Mea Shéarim est le digne héritier des schtetls d’Europe de l’Est, mais garni de quelques accessoires du vingt-et-unième siècle. Nombreux sont ceux qui, ici, ne reconnaissent pas l’état d’Israël. Ils refusent de payer des impôts et de faire leur service militaire. Ils parlent yiddish, suivent à la lettre les commandements de Moïse et célèbrent le sabbat si sévèrement qu’il n’allume ni lumière, ni radio.
Le Mur des Lamentations, le site le plus sacré pour les juifs pieux, devient de plus en plus un décor en plein air. Chaque jour y ont lieu des bar-mitsvas, des mariages, des fêtes, des réunions, des rituels de toute sorte ― et la presse est toujours là, en alerte.
Une oeuvre laïque d'utilité publique.
Jérusalem, la ville sainte, cent fois contruite, cent fois détruite.
Une ville où tout semble saint ou du moins extrêmement ouvert aux pensées élevées.
Des gamins jouent au football devant les bâtiments vénérables. Quand seront-ils à nouveau ouverts à tous ? Hélas, personne ne le sait.