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2,73

sur 46 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Quelle jolie histoire et qu'elle est bien tournée !
Ils sont cinq qui s'aiment et forment une famille attentive et chaleureuse : il y a Daniel et Sarah, mariés d'amour et dont le lit « danse » encore et toujours même si les années se sont écoulées depuis leur mariage, leur petite fille Madelyn, de douze-teize ans, discrète, à l'esprit bien trempé et ce couple de grand-parents adoptifs Murray et Ella qui s'occupe d'eux, les accueille dans leur chalet et autour de leur table. ..
Découverte d'un réel talent d'écrivain, celui de Kevin Hardcastle, capable de décrire en quelques phrases légères des scénettes de tous les jours comme ici :
« Un vent chaud printanier entrait par la vitre baissée et fit avancer un vélo équipé de petites roues, qui descendit tout seul sur la route avant de basculer. Un enfant arriva pour le récupérer et commença péniblement à le hisser sur le trottoir. Sa jeune mère l'aida à le remettre d'aplomb, puis en fit le tour avant de coincer la roue entre ses jambes. Elle tourna le guidon et redressa la roue, sa jupe dansant sur ses cuisses. Elle rendit le vélo au gamin et essaya de frotter les marques sur sa peau, au niveau des genoux. Elle renonça vite. le petit garçon était déjà reparti sur son engin. » .
Clair, efficace. L'image s'impose avec ses sensations.

En lisant ce paragraphe et la courte biographie de l'auteur, il est évident que M. K. Hardcastle possède un réel talent pour écrire des nouvelles .
Alors pourquoi s'est-il embarqué dans la composition de ce « policier-thriller » ?
Une commande ? Un challenge ? Et un curieux assemblage qui plonge dans la noirceur et la perversité. L'impression d'un patchwork d'intrigues, sans liant.
Daniel soudeur professionnel et ex-champion de boxe & lutte thaïe se fait voler son poste de soudeur et se retrouve contraint à trouver du travail. Pour arrondir ses fins de mois, il renoue avec ses anciens amis, tueurs à gage. Et comme M. Kevin Hardcastle pratique la boxe et en est passionné, la moitié de son livre sera la description de ces combats et entraînements. Mâchoires fracassées, « jab » violemment effectués pour mettre à terre, et dans un sale état, les adversaires, descriptions des ecchymoses, cicatrices, etc...mais, le lutteur se relève encore et encore. Lassant ! Beaucoup trop longues ces descriptions, comme si l'auteur se raccrochait à ce qu'il connaît le mieux, pour faire de la ligne, pour trouver un souffle, qui lui échappe. Alors que son écriture est prenante pour décrire la vie familiale de Daniel. de même, sa description du milieu des tueurs n'a pas de « corps », simple retranscription de ce qu'on a lu ailleurs. Pas de personnalités, pas de consistance, même « Tarbell » simple copie blonde et pâle de milliers de tueurs méchants du cinéma.

Et l'écriture !
A se demander s'il s'agit du même auteur... Je reconnais avoir bloqué sur des phrases incompréhensibles : « Daniel avait les pouces coincés dans sa ceinture et les poings collés aux cuisses ». Celle-ci je l'ai relue , et relue, avant de comprendre que Daniel était assis. Que je suis inattentive ! Malheureusement il y en a d'autres de ces petits obstacles à ma lecture. S'agissant ici d'un recueil d « épreuves non corrigées » certainement que ces petits problèmes seront évacués à l'édition.
La description physique de ses personnages, est quelque peu … frustre. Pour ce qui est des meurtrissures, des tâches de sang sur les tapis de combat : pas de problème. Mais côté hommes ce sont leurs chevelures, leurs coupes de cheveux, l'aspect rêche de la peau , qui nous sera détaillé (le poivre et sel ou le gris, la qualité du rasage, ou la fraîcheur d'une coupe...c'est un peu pauvre pour décrire une personnalité). A chaque auteur ses obsessions : Paul Auster est fasciné par la papeterie, spécialement les cahiers, calepins, si possible juste avec de fines lignes...et M. Hardcastle par la chevelure de ses héros.

Et pourtant, c'est toute l'histoire de ces cinq là qui s'aiment qui emporte l'intérêt. Frustration de ne pas mieux les suivre ces héros magnifiques. Quelle chance il a Daniel d'avoir Sarah et Sarah d'avoir Daniel. Et on y croît à leur vie toute en difficultés. Au fur et à mesure de l'avancée dans ce livre c'est ce que j'ai ressenti comme frustrant : l'articulation loupée entre ces trois histoires, etdonc la moins grande qualité du récit.

Cette histoire ne m'a donc pas captivée, mais j'avoue que les sports de combat m'ennuient et que je ne comprends pas cette recherche systématique de la douleur. Et dans quel but, pour en tirer quel bénéfice ? Juste un petit trip d'adrénaline ?
Pas seulement. Certainement ce penchant profondément humain de se mesurer à plus fort que soi, soit en affrontant des éléments naturels, dans des conditions extrêmes ou en effectuant les recherches les plus pointues scientifiquement.
Sans aucun doute le ressort principal de cette histoire.

Et que le titre est beau : « La Cage »
Mot d'initié pour les adeptes de ces sports de combats...mais aussi ce sentiment que nous naissons dans un environnement que nous n'avons pas choisi et dans lequel nous devons trouver notre place.
Le premier chapitre est tout à fait en adéquation avec le titre : Daniel fuit la « cage » proposée par son père qui le verrait bien reprendre le métier de soudeur et il va choisir SA cage, celle dans laquelle il pourra libérer sa rage de vivre.
Ce mot « cage » évoque bien sûr celle utilisée pour les animaux ; elle peut être la cage utilisée pour les chiots, petit espace où ils se réfugieront, s'adapteront à la société des hommes (et au fond, Daniel à vingt-sept ans, c'est peut-être ce qu'il recherche inconsciemment.. ).
C'est aussi, la cage à parois glissantes dans laquelle le vétérinaire enserre le fauve qu'il doit soigner, du braconnier qui va tuer ..
C'est aussi le piège, celui qui se referme sur celui qui a choisi le mauvais chemin, le mauvais passage. Comme une punition.
Beau titre et prometteur ! C'est bien la description de la vie que s'est choisi Daniel, en se trompant de chemin de vie. Beau sujet.
Même si cette lecture m'a quelquefois exaspérée et déçue, c'est la découverte d'un excellent auteur qui promet. Merci à Babelio et aux Editions Albin Michel de l'avoir proposé en cadeau de lecture.
Et j'espère bien que « Debris » sera prochainement traduit.
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J'avoue que j'attendais bien davantage de ce roman magistral dont les personnages devaient me briser le coeur. J'ai vainement attendu cet afflux dévastateur d'émotions, mais les personnages ne m'ont pas le moins du monde touchée – ne parlons donc pas de me briser le coeur. La narration était froide, distante. On suit les personnages, on les regarde faire, on ne sait pas ce qu'ils pensent (d'autres auteurs, comme Cormac McCarthy, se sont attachés à décrire davantage des actions que des pensées, mais avec bien plus de talent, de réussite ou de pertinence), ils sont restés des étrangers pour moi d'un bout à l'autre.
Arrivée aux trois quarts du livre, j'ai fini par éprouver un petit peu de compassion pour ce couple qui se débat comme il peut pour vivre honnêtement et offrir un futur à leur fille dans un monde de chômage et de criminalité parfois. Mais je ne me suis pas sentie assez proche d'eux pour les aimer. (En outre, j'ai rapidement eu du mal avec leur propension à tourner à la bière matin et soir. Bière au petit-déjeuner, bières dans la journée, bières en soirée, la répétition a vraiment fini par me lasser.

En revanche, je féliciterais le jeune auteur pour son immersion dans un milieu rude et pauvre. Les difficultés quotidiennes, le manque d'emploi suite à la fermeture des usines, le lent et parfois inéluctable cheminement vers de petits délits puis vers la grande criminalité, les petites erreurs de parcours, le désir de faire au mieux… tout cela se ressent plutôt bien.
Toutefois, ce que j'attendais réellement de ce roman, c'était la plongée dans le monde de la boxe et du freefight. A dire vrai, celle-ci eut pu être plus vivante, me prendre aux tripes et m'embarquer corps et âme. Si les passages narrant les combats n'ont absolument pas réussi à m'intéresser (je crois même les avoir parfois lus en diagonale), on voit tout de même le sang et la sueur qui imbibent les tapis, les doigts difformes, les nez brisés et les lèvres explosées. Ce n'est pas une description adoucie, idéalisée, mais une réalité brutale et douloureuse.

Une histoire humaine qui aurait pu être davantage creusée. Des personnages qui auraient pu être plus richement dépeints. Une écriture qui aurait pu être plus vivante. Un bilan plus que mitigé donc pour ce premier roman qui me laisse un goût plutôt fade.
Lien : https://oursebibliophile.wor..
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« C'était comment ?
- Long. »
L'auteur me retire les mots du clavier… Il ne se passe effectivement pas grand-chose dans ce roman très lent, encombré de descriptions inutiles, et sans aucun suspense – ni même d'intrigue véritable. le récit est aussi monotone que la triste vie du héros, entre misère, chômage et trafics de gangs locaux qui s'entre-tuent. Les dialogues sont pauvres, Daniel le taciturne n'échangeant pas plus de trois phrases avec ses interlocuteurs, y compris avec sa femme Sarah et sa fille Madelyn. L'adolescente, qui comprend bien plus de choses que son père ne le pense et qui semble vouloir suivre sa trace en jouant des poings, est selon moi le personnage le plus intéressant de l'histoire mais il n'est jamais développé. Quant à la boxe, il faut attendre le premier tiers du livre (soit une centaine de pages) avant qu'elle ne fasse son apparition. Avant ça, il s'agit davantage de bagarres et autres règlements de compte que de véritables combats. Mais là encore, lorsque Daniel décide de reprendre l'entraînement, celui-ci est aussi laborieux que le récit… Tout n'est que douleur physique et souffrance psychologique. Et ce que l'on pensait le thème central du livre n'est évoqué que de manière épisodique. Si l'action est un peu plus présente sur la fin, elle reste néanmoins banale.
Bref une lecture dont j'aurai pu me passer si elle ne m'avait été offerte par Babelio…
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"Dans la cage" est un roman que j'ai lu dans le cadre d'une masse critique et qui ne sortira que le 3 septembre chez Albin Michel. Merci à Babelio et à l'éditeur pour cette lecture en avant première.
Belle couverture, titre attirant, résumé prometteur, bandeau placardé sur fond rouge qui fait envie et éditeur de renom. Oui mais cela ne fait pas tout.
Je n'ai pas accroché au récit. A aucun moment je n'ai été emportée, ni par l'histoire, ni par les personnages, ni par le style de Kevin Hardcastle.
Un récit lent, dénué quasiment de dialogues et qui repose sur une multiplication de descriptions bien trop fournies à mon goût. le moindre mouvement des personnages est détaillé à l'excès, sans valeur ajoutée au déroulé de l'histoire. Aucune place n'est alors laissée à l'imaginaire du lecteur, résultat je me suis perdue dans cette foultitude descriptive sans intérêt. Je précise que cette remarque ne vaut pas que pour les scènes de combats, non, c'est tout le temps (ex : Daniel lui prit le menton dans le creux situé entre son pouce et son index).
Les personnages sont restés pour moi des inconnus. Rien ne transpire de ce qu'ils sont, de ce qu'ils ressentent. J'aime l'intériorité des personnages et là il n'y en a aucune. Pourtant il y aurait eu matière à. Les interactions entre les protagonistes sont rares. On ressent plus le silence qu'autre chose. le silence et l'ennui. Malheureusement, cela nous gagne aussi.
Le récit est lent, le ton est plat. Il ne se passe pas grand chose. J'ai longtemps attendu un sursaut jamais arrivé même dans les chapitres finaux. Il n'y a pas d'éveil dans le style de cet auteur. Quel que soit l'évènement le style et le ton ne changent pas. Aucune intensité dans les moments qui l'auraient nécessitée pour enfin faire passer une émotion. Que le héros ouvre une bière ou fracasse le crane d'un mec contre un évier, le ton est le même. Monocorde.
Ah et pour finir, j'ai été gênée sur une bonne partie du roman par les "et" à répétition. le chapitre 1 en est un bel exemple. Sur seulement 5 lignes j'en ai compté 10 ! Sur la couverture de l'exemplaire que j'ai lu il est précisé "épreuves non corrigées". Ceci explique peut-être cela. Disons qu'il y a alors encore un bon travail de relecture à faire. L'écriture manque de fluidité à mon sens.
En conclusion, je suis très loin de partager l'avis de John Irving (Cf. bandeau sur la couverture).
Ce roman est une déception pour moi.
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