Les oubliés de Marralee

J'aime Jane Harper. J'aime la façon qu'elle a de nous parler des petites communautés rurales, des gens qui les composent, des interactions et des relations interpersonnelles. J'aime ses personnages, étoffés, vrais, complexes, ambigus parfois mais toujours intéressants et séduisants.
L'action de ses romans c'est l'Australie. La grande. Et elle nous y promène. Les paysages et la composition de ceux-ci ne sont pas là que pour le plaisir des yeux. Ils sont partie prenante du récit, ils le font vivre et me le fait ressentir.
Les histoires de Jane Harper n'ont rien d'anecdotiques. Elles sont toujours bien ancrées dans ces communautés dynamiques, isolées mais toujours soudées; dans ces lieux sauvages, inhospitaliers parfois et ça me plaît, ça me parle.
Ici, j'ai retrouvé Aaron Falk, connu dans Canicule, qui se retrouve à Marralee dans la famille de son ami Greg Raco pour le baptême de son fils dont Falk est le parrain. Baptême qui a lieu en même temps que la Fête du Vin, fête gourmande, bacchanale s'il en est. le vignoble de Charlie Raco reçoit toute la famille pour cette occasion.
Toutefois, la Fête du vin et le baptême seront teintés d'un très mauvais souvenir. Kim Gillespie, l'ex de Charlie Raco, mère de Zara et Zoé, maintenant épouse de Rohan, est disparue il y a pile un an lors de cette même fête du vin. Et à l'initiative de Zara, la grande fille de la disparue, il y aura cette année un appel à témoin.
Et c'est sans parler de la mort tragique de Dean, ami de la famille, il y a six ans déjà. Mort accidentelle, Dean happé par un chauffard jamais identifié et donc jamais retrouvé. Accident qui reste toujours dans les mémoires communes.
Bien sûr, Falk, durant cette semaine de vacances, sera mis à contribution afin de revisiter, revoir, repenser les éléments de l'enquête rassemblés, entre autres, par son ami Greg.
Jane Harper n'est pas pressée. Et le lecteur doit être patient. Elle a bien pris le temps, avec délicatesse et subtilité pour nous révéler les secrets de cette communauté, de ces gens, de ces amis.
On y résout une énigme oui mais c'est plus qu'un polar ou alors un polar teinté d'ambiance, d'analyse de comportements mais surtout un portrait de ce que sont les relations personnelles dans les petits milieux. Un portrait très tendre et très réussi, un récit achevé, bref une réussite.

L'Australie! Un pays où j'aime retourner, même si ce n'est que par la magie de la littérature.

L'Australie, c'est bien loin et j'ai eu la chance d'y aller une petite fois en personne, mais les polars de Jane Harper me permettent de m'y promener et d'en découvrir d'autres aspects.

Un bébé abandonné dans son landau lors d'une fête au village, sa mère disparue. Certains croient au suicide et d'autres n'ont jamais cessé de la chercher. Un inspecteur qui est là en vacances ne peut s'empêcher de mettre le nez dans l'affaire.

Une vallée vinicole fictive, un polar complexe avec des tensions familiales et des motivations cachées dans un décor des antipodes, une lecture distrayante.

Avec l'autrice australienne de romans policiers Jane Harper chaque livre est différent par la partie de l'Australie où il est situé et par le contexte général de l'intrigue, mais tous se rejoignent dans la description de petites communautés, recelant de lourds secrets. Ces oubliés de Marralee confirment pleinement ce schéma.

Ce cinquième roman publié en français est le troisième à mettre en scène l'inspecteur Aaron Falk. Falk passe cette fois quelques jours de vacances dans la famille de son ami Greg Raco et de sa femme Rita à Marralee en Australie Méridionale à l'occasion du baptême de leur enfant Henry, dont il a été choisi comme parrain.

Le contexte de ce séjour et la douceur de vivre dans cette région vinicole devraient prévaloir, mais cette fête intervient un an après la disparition incompréhensible de Kim, l'ex-femme de Charlie Raco, frère de Greg. Kim revenait dans la région avec son nouveau mari Rohan à l'occasion de la fête des vins de Marralee. Là, en plein milieu de la foire annuelle, elle avait disparu abandonnant la poussette où leur bébé dormait. Tout le monde avait alors pensé, que dans un accès de déprime post-natale, elle s'était jeté dans le lac qui s'étend en dessous du site de la foire. le promontoire surplombant le lac avait déjà été le lieu d'un drame cinq ans plus tôt : un habitant avait été percuté par un véhicule inconnu au matin juste après la fête.

Deux drames, deux événements inexpliqués, cela fait beaucoup pour une petite communauté. Les souvenirs des uns et des autres sont forcément liés à ces moments-là. C'est ce que Falk découvre peu à peu. Il aime la région et les rencontres qu'il y fait, mais les ombres du passé ne sont jamais loin et continuent d'obséder des familles entières.

Les amitiés d'enfance, les souvenirs des fêtes, qui pour les adolescents du coin deviennent presque des rites de passage, les reconstructions familiales après les divorces ou les coups du sort, sont la base d'un récit qui n'est pas vraiment policier, mais tient plus d'une analyse des comportements et des relations dans un environnement restreint.

Une petite recherche internet montre que l'auteure s'est inspirée de la vallée de la Barossa, haut-lieu de la viticulture australienne, où elle a séjourné longuement d'après ses remerciements finaux.

Tissant son roman avec patience, Jane Harper offre un instantané de la vie dans cette région paisible, et un voyage dans les sentiments des personnages. Une nouvelle réussite...

Lors d'un festival de la gastronomie, Kim disparaît sans laisser de traces, abandonnant son enfant dans sa poussette. On retrouve une de ses baskets dans le lac qui borde Marralee, petite ville australienne, mais pas son corps. Sa fille aînée Zara n'en démord pas. Sa mère ne s'est pas suicidée. Il lui est arrivé quelque chose. Un an plus tard, l'inspecteur Aaron Falk rejoint des amis pour ce même festival. Il reprend l'enquête malgré lui et cherche à comprendre ce qui est arrivé à Kim…

Il s'agit ici de la troisième enquête de l'inspecteur Falk. Je n'ai pas lu les deux premiers tomes mais cela ne m'a pas gênée outre mesure. J'ai été plutôt déroutée par ce polar. Si vous souhaitez vous lancer, sachez que le style de Jane Harper est singulier. L'intrigue est très très lente. Elle prend vraiment le temps de poser les choses. Les dialogues sont assez réalistes avec beaucoup de non dits, de points de suspension, de phrases tronquées. En même temps, Aaron ne vient pas explicitement pour enquêter sur la disparition de Kim. Les circonstances font qu'il va mener l'enquête.

Reprendre une enquête un an après nécessite d'interroger à nouveau les témoins, de considérer la situation avec un oeil neuf. Les langues se délient. On revient sur le passé de Kim qui n'avait été guère fouillé jusque là. Il s'agit surtout d'une analyse profonde et délicate des choses. Il y a un petit côté intellectuel à cette enquête. Aaron réfléchit plus qu'il n'agit.

L'ambiance est aussi assez étrange. L'intrigue prend place en Australie, pendant un festival de la gastronomie. Les personnages paraissent surtout affairés et occupés par la fête qui bat son plein. Vous ne trouverez pas de rythme haletant ici ni de course-poursuite, juste des personnages qui vivent leur vie.

La fin m'a pourtant surprise. Je ne m'y attendais pas et j'ai trouvé que l'autrice menait parfaitement bien son dénouement jusqu'à son terme de manière logique.

« Les oubliés de Marralee » est un polar qui prend son temps, dans une ambiance immersive et délicate.
Lien : https://carolivre.wordpress...

Un roman policier remarquable par l'atmosphère qui entoure l'enquête autour de deux disparitions .
le bush australien d'abord très présent, il manque plus que l'odeur pour s'y croire.
Ensuite le contexte de village, de gens qui se connaissent depuis l'enfance, se côtoient, se marient, les familles qui se mélangent, les amours, les tensions...
C'est une enquête d'observation, des lieux, des personnes, des circonstances...cela peut paraitre un peu long, c'est vrai mais j'ai aussi aimé une certaine douceur dans les mots de l'auteur, de l'humanité aussi dans le traitement des personnages.
Pas mal finalement ce polar australien.

J'ai eu un peu plus de mal à plonger dans ce volume que pour les précédents.

Jane Harper est une auteure que je suis depuis plusieurs années et ses volumes sont toujours une plongée dans une histoire d'humains sans effets sanglants (ce ne sont pas des thrillers) mais avec un certain suspense dans le démêlé.

Ici, ce que j'ai particulièrement apprécié et qui est primordial dans la résolution d'une enquête avec l'audition des témoins, c'est que l'accent est mis sur l'importance de déterminer ce qui a été réellement vu et pas, comme souvent, ce que les gens pensent avoir vu, ce qu'ils en déduisent sans avoir la preuve formelle et l'analyse réelle des faits.

Vous l'aurez compris, je ne peux que vous conseillez de lire les volumes de cette auteure que j'apprécie particulièrement.

J'aime beaucoup cette série. D'abord parce qu'elle se passe en Australie, un pays que je ne connais pas beaucoup. L'auteure prend le temps avant de rentrer dans l'histoire, de connaître les personnages, l'ambiance, l'histoire avant de démarrer en elle-même l'enquête policière.
Le livre est aussi empreint de nostalgie, un beau roman au milieu des vignes...

C'est un peu lent et comme je préfère les thrillers qui ont du rythme, j'ai eu un peu de mal à entrer dans l'histoire. Puis au fils des pages, j'ai fini par me laisser entraîner.

On s'imprègne des lieux, des personnes et de l'histoire tout en douceur. J'ai trouvé qu'il y avait beaucoup de personnages, je m'y perdais un peu par moment. Mais j'ai aimé cette bande d'amis soudée afin de réussir à lever le voile sur le mystère leur amie disparue. Une partie du dénouement ne pas surprise mais l'autre, je ne m'y attendais pas du tout.

Un thriller subtil et atmosphérique très bien ficelé avec un fond de psychologie.