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Citations sur En marge : Mémoires (53)

Quand, après plus de quarante années de mariage, tu as toujours le cœur qui s'emballe au seul contact de la main de ton épouse contre tes propres doigts, tu peux sans doute en conclure qu'ensemble vous avez peut-être accompli quelque chose de bien.
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Quand on y pense, nos prétendues guerres indiennes ont été au sens strict de simples conquêtes et opérations immobilières. Tous ces biens font l'objet d'une expropriation immédiate. Beaucoup plus tard, c'est Bertolt Brecht qui a dit que, ceux que nous voulons détruire, nous les appelons d'abord sauvages.
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J'ai appris des autochtones américains que nous prouvons seulement notre appartenance à l'endroit où nous vivons sur terre en utilisant notre maison avec soin, sans la détruire. J'ai appris qu'on ne peut pas se sentir chez soi dans son corps, qui est la maison la plus authentique de chacun, quand on souhaite être ailleurs, et qu'il faut trouver par soi-même le lieu où l'on est déjà dans le monde naturel environnant. J'ai appris que dans mon travail de poète et de romancier il n'existe pas pour moi de chemin tracé à l'avance, et que j'écris le mieux en puisant dans mon expérience d'adolescent imitant les autochtones et partant vers une contrée où il n'y a pas de chemin. J'ai appris que je ne peux pas croire vraiment à une religion en niant la science pure ou les conclusions de mes propres observations du monde naturel. J'ai appris que regarder un pluvier des hautes terres ou une grue des ables est plus intéresant que de lire la meilleure critique à laquelle j'ai jamais eu droit. J'ai appris que je peux seulement conserver mon sens du caractère sacré de l'existence en reconnaissant mes propres limites et en renonçant à toute vanité. J'ai appris qu'on ne peut pas comprendre une autre culture tant qu'on tient à défendre la sienne coûte que coûte. Comme disaient les Sioux, "courage, seule la Terre est éternelle". Peu parmi les cent millions d'autres espèces sont douées de parole, si bien que nous devons parler et agir pour les défendre. Que nous ayons trahi nos autochtones devrait nous pousser de l'avant, tant pour eux que pour la terre que nous partageons. Si nous ne parvenons pas à comprendre que la réalité de la vie est un agrégat des perceptions et de la nature de toutes les espèces, nous sommes condamnés, ainsi que la terre que déjà nous assassinons.
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Un très vieux cow-boy du cru m'a demandé si Nabokov avait écrit Lolita " d'après sa propre expérience". Je lui ai répondu qu'un écrivain travaille toujours d'après sa propre expérience, mais qu'il s'agit le plus souvent de l'expérience de l'esprit....
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A 18 ans, mes héros s'appelaient Dostoïevski, Faulkner, Dylan Thomas, Rimbaud Henry Miller et James Joyce. J'ai lu plusieurs fois " Finnegans wake" en première année de fac, convaincu que la musique de cette œuvre constituait un excellent palliatif à la sagesse.
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J'ai besoin d'entendre une serveuse me parler de ses problèmes avec sa plymouth 1985. J'ai besoin de voir une jeune fille en robe verte remplir elle-même son réservoir d'essence par un après-midi torride du Nebraska. J'ai besoin de rendre visite à des clubs de strip-tease paumés où les femmes sont presque aussi moches que moi. J'ai besoin de l'insécurité des tempêtes de neige ou d'une voiture surchauffée quand il fait trente-neuf degrés à l'ombre dans le Kansas, de l'insécurité du coeur et de l'esprit tâtonnants loin de leur milieu naturel. Il est trop facile d'être sûr de soi, trop facile de savoir à tout instant ce qu'on fait, trop facile d'emprunter sans cesse le même chemin jusqu'à ce qu'il devienne une profonde ornière qui bientôt devient à son tour une tranchée insondable où vous ne voyez plus rien au dessus du bord.
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Maintenant, en plus de New-York, il y avait Paris comme ville rêvée. J'avais presque entiérement renoncé à la peinture, car en une seule journée les tubes de peinture me coûtaient davantage que ce que je gagnais, une leçon d'économie élémentaire, le genre de leçon que j'ai apprise aisément, mais néanmoins rendue plus abordable par ma conviction de ne jamais pouvoir devenir un nouveau Modigliani, alors que la seule caractéristique que je partageais avec Van Gogh était une disposition troublante à la dépression.
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Mes premiers romans et poèmes, comme ceux de la plupart des écrivains, avaient tendance à s'appuyer sur des éléments très littéraires, mais à partir de Faux Soleil je n'ai plus supporté d'avoir recours à des techniques ou à des matériaux que je connaissais déjà. Me séduisait l'idée d'embarquer de nuit à bord d'un navire à peine visible, dont j'ignorais la destination. Je me suis demandé dernièrement si c'est pour cette raison que j'aime les villes portuaires comme Marseille, Veracruz, Vancouver ou des ports plus modernes comme Duluth, dans le Minnesota, où la métaphore de l'arrivée et du départ est visuellement vivante. Un écrivain est peut-être toujours un passager clandestin. Caché, et très en marge.
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On entend aujourd'hui beaucoup de bêtises sur le fait que nos enfants ne sauraient plus lire, mais comment pourraient-ils y prendre goût si leurs parents ne lisent pas et s'il n'y a pas de livres à la maison ? Si les livres ne sont pas traités comme des objets bien-aimés au même titre que la pages sportives du journal ou le poste de télévision, pourquoi diable un enfant désirerait-il lire ?
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Si vous dites à votre enfant que vous allez lui construire une cabane dans un arbre, construisez-la, sinon vous subirez toute votre vie cette modeste infamie.
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