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3,27

sur 84 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Zakiya Dalila Harris signe, avec « Black Girl », un premier roman ambitieux, à tiroirs, structuré avec intelligence. Un vrai régal de lecture malgré des thèmes forts, qui peuvent mettre mal à l'aise à la lecture.

Nella Rogers travaille depuis quelques années en tant qu'assistante d'édition chez Wagner, une maison d'édition littéraire très réputée. Un rêve pour celle qui a voulu faire ce métier grâce au roman Coeur brûlant, best-seller de la littérature noire américaine, publié chez Wagner par un tandem, autrice et éditrice, noir, ce qui ne s'est jamais revu depuis, l'éditrice ayant disparu à la suite d'un scandale. Ambitieuse et investie, Nella aime son travail, en dépit d'un manque de diversité contre lequel elle se bat dans la mesure des moyens que son entreprise lui laisse, c'est-à-dire pas beaucoup, et des micro-agressions racistes qui en découlent. Jusqu'au jour où Hazel-May MacCall arrive chez Wagner. Si Nella se réjouit dans un premier temps de ne plus être la seule salariée afro-américaine, elle déchantera assez rapidement en voyant sa nouvelle collègue, aux compétences sociales plus développées, beaucoup mieux s'intégrer et se voir rapidement confier des dossiers dont Nella n'a jamais été chargée… sans compter les lettres de menace qu'elle se met à recevoir. Qui lui envoie de telles lettres anonymes ? Serait-ce Hazel, en dépit de la sororité entre filles noires que Nella pensait partager avec elle ? Un autre collègue ?

Ainsi, « Black Girl » commence comme un roman classique de rivalité en entreprise. Je me suis sentie mal pour Nella qui se fait peu à peu éjecter du circuit, incapable de se démarquer face à une fille plus cool et plus audacieuse. Je me suis surprise à avoir parfois envie de la pousser pour qu'elle s'affirme plus, et aie plus confiance en ses capacités, plutôt qu'à se cacher derrière des justifications systématiquement liées au racisme. Avant de commencer à m'interroger justement sur les fondements de ce racisme latent, qui me paraît plus affirmé et perceptible qu'en France (mais peut-être est-il plus facile de regarder chez le voisin que chez soi…) le talent de Zakiya Dalila Harris est là, à se faire se poser des questions sur soi, sur sa déconstruction, en même temps qu'on lit une histoire qui devient de moins en moins banale. Car au fur et à mesure que l'on avance dans l'histoire, cette focalisation sur la place des Noirs dans une société qui se déclare hypocritement égalitaire, dans leurs chances amoindries de réussir dans les mêmes conditions qu'une personne blanche prend de l'ampleur, et participe à l'ambiance oppressante qui s'installe dès lors que Nella reçoit des menaces, qui sont perçues par tous comme un crime raciste. D'autant plus que d'autres personnages interviennent dans l'histoire, sous forme de flash-backs centrés sur une autre jeune femme afro-américaine, Shani Edwards, qui s'est fait licencier de son poste de journaliste dans un journal suite à la trahison d'une de ses collègues. Histoire qui ressemble étrangement à celle de Nella. Mais sont-elles liées ? Et au fait, pourquoi Kendra Rae Philipps, l'éditrice de Coeur brûlant, a-t-elle disparu de la circulation ?

On finira par le savoir, au prix d'un dénouement un peu surréaliste faisant la part belle à un certain complotisme. C'est gros, très gros, et je me demande dans quelle mesure l'autrice ne se moque pas de ses lecteurs en tentant de leur faire gober une histoire pareille, ou ne leur fait tout simplement pas confiance. Comme si le fait qu'une histoire basée tout simplement sur le système oppressif blanc ne serait tellement pas crédible qu'il faut au contraire lui substituer une grosse machinerie implacable digne de la meilleure science-fiction hollywoodienne.
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Nella Rogers travaille dans une prestigieuse maison d'édition (les Éditions Wagner) et voit d'un bon oeil l'arrivée d'une nouvelle assistante afro américaine (comme Nella) dans une profession ou la diversité est loin d'être une généralité. Mais l'arrivée d'Hazel est-elle finalement une bonne nouvelle ?
Bienvenue dans le monde du travail, ici dans l'édition, Zakiya Dalila Harris pointe avec talent, le quotidien d'une jeune femme noire brillante et ambitieuse. Mesquineries, suspicions, intimidations, Nella voit un avenir prometteur remis en question par des petits évènements à priori anodins. Harris plonge petit à petit son héroïne dans une forme de mal être d'autant plus grandissant que la menace se rapproche. le roman mêle habilement suspense et questionnement. Il parle de la représentation d'une communauté (ici la population afro américaine) et de discrimination positive. Comment mener une carrière ou seule la reconnaissance de son travail sert d'indicateur pour évoluer et non pas en regard de son milieu social, de sa couleur de peau ? Petit à petit Harris distille un venin qui met le lecteur (comme Nella) dans une ambiance anxiogène, pesante. Riche en dialogues (un peu trop ?) et réflexions sociologiques "Black Girl" fini par imposer son style.
Un premier roman qui révèle une nouvelle voix et qui montre que le chemin est encore bien long sur l'égalité des chances.
Merci aux Éditions Calmann Levy et à Babelio pour cet envoi.
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A New-York, Nella Rogers travaille en tant qu'assistante dans une maison d'édition renommée. Habituée à être la seule noire dans l'entreprise, elle est surprise lorsque Hazel une jeune femme noire est engagée. Elle qui a toujours lutté pour faire entendre sa voix, elle est impressionnée par l'aisance de cette nouvelle employée qui revendique haut et fort sa culture afro-américaine. Si dans un premier temps elle se sent rassurée par sa présence et noue très vite une relation amicale avec cette dernière, leur relation va peu à peu se tendre à la suite d'un événement.

J'ai beaucoup aimé l'immersion dans le monde de l'édition, Nella nous fait part de ses impressions sur certains romans qu'elle juge agressifs en tant que femme de couleur. Les problématiques soulevées sont intéressantes, on ressent toute la difficulté pour Nella d'évoluer dans un milieu professionel où la diversité est absente. Elle subit chaque jour des micro-agressions devenues banales que personne ne remarque. Si elle essaie de sensibiliser ses collègues sur la question, elle a toujours peur de perdre son emploi en exprimant ses idées. L'arrivée d'une nouvelle personne de couleur dans l'entreprise la soulage immédiatement, voyant dans Hazel une alliée sur qui compter pour défendre ses positions. Mais cela ne va malheureusement pas se passer comme prévu.

L'histoire de Nella s'entremêle avec celles d'autres personnages que l'on découvre au fil des chapitres. J'ai eu beaucoup de mal à comprendre de quoi on parlait et je n'ai raccroché les wagons que très tard dans ma lecture.

C'est un roman engagé dans lequel l'autrice nous invite à prendre conscience de ce que peut être le racisme ordinaire et nous offre une totale immersion dans la culture afro-américaine. La fin est surprenante et audacieuse !
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Après s'être sentie longtemps seule dans son environnement professionnel, Nella est ravie de voir arriver cette nouvelle collègue avec laquelle elle se voit déjà plein de points communs. Pourtant, les apparences sont parfois trompeuses ... Nella s'en rendra compte peu à peu en faisant les frais de cette relation dont on elle attendait tant.
Un livre à l'intrigue intéressante et qui fait froid dans le dos !
Un livre qui interroge aussi, sur ses principes et les compromis qu'on accepte d'y faire ...
Néanmoins, une lecture qui fut laborieuse pour moi. J'avais l'impression d'avoir en face des yeux des pièces de puzzle sans avoir la moindre idée de ce qu'elles représentaient et de ce qu'allait être l'image finale.
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Black girl est un roman engagé qui mêle habilement suspens et questionnement sur le milieu de l'édition.
Ce livre m'a été vendu comme un mélange du Diable s'habille en Prada et de Get Out, et c'est tout à fait cela.

Mais une première chose m'a interpelé le titre, j'ai bien compris que le mot black fait aujourd'hui "partie du dictionnaire Larousse", mais Black girl en français ne traduit pas tout à fait à mon avis The black girl en version originale. L'oubli du déterminant montre que le sujet du livre n'a pas été compris à sa juste valeur. Ce n'est pas n'importe quelle fille noire, mais bien une en particulier d'où le The. ^^

L'écriture est un peu fragile par moment, on sent que c'est un premier roman mais sa véritable force est qu'on apprécie vivement dans tous les mots que l'auteur se sert de son expérience personnelle pour en délivrer autant d'harmonie et d'objectivité.

J'ai regretté ce tournant horrifique outrancier et comique comme si ce sujet ne pouvait pas tout simplement être traité au premier degré et détourne un peu du véritablement questionnement de l'oeuvre. Car au final je doute que le public retienne le plus important.

Malgré tout un très bon livre avec un bon sujet.
A lire!

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Vous est-il déjà arrivé de vous sentir observé ? Parce que Nella Rogers oui, et elle a toutes les raisons de le croire. Lettres et coups de fil anonymes, surveillance intensive, trahisons... Dans Black Girl, vous n'êtes pas au bout de vos surprises !

Pourtant ça commençait plutôt bien pour elle : assistante d'édition aux éditions Wagner depuis 2 ans, elle venait tout juste d'être rejointe par une autre femme noire au sein de son service. Enfin quelqu'un pour la soutenir dans ses démarches et peut-être même faire avancer les choses en terme de diversité ! Sauf que... Hazel est-elle vraiment une alliée ?

J'attendais beaucoup de cette lecture, mais certainement pas un thriller psychologique ! A la manière d'un puzzle, l'autrice pose les pièces tour à tour mais ne nous donne aucune indication sur comment les assembler. Tout au long du roman, je n'ai cessé de me demander "Mais que se passe-t-il ?!". J'avançais, sentant la tension monter, mais incapable de savoir pourquoi. Et ce n'est qu'en lisant les dernières pages que j'ai compris : comme Nella, j'avais été manipulée.

Le plus terrible selon moi, c'est que cette manipulation s'appuie sur l'épuisement d'un combat contre le racisme, et plus précisément contre le racisme ordinaire. Même si Nella, en devenant la première personne noire à un poste à responsabilité chez Wagner, prouve qu'il n'est pas impossible d'évoluer dans un milieu blanc, cela reste épuisant. Car il faut sans cesse se défendre, se justifier, expliquer pourquoi telle ou telle chose ne peut pas être dite ou interprétée de la sorte. Non, faire une réunion sur la diversité ne suffit pas si des actions ne sont pas engagées derrière. Non, ajouter un personnage noir dans une histoire n'en fait pas un livre plus inclusif, surtout quand ce même personnage est extrêmement caricaturé, etc. Toutes ces réflexions au sujet du racisme et des micro-agressions sont vraiment très justes et bien amenées, même si malheureusement elles mèneront Nella à sa perte...

Quant à la fin du roman, j'en reste encore troublée. Je ne m'attendais pas à tant de folie, mais après tout, quitte à jouer le jeu jusqu'au bout, pourquoi ne pas finir ce thriller sur une note glaçante ?

Merci Calmann-Lévy pour la découverte, c'est vraiment un premier roman très réussi !
Lien : https://mangeonsleslivres.bl..
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Nella Rogers est une jeune assistante d'édition travaillant dans une prestigieuse maison new-yorkaise. Si elle adore son travail et les possibilités qu'il lui offre, elle déplore une chose : elle est la seule Noire embauchée. Plongée dans un quotidien professionnel exclusivement blanc, elle est la seule à se battre pour faire valoir ses idées et ses idéaux. Elle s'oppose notamment à sa responsable au sujet d'un auteur blanc à qui elle reproche des personnages noirs beaucoup trop caricaturaux. Malheureusement, et à son grand désarroi, elle n'est pas entendue.
L'arrivée d'Hazel, un jeune femme noire comme elle, est donc pour elle une bénédiction. Enfin une collègue avec qui elle va pouvoir faire bloc.
Mais cette Hazel prend de plus en plus de place, elle sait se mettre les gens dans sa poche et elle sait se faire apprécier. Plus affirmée que Nella, plus libre, plus volontaire aussi, elle fait rapidement de l'ombre à Nella. Hazel est tout ce que rèverait d'être Nella. Elle en est davantage envieuse que jalouse cependant.
La situation de Nella se complique quand elle va commencer à recevoir des messages inquiétant à son bureau. Ces messages lui conseille de quitter son travail. Etrange… Mais qui est l'auteur de ces mots ? Serait-ce Hazel qui lui voudrait du mal ?
Avec ce premier roman à mi-chemin entre thriller psychologique et analyse sociétale, l'autrice nous fait découvrir l'envers du décor des maisons d'éditions où les choix de quelque uns peuvent influer sur la vie de milliers de lecteurs. Mais au-delà, ce sont les relations de travail qui sont décortiquées avec la concurrence inévitable entre collègues. En toile de fond, la cause des noirs, leur représentation, leur positionnement, leurs combats pour davantage de visibilité dans une société faite par et pour les blancs.
Les ambitions de cette oeuvre étaient grandes et j'ai été quelque peu déçue. le roman est un peu confus et la construction des chapitres est faite de flash-back incessants et pas toujours très clairs.
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Dès le titre et la couverture de Black girl, on sait évidemment dans quoi on s'embarque. Et quand on sait que le racisme fait encore beaucoup de ravages, il est important de mettre en avant des oeuvres culturelles qui mettent le doigt sur les inégalités et les intolérances qui y sont liées.

Sans surprise, Black girl interroge sur les inégalités ethniques encore trop importantes dans le monde du travail et dans le monde en général. Mais, étonnamment, le roman n'est pas aussi dynamique et percutant qu'on pourrait l'espérer. L'autrice réussit bien à dépeindre l'injustice et le mépris dans certaines situations mais, j'ai parfois ressenti les mêmes défauts dans le camp d'en face. Dès le début, il y a un tel communautarisme que je n'ai pas su si l'autrice le défendait ou le critiquait.
Lien : https://entournantlespages.w..
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Ça commence comme un roman sociétal sur la vie professionnelle des femmes noires américaines et petit à petit on se retrouve dans un thriller à la Jordan Peele...
Nella, assistante éditoriale, est la seule femme noire de la boîte où elle travaille : une grande maison d'édition. Elle aimerait que ça évolue, mais personne n'a l'air plus motivé que ça. Tout change le jour où Hazel, une autre jeune femme noire, est engagée. Nella croit d'abord que les mentalités vont finir par changer, mais il se trouve que plus les jours passent, plus Hazel semble gagner l'estime de la Direction et plus Nella semble la perdre. le pire, ce sont ces petits mots laissés à son intention et qui lui intiment de quitter l'entreprise au plus vite !
La vie de Nella bascule, tout semble se liguer contre elle et elle va enquêter pour comprendre d'où viennent ces menaces, pourquoi le comportement d'Hazel semble si étrange et tenter de regagner la confiance de sa cheffe.

On peut sembler un peu perdu au départ, car on ne connaît pas tous les personnages d'emblée, mais on apprend à reconstituer le puzzle soi-même et à découvrir ce qui se trame dans la vie de Nella (et de quelques autres femmes), ce qui est très gratifiant quand on comprend tout les rouages de cette intrigue.
En tant que française blanche, j'ai découvert des tas de choses sur la vie d'une femme noire américaine, car même ayant fait, au début du siècle..., des études de civilisation américaine, le programme ne comportait pas tant de précisons quant aux problèmes rencontrés par les afro-américaines (et pas que le racisme).
Ce roman fut une excellente surprise, tant par ce qu'il m'a appris que par son intrigue haletante qui pourrait presque le placer dans la catégorie thriller (mais sans morts) !
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On suit ici Nella, assistante éditrice à New York dans une grande maison d'édition. Elle était jusque là la seule femme noire du service jusqu'à ce qu'arrive Hazel. Hazel est tout le contraire de Nella : sûre d'elle, elle revendique fortement sa culture afroaméricaine et va s'imposer rapidement l'entreprise, là où Nella est assistante depuis deux ans malgré son travail sérieux et acharné que personne ne semble remarquer.

A travers cette maison d'édition l'autrice nous dépeint le manque de diversité aussi bien chez les auteurs publiés, dans les livres publiés que dans le profil des éditeurs. Les micro-agressions et le racisme latent sont le quotidien de Nella dans son entreprise.

La fin du roman m'a laissé un goût amer, la rivalité entre Nella et Hazel part dans une direction à laquelle je ne m'attendais pas (et que je ne suis toujours pas certaine d'avoir bien comprise…). Une chose est sûre contrairement à ce que pourrait faire croire le résumé vous n'êtes pas ici dans un thriller !

En bref, un excellent roman sur le racisme, la diversité (ou son manque…) et le monde de l'édition mais dont la fin ne m'a pas convaincue.


Lien : https://lecturesda.wordpress..
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