Faites jouer les fous entre eux : leur folie ne s'additionne pas, elle se multiplie de façon exponentielle.
Ce siècle sera celui de la décadence, un festin de corps flasques et d'esprits mous, de la pitance pour les vautours. L'art est la dernière valeur refuge.
Les médias sont indignes de confiance. Ils n'informent pas: ils modèlent l'opinion au gré de ceux qui les contrôlent. Les médias ne sont plus la voix du peuple. Ils sont la langue qui lèche le cul du pouvoir.
– En quatre décennies, j’ai combattu sur tous les continents. Je me suis sali les mains pour des démocraties, des juntes militaires, des compagnies pétrolières, des intellectuels, des paysans, des narcotrafiquants et de riches enfoirés dans votre genre…Tout ce que j’en ai retenu, c’est une suite d’images décousues. Une vague de shrapnel qui mutile une troupe de soldats Rwandais. Des inconnus qui débarquent en pleine nuit à l’appartement d’un opposant pour le ligoter et le forcer à les regarder enculer sa femme et ses gosses. Un guérillo attaché à un arbre les yeux bandés au petit matin, un gosse, même pas quinze ans, en train de pleurer avant que sa cervelle ne pleuve sur les feuilles de coca… L’homme n’est rien. Il n’y a bien que les hommes comme vous, cloîtré dans leur tour d’ivoire, pour croire qu’ils valent mieux que les autres.
Cette époque a la jeunesse qu’elle mérite : des roquets bons à incendier des poubelles de plastique recyclé, à s’abîmer dans la fumée délétère des résines exotiques, à enculer de la jouvencelle dans les caves moites des éjaculats précoces et des tuyauteries percées. Messieurs, nous vivons des temps bénis. Ce siècle sera le nôtre… Celui des charognards ! Nous borderons l’humanité fatiguée dans son lit d’ordures, en lui contant de beaux mensonges. Nous la regarderons dormir de son dernier repos, puis nous dévoilerons nos crocs pour nous railler les meilleurs morceaux, gorgés de jus.
... Quelques grammes, c'est tout ce que pèse la vie des sans-abris.