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EAN : 9789029538565
237 pages
De arbeiderspers (17/02/2015)
4/5   1 notes
Résumé :
La fête des mères tous les jours

"Après ma mort", disait souvent la mère de Maarten 't Hart, "tu pourras écrire sur moi tant que tu voudras, mais épargne-moi tant que je vivrai." C'est pourquoi 't Hart a évité autant que possible de parler de sa mère dans son œuvre, créant ainsi une image quelque peu déformée de sa jeunesse. Maintenant que sa mère est décédée en 2012, Maarten 't Hart peut examiner de plus près les merveilleuses particularités de sa mè... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
À sa mort, Maarten 't Hart a été autorisé par sa mère à écrire un livre sur elle. Et c'est ce qu'il a fait. Il ne s'agit pas seulement de sa mère, d'autres aspects de sa jeunesse sont également abordés. Son père, toute sa famille, la façon dont il traite la religion, par exemple.


Style
Hilarant, fluide, affectueux et magnifiquement écrit. Chaque chapitre est une longue chronique - amusante, malgré un sujet tragique - sur un sujet. Tout à fait Maarten 't Hart. Un livre excellent.


Sa mère
C'est une bonne chose que ce livre ait été écrit, car 't Hart a déjà écrit tant de fois de façon autobiographique, mais nous n'avons jamais pu obtenir une bonne image de sa mère. Maintenant que nous avons une image d'elle, nous pouvons mieux situer toute son autobiographie antérieure. En même temps, nous recevons une meilleure description de son père et de toute sa famille, et même de la communauté dans laquelle vivaient des réformés super religieux. L'autobiographie semble complète grâce à ce livre.

Sa mère était une horreur. Elle était paranoïaque et en même temps extrêmement (maladivement) fondamentaliste. Peut-être qu'elle s'est accrochée à sa foi pour pouvoir faire face à ses délires. Peut-être que la foi a augmenté ses peurs, parce que toute foi fait qu'une personne a peur de tout. le diable et le mal sont partout et les gens pèchent tout le temps.

L'une de ses hallucinations était que son mari couchait constamment avec d'autres gonzesses et qu'il reluquait sans cesse les femmes. Elle ne lui autorisait pas à faire quoi que ce soit, car il aurait observé les femmes.
En plus de cela, sa mère était très autoritaire (narcissisme / hystérie), ce qu'elle décidait était la loi. Attentionnée, patiente, ne se plaignant jamais. Mais en disant des choses dont elle savait qu'elles blessaient. Et en s'assurant que tout le pouvoir était chez elle. Elle réclamait l'attention et le pouvoir avec des larmes silencieuses, entre autres choses. Bref, elle était la patronne de la maison et elle était anxieuse et fondamentaliste. Ça rendait la vie très effrayante. Rien n'était autorisé.

Malgré tout, Maarten 't Hart n'a jamais cessé de l'aimer. Dans un sens, je pense que c'est courageux de sa part de dire ça. Après tout, cette femme a ruiné la vie d'autres personnes. Elle a fait du mal aux autres. Elle n'a jamais fait de câlins, n'a jamais adressé à Maarten 't Hart autre chose qu'un gros mot ('cochon' était le plus doux), elle n'a jamais ri, elle a dit tout plein de méchancetés. Maarten 't Hart a tout toléré parce qu'elle était malade.
D'accord, elle était malade, on peut donc comprendre qu'il s'assure qu'elle ait du confort jusqu'à la fin de sa vie. Mais de là à l'aimer ? Alors qu'elle blessait les autres et ne connaissait pas l'amour elle-même ? Est-ce que l'amour n'est pas un mouvement qu'on fait ensemble ? S'il l'a aimée, il a lui aussi vécu une illusion, je pense, puisque elle était incapable d'aimer.
C'est pour cela que je crains que Maarten 't Hart n'ait été, et ne soit toujours, le jouet de sa mère, et que quelque part, il se laisse encore abuser, même s'il peut la décrire correctement. Donc, en ce qui me concerne, il lui manque une certaine introspection - ou une clarté psychologique dans le caractère des mères toxiques.

Quiconque a un peu lu Maarten 't Hart sait à quel point il est un homme incroyablement gentil, intelligent et indépendant. Beaucoup d'enfants qui ont grandi dans une situation similaire à la sienne en sont sortis malmenés, et beaucoup sont devenus à leur tour des êtres insupportables ou difficiles à vivre, très malheureuses, et qui, le cas échéant, transmettent à leur tour leurs problèmes à leurs enfants.
Maarten ‘t Hart aime les plantes, les animaux et les gens. C'est un homme gentil et intelligent, rationnel.
Non pas qu'il est impossible que des enfants de parents toxiques soient eux-mêmes gentils et indépendants. Il y en a même beaucoup. Les psychologues ne savent pas pourquoi les uns s'en sortent mieux que les autres (s'ils le savaient, il n'y aurait plus de problèmes). Maarten 't Hart fait partie de ceux qui ont eu cette chance.


Autres sujets
Maarten 't Hart n'écrit pas tout le temps sur sa mère dans ce livre, et c'est une bonne chose : je ne l'aurais pas supporté, une personne aussi horrible ! de temps en temps, son histoire est donc entrecoupée d'autres anecdotes. Ces autres sujets peuvent être la pauvreté de la famille, ou la bible.


La bible
Parfois, 't Hart parle de l'absurdité de la foi, et la façon dont il traite ce sujet est fluide et humoristique. Mais il me semble que cela intéressera surtout les personnes qui, d'abord, ont été élevées comme réformistes, et en plus, font partie de sa génération.
't Hart se limite à réfuter les histoires bibliques. D'une certaine manière, c'est intéressant car nous apprenons comment, à son époque et dans son environnement, la Bible était lue de manière très littérale, et donc également réfutée sur la même base. L'histoire de l'arche de Noé, par exemple, est matériellement impossible, et il est merveilleux de lire comment un biologiste (Maarten 't Hart est biologiste) l'explique, avec tous ces animaux.
Mais bien qu'il soit intéressant de se faire une idée de l'époque, ces arguments n'aideront pas les croyants d'aujourd'hui à comprendre pourquoi la croyance n'a pas de fondements, et pour les non-croyants, il semble enfantin, voire ennuyeux, de s'occuper encore de ces histoires bibliques ridicules.
Je me permets maintenant d'être un peu plus personnelle, car lorsqu'il s'agit de ces questions, je préfère une approche différente.
S'il pense qu'il est si important de rejeter la foi, pourquoi Maarten 't Hart ne pose-t-il pas des questions plus profondes et utiles aux croyants, comme par exemple pourquoi les gens sont si désireux de croire ? Pourquoi se limite-t-il à la Bible comme à une histoire ? Il aime beaucoup lire, alors pourquoi ne commence-t-il pas à lire des livres sur des choses qui sont maintenant connues en philosophie théorique et en science, sur la conscience, la vie et la mort ? Ne lirait-il jamais sur ces sujets ?
Maarten 't Hart se contente de réfuter la Bible prise à la lettre (et la façon de croire comme sa mère, ‘croire comme un enfant' - comme si les enfants étaient des fondamentalistes.). C'est drôle à lire, mais si on ne fait pas de recherches plus approfondies sur un sujet aussi important, cela devient un peu idiot - à mon avis. Mais Maarten 't Hart peut évidemment analyser ainsi s'il le désire. Et il écrit très bien !


En bref
Un livre très agréable à lire, tout en douceur malgré le sujet, et joliment écrit. Il donne une bonne idée de la mère de Maarten 't Hart et de l'environnement dans lequel il a grandi, la pauvreté, les réformistes avec leurs croyances stupides.
Mais pour moi personnellement il est parfois trop léger, tant en ce qui concerne l'introspection et l'analyse psychologique sur les évènements avec sa mère, que lorsqu'il s'agit de la foi. Je me rends compte qu'en écrivant ces lignes, je suis sur la ligne de démarcation entre la critique de livre et la critique de la personne qui est l'auteur, problème avec les autobiographies. Mais j'ai déjà souligné à quel point je trouve 't Hart incroyablement gentil, et combien il est étrange que ce garçon soit sorti indemne de son enfance. Par ailleurs, je le trouve aussi extrêmement intelligent.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
"Mais qu'est-ce que tu fais ?"
"Je vais l'ouvrir, je veux jouer avec."
"Tu as perdu la tête ? Un cadeau tellement cher. Ne le touche pas."
"Mais... Mais... Grand-père me l'a donné. Je veux jouer avec."
"Pas question, bas les pattes. Un cadeau si cher, et tu veux le toucher juste comme ça ? Rien du tout, je vais le ranger."
Elle a ramassé la boîte de meccano et l'a mise derrière les draps et les taies d'oreiller dans le buffet.
Lorsque mon père est rentré à la maison, la boîte a été ressortie et il l'a à nouveau regardée, plein d'étonnement. Bien sûr, ce n'était pas un nouveau vélo, mais tout de même... Quel cadeau.
"Grand-père 't Hart est très bon pour toi", a dit mon père.
"Mais je ne peux pas jouer avec", ai-je dit, consterné.
"Non, bien sûr que non," a dit mon père, 'ta mère a tout à fait raison, un cadeau tellement cher, ce serait de la folie si tu le touchais avec tes pattes. Un écrou ou un vis peut disparaitre juste comme ça, non tu sais, ta mère le rangera à nouveau soigneusement."
"Tout juste," a dit ma mère, et la boite de méccano est partie.

(ma traduction du texte néerlandais)
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Son arme la plus efficace : les larmes silencieuses. Ni mon père ni moi ne pouvions vraiment y faire face. Ces larmes silencieuses coulaient à différents moments, mais surtout les lundis et samedis matin. Les lundis matin, elles coulaient généralement parce que la veille, mon père aurait une fois de plus " observé une gonzesse " en priant à l'église. Le samedi matin, elles coulaient parce que mon père et moi étions à la maison la plupart du temps et qu'il y avait donc un public pour les larmes.

(ma traduction du texte néerlandais)
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