Idiots de vivants, obsédés par le neuf !
(« Madone Nécrose »).
Le charognard se rapproche, avec intérêt. Dans les yeux chassieux de l'animal, Sivitz note une lueur gourmande, comme celle d'un gastronome en train de se pencher sur l'aquarium des homards. Quelque part dans le crâne du vautour, son instinct lui susurre que l'espérance de vie d'un bipède flottant en plein ciel se mesure, au mieux, en minutes. Narquois, il déploie donc ses ailes d'un mouvement qui pourrait paraître gracieux dans un théâtre de marionnettes, tant pour se stabiliser que pour narguer sa proie.
(« Logique d'ensemble »).
L'Amour est une pute avec un penchant pour l'arithmétique.
(« Madone Nécrose »).
Ce matin Fafa, ainsi que ses collègues le surnomment, vient de recevoir la énième visite d'un grand bonhomme à lunettes, envoyé chez lui par la Compagnie des Houillères en vue de parvenir à un arrangement. Le truc, c'est qu'à l'instar de la perruque du serveur dans un restaurant français huppé, ou des fesses du mac dans un bar à putes mexicain, Fafa n'est pas à vendre.
Pour les personnes auxquelles ce nom serait étranger, l’internat de Tatie Billot est un très vieil orphelinat siégeant depuis des temps immémoriaux dans un quartier modeste de la bouillonnante ville d’Is. On y retrouve toutes les installations nécessaires à l’accueil des orphelins : dortoirs mal chauffés, cuisines vétustes puant le chou, salles de classe délabrées répondant à tous les standards d’insécurité et personnel de maison recruté parmi les repris de justice. Un cadre idéal pour bien commencer dans la vie… À condition d’aimer commencer par la fin.