste qu’un autre bouddhiste. Je vois un bouddhiste, mais sa manière de comprendre le bouddhisme est assez différente de la mienne. Et quand je regarde un chrétien, je vois que sa façon de comprendre le christianisme et de pratiquer l’amour et la charité est plus proche de ma façon de pratiquer que celle de cet homme que l’on dit bouddhiste.
C’est tout aussi vrai du christianisme. Vous pouvez vous sentir très éloigné de votre frère chrétien. Vous pensez que le frère qui pratique dans la tradition bouddhiste est bien plus proche de vous comme chrétien. Le bouddhisme n’est donc pas le bouddhisme et le christianisme n’est donc pas le christianisme. Il existe de nombreuses formes de bouddhisme et de nombreuses façons de comprendre le bouddhisme. De même, il y a bien des manières de comprendre le christianisme. C’est pourquoi il faut se défaire de toute idée préconçue sur le christianisme et le bouddhisme.
Nous ne cherchons pas à dire que le bouddhisme est une forme de christianisme ou le christianisme une forme de bouddhisme. Une mangue n’est pas une orange. Je ne peux pas dire qu’une mangue est une orange. Il y a des différences. Il faut préserver les différences. C’est bien d’avoir des différences. Vive la différence ! Mais quand vous observez profondément la mangue et l'orange, vous voyez que bien que différentes, elles sont toutes deux des fruits. Si vous analysez encore plus profondément la mangue et l'orange, vous verrez qu’elles contiennent les mêmes éléments, comme le soleil, les nuages, du sucre et de l’acidité. Si vous passez encore plus de temps à les regarder profondément, vous découvrirez que la seule différence entre elles tient au degré, à l’accentuation. A première vue, vous voyez les différences entre l'orange et la mangue ; mais un examen approfondi vous révèle tout ce qu’elles ont en commun. Dans l'orange vous trouvez de l’acidité et du sucre, qui sont aussi présents dans la mangue, Même deux oranges ont un goût différent, l'une étant plus acide ou plus sucrée que l’autre.
p. 19, 20, 21
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Le Bouddha pose à Jésus une question très concrète. Il lui pose la question de la pratique parce qu’il veut connaître sa réponse. Aujourd’hui, il a aussi des difficultés à faire tout ce qu’il faisait il y a vingt-cinq siècles en Inde. Dans sa tradition, on a tendance à trop parler de l’enseignement. Les gens se sont égarés en inventant trop de choses et en s’occupant trop de l'organisation. Ils ont perdu la véritable essence du Dharma. Ils enseignent et pratiquent dans des formes archaïques qui n’ont pas réussi à transmettre le véritable enseignement aux futures générations.
En posant cette question à Jésus, le Bouddha se pose en même temps cette question : comment peut-on renouveler le bouddhisme en tant que tradition spirituelle ? Comment le bouddhisme peut-il incarner le véritable esprit du Dharma ? Comment la pratique peut-elle générer la véritable énergie de l'amour, de la compassion et de la compréhension ?
Le Bouddha et Jésus sont deux frères qui doivent s’aider mutuellement. Le bouddhisme a besoin d’aide. Le christianisme a besoin d’aide, non pas pour le bien du bouddhisme, non pas pour le bien du christianisme, mais pour le bien de l'humanité et pour le bien des autres espèces sur la Terre. Nous vivons à une époque dominée par l'individualisme, la violence et l’ignorance. Les gens ne se comprennent plus les uns les autres ; ils ne sont plus capables de se parler et de communiquer ensemble. Nous vivons une époque où la destruction est par tout...
p. 176

… , où beaucoup de gens sont au bord du désespoir. C’est pourquoi le Bouddha a besoin d’aide, de même que Jésus.
Au lieu de les opposer, invitons-les ensemble chaque jour, chaque matin, chaque après-midi et chaque soir comme deux vrais frères. Leur rencontre est un espoir pour le monde.
Le Bouddha et Jésus doivent se rencontrer à chaque instant en nous. Dans notre pratique quotidienne nous avons besoin de toucher l’esprit du Bouddha et l’esprit de Jésus pour qu’ils se manifestent. Nous avons besoin de leurs énergies pour pouvoir embrasser notre peur, notre désespoir et notre anxiété.
Pour Jésus comme pour le Bouddha, il est possible de retrouver la paix et l’espoir. Cette paix, cette solidité et cet espoir sont pour ceux que nous aimons et qui vivent autour de nous. Chaque pas que vous faites dans la direction de la paix, chaque sourire sur vos lèvres, chaque regard aimant inspire et aide les gens qui vous entourent à avoir foi en l’avenir.
C’est pourquoi le Bouddha devrait aider Jésus à se rétablir complètement et Jésus devrait aider le Bouddha à se rétablir complètement, parce que Jésus et le Bouddha ne sont pas des concepts. Ils sont vivants, autour de nous et vous pouvez les toucher dans votre vie quotidienne.
p. 177

« Bouddha et Jésus sont des Frères », Thich Nhat Hanh
Éditions Pocket Le Relié © mai 2001
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Mais lorsqu’on va dans l’autre dimension, la dimension ultime, la dimension des noumènes, il faut être très prudent. Dans cette dimension, l’eau ne peut être confondue avec toutes les vagues. Il y a une relation causale, mais cette relation est différente. C'est pourquoi l'eau ne doit pas être considérée de la même façon que les vagues ou au même niveau. C’est ce qu’on appelle dans la tradition bouddhiste « l'investigation séparée des noumènes et des phénomènes ». Cette conscience est très
claire.
Quand vous utilisez un mot pour décrire quelque chose dans une dimension, cela ne veut pas dire exactement la même chose dans l’autre dimension. Parler du père dans la dimension historique ou en termes de phénomènes ou de vague, c’est autre chose que parler du Père dans la dimension ultime, le royaume de l’eau, ou dans « Notre père qui es aux cieux ». Il faut le comprendre tout à fait autrement. C’est un autre langage.
p. 132

De personne à personne

Bien sûr, chaque vague fait partie de toutes les autres vagues. Chaque être vivant est relié à tous les autres êtres vivants. Jésus est une vague, comme vous et moi, comme le Bouddha, parce que vous pouvez le toucher en tant que vague dans la dimension historique. On peut le considérer d’abord comme un maître, un être humain et le Fils de l’Homme. En même temps, il est le Fils de Dieu.
Mais examinons-le maintenant en tant que fils de l’Homme. Il possède alors les cinq éléments : la forme, les sensations, les perceptions, les formations mentales et la conscience. Nous pouvons le toucher en tant que vague, en tant qu’être humain et il y a une relation entre nous et lui. Je connais un prêtre catholique qui a dit que Jésus est notre frère. Alors qu’il célébrait l’Eucharistie en ma présence, il a invoqué Jésus en disant « notre frère ». Cela signifie que dans la dimension historique nous sommes des frères et des sœurs les uns pour les autres.
p. 133
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Nous avons vu que notre notion du bonheur est quelque chose de dangereux, mais c'est aussi le cas de notre notion de Dieu, du nirvâna ou du Bouddha. Un jour, lors d'un enseignement sur le Dharma, un maître zen a employé le mot Bouddha. Comme il était en pleine conscience, il a voulu préciser : « Je n'aime pas utiliser le mot Bouddha ; je suis même allergique à ce mot. Chers amis, savez-vous que chaque fois que je prononce le mot Bouddha je dois aller aux toilettes me rincer la bouche au moins trois fois ? »
p. 76

Le mot Bouddha et la notion de Bouddha ont entraîné beaucoup de compréhensions erronées et même de souffrance. Avez-vous une notion du Bouddha ? Si tel est le cas, prenez garde ! Vous savez qu'il y a trois ans vous aviez une idée du Bouddha et que maintenant, après trois ans de pratique, vous en avez une autre. C'est peut-être une meilleure idée, mais cela reste une idée.
La vie est précieuse, trop précieuse pour qu'on la perde à cause de notions et de concepts. Très souvent on se nourrit de mots, de notions et de concepts, et pas seulement un jour ou deux mais toute notre vie. Des concepts tels que nirvâna, Bouddha, Terre pure, Royaume de Dieu et Jésus ne sont que des concepts. Il faut donc faire preuve de la plus grande prudence et ne pas déclarer une guerre ou détruire les autres à cause de nos concepts.
p. 77
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Une nation aussi peut avoir une idée du bonheur. Par exemple, un groupe de personnes est persuadé que le bonheur de ce pays dépend de la réalisation d'une idée, qu'il s'agisse d'une doctrine économique, théologique, ou encore d'une idéologie. Ces gens en sont tellement convaincus qu'ils vont tout faire pour défendre et promouvoir cette idée et s'opposer à toute autre notion du bonheur. C'est le début d'une approche totalitaire du bonheur. Un gouvernement ou un parti fera usage de sa force pour réaliser cette idée du bonheur. Ce pays mettra peut-être soixante-dix ans ou cent ans à essayer d'appliquer cette idée du bonheur, au prix de nombreuses...
p. 72

... souffrances et tragédies. L'Union soviétique avait pris l'habitude d'interner en hôpital psychiatrique ceux qui n'avaient pas la même idée du bonheur, de sorte que beaucoup de gens et beaucoup de bonheur ont été sacrifiés.
Tous ces systèmes devront pourtant se réveiller un jour. Quand ils comprendront que cette idée n'est pas parfaite et qu'il y a de nombreux éléments qui ne correspondent pas à la réalité ni aux besoins et aux aspirations des gens, ils abandonneront cette idée du bonheur et le pays aura une nouvelle chance. C'est le cas par exemple quand un pays exige de ses habitants qu'ils soient des héros alors qu'ils n'en ont peut-être pas envie. Si les dirigeants ne tirent pas les leçons des souffrances du passé, ils répéteront exactement les mêmes erreurs avec une autre notion du bonheur. Et qui sait pour combien de temps encore ? Une notion est par conséquent toujours dangereuse.
p. 73
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Le véritable amour est fait de compréhension — comprendre l'autre personne, l’objet de votre amour, comprendre ses souffrances, ses difficultés et ses véritables aspirations. Si la compréhension est présente, vous pourrez offrir de la bonté, de la compassion et de la joie. Il y aura aussi de l'espace, car le véritable amour ne connaît pas la possessivité. Vous aimez, mais vous restez libre et l'autre aussi. Le genre d’amour où il n'y a pas de joie n'est pas le véritable amour. Si les deux partenaires pleurent tous les jours, ce n’est pas le véritable amour. Dans l'amour, il doit y avoir de la joie, de la liberté et de la compréhension.
On dit que le Bouddha du futur, Maitreya, est le Bouddha de l'amour. Nous pratiquons pour que son apparition devienne réalité. Nous préparons le terrain pour ce futur Bouddha. Le Bouddha du futur sera peut-être une Sangha, une communauté de pratique, une communauté de gens qui partagent les mêmes valeurs, et pas seulement une personne, parce que l'amour doit être pratiqué collectivement. Nous avons besoin les uns des autres pour que la pratique collective de l'amour devienne une réalité.
L'amour est une sorte d'énergie. Dans la tradition bouddhiste, nous pouvons identifier la nature de cette énergie.
p. 67
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La pleine conscience est l'énergie qui nous aide à rester en paix et à être présents pour regarder et toucher les choses profondément. Dès lors, nous commençons à comprendre et à voir que nous sommes chez nous. L'image de Jésus la plus souvent présentée est celle de la croix. C'est une image qui me fait beau-coup de peine car elle n'exprime pas la joie ou la paix. À mon sens, ce n'est pas rendre justice à Jésus. J'espère que nos amis chrétiens sauront représenter Jésus autrement, par exemple assis dans la position du lotus ou en méditation marchée. On pourrait alors sentir la paix et la joie pénétrer dans notre cœur en contemplant Jésus. C'est une simple suggestion.
p. 45
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Si vous êtes chrétien, vous sentez que Jésus-Christ est votre demeure. C'est très agréable de considérer Jésus comme votre maison. Si vous êtes bouddhiste, c'est très bon de penser au Bouddha comme votre maison. Votre maison est accessible ici et maintenant. Le Christ est là, le Bouddha est là. La pratique, c'est de savoir les toucher, de toucher votre chez-soi. Vous appelez le Christ « le Christ vivant », vous ne pouvez donc pas croire que le Christ est seulement quelqu'un qui a vécu dans le passé et qui n'est plus là.
p. 41
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