Je n'avais absolument aucune attente concernant ce bouquin. Oui, tout le monde l'avait aimé, mais vu qu'il s'agissait d'une romance, et au vu du résumé, j'imaginais que ça allait être bourré de clichés et que j'allais lever les yeux au ciel constamment. Mais je pensais aussi qu'il se lirait vite et que je pourrais du coup expliquer pourquoi je n'aimais pas. Oui, je suis tordue, je sais.
Oui, ben en fait, j'ai bien aimé. Voilà. Bon, on va quand même mettre les pendules à l'heure : la partie romance n'est clairement pas ce qui m'a le plus emballée, entendons-nous bien.
En fait, à ma grande surprise, les thématiques abordées m'ont plutôt intéressée, et en plus, j'ai trouvé que c'était bien fichu.
Bon, on ne va quand même pas se mentir : la romance plus ou moins au coeur du livre est plutôt cliché. Chacun pense ne pas être assez bien pour l'autre, tout le monde se court après, sans trop oser y croire, met l'autre sur un piédestal si haut qu'il ne peut que se casser la margoulette, et ça vire vite agaçant. Mais au final, on ne tombe pas non plus dans le pathos / drama, ce qui est une bonne chose. Donc oui, j'ai eu envie de baffer nos personnages principaux, mais non, ce n'est pas grave.
Et si ce n'est pas grave, c'est grâce aux thématiques abordées dans ce bouquin.
De manière général, le message délivré est une belle ode à la différence, à l'acceptation de l'autre. le personnage principal masculin rentre dans ce cadre mais aussi le meilleur ami. Ce dernier montre un courage, une force, une détermination et un humour à toute épreuve, au point qu'il en fait de l'ombre à Ambrose. Limite, celui qui était la coqueluche du lycée et le beau gosse de service passe complètement à la trappe à côté.
L'acceptation de l'autre et de ses failles, physiques comme psychiques, est clairement un des gros ressorts du bouquin. Donc, le meilleur ami malade, qui ne se déplace plus que difficilement mais qui, guess what, a quand même envie d'avoir une vie aussi normale que possible.
On a l'ex-soldat, qui doit apprendre à vivre avec ce qu'il est maintenant. Les cicatrices sont physiques, mais pas seulement. Et là, on aborde le stress post-traumatique qui va être très bien décrit. On va parler de la guerre, de ce que c'est vraiment, d'à quoi ça ressemble quand on y est, des fantômes qui hantent pour toujours après. On va parler de la culpabilité, du sang sur les mains qu'on n'arrive pas à nettoyer, de celui qu'on n'a pas, mais duquel on se sent responsable quand même.
On va parler du deuil. Celui des autres, de ceux qu'on aime et qui ne sont plus là, mais aussi de ce qu'on était avant.
Ceci est un micro spoiler, mais la thématique de la maltraitance va également faire partie de l'intrigue, et j'ai trouvé que sur ce coup aussi l'autrice l'avait joué vraiment finement. On ne s'étend pas dessus, on n'en aura pas de détails, ça reste un peu (trop) en surface, peut-être, mais c'est traité avec beaucoup de pudeur. Tout le monde sait, mais personne n'agit, et je crois que la travailleuse sociale en moi a trouvé ça inadmissible et inacceptable. Mais c'est aussi tristement représentatif d'une réalité.
Au final, si la partie romance avait été encore un peu plus à l'écart, j'aurais vraiment adoré. Mais si vous êtes adeptes du genre, ou simplement, si une romance ne vous dérange pas à l'occasion, ce livre a sûrement tout ce qu'il faut pour être un coup de coeur. Pour ma part, je l'ai trouvé très émouvant malgré mon côté réfractaire à ce genre.
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