Les meilleurs textes qui se situent juste à la
périphérie du sport sont ceux d'écrivains comme Edward Abbey,
Peter Matthiessen, Ed Hoagland, John McPhee. Ces écrivains
sont avant tout des artistes qui évitent scrupuleusement
tout forme de mensonge. On apprend lentement que la
moindre trace de vanité, de duperie, ou de snobisme suffit
à tout gâcher et à vous ravaler au rang de ces millions de
tocards dont les activités de plein air sont très probablement
une extension de leurs névroses sexuelles. Cela paraîtra
bizarre, mais je connais un seul bon écrivain qui soit
en même temps un excellent pêcheur et un chasseur hors pair.
Tom McGuane.(page 231)
J’ai décidé de ne plus décider
d’adopter le masque de l’eau,
de finir ma vie déguisé en rivière, en tourbillon
de me fondre dans le doux courant de la nuit
d’absorber le ciel
d’avaler la chaleur et le froid
la lune et les étoiles
de m’avaler moi-même
dans un courant sans fin …
Je réfléchis que je suis devenu l'esclave ou l'employé de base du système que j'ai créé: les cigarettes me fument, la nourriture me bouffe, l'alcool me boit, la maison m'avale, la voiture me conduit,etc.
Difficile de cultiver le silence et l'humilité nécessaires pour créer une authentique œuvre d'art, si vous êtes toujours en train de crier "regardez-moi!" comme un gamin de trois ans qui vient de chier dans le bac à sable.
Les Indiens d'Amérique sont pour moi une véritable obsession, nullement partagée par les habitants de New York ou de Los Angeles, qui préfèrent croupir dans leur vide moral.Les Indiens ressemblent à la bonne poésie; tristement et banalement, nous mourons tous de ne plus entendre ce qu'ils ont à nous dire.
Un peu plus tard, lorsqu'il fait une promenade au bord du lac, notre homme se rend un fier service en devenant littéralement "rien". Il oublie d'avoir tort ou raison, ce qui lui permet de regarder le temps lui-même scintiller à la surface de l'eau.