Une nouvelle invention a été détourné de son but pacifique ! Paris court un grand danger. Heureusement quatre justiciers sortent de l'ombre, mais en fait de justiciers, ce sont… Des artistes de cirque !
Raconter les exploits d'un cirque dont les artistes sont des justiciers ne date pas d'hier. Que l'on parle de Barzoon Circus ou de récits dans les petits formats. Pourtant
Régis Hautière s'éloigne du scénario classique/cliché pour donner un aspect humoristique bienvenue. Pétronille, jeune femme au caractère bien trempé mène la bande (au doigt et à l'oeil). Les autres artistes sont Félix (faux lycanthrope), Eustache (faux homme fort) et Evariste (faux homme volant). Rien de bien affriolant, n'est-ce-pas ? Si
Régis Hautière montre leurs erreurs, ce n'est pas uniquement pour se moquer d'eux, mais pour les rendre réels. Ils essayent, tombent et se relèvent. C'est un récit dynamique sur les liens entre ces apprentis héros. Si tous leurs tours ne sont qu'illusions, le destin (
Régis Hautière) leur envoie une bonne fée en la personne du professeur Pipolet. Inventeur compulsif, ce « génie » est un éternel perdant. Si chaque invention va théoriquement changer la face de l'humanité, la pratique révèle des problèmes de réglage, pour toutes les inventions. Ce « club des cinq » va tenter de mettre à mal les projets de Victor Stingler ! Des essais pas vraiment concluants que ce soit par l'incapacité des apprentis-justiciers ou les inventions défaillantes de Pipolet.
Un récit qui oscille entre le genre de super-héros et la parodie. La nouvelle voie proposée par Pipolet permet aux personnages de gagner en confiance (Quoique Pétronille n'en avait pas besoin). Les personnages sont bien écrits, les relations entre eux fonctionnent et certaines séquences sont très drôles.
Quant à
Arnaud Poitevin, son dessin sert à merveille le récit. Des planches composées comme les comics-books des super-héros, avec des trognes franco-belge. Il fallait oser et celui-ci l'a fait !
Les différents uniformes semblent des références au genre super-héroïque.
Arnaud Poitevin a magnifiquement réinterprété les costumes-gadgets et les nouvelles façons de s'en servir.
(Attention, nous dévoilons les références, si vous voulez être surpris, passez ce paragraphe.)
-Honneur à la femme. Pétronille avec son short (qu'on ne voit que sur la couverture) : Lara Croft.
-Félix avec ses griffes fait penser à Wolverine, mais sa façon de l'utiliser serait aussi proche de Daredevil que de Spider-Man.
-Eustache peut faire penser à Iron-Man ou tout autre surhomme en armure. Mais il fait également penser aux scaphandres d'On a Marché sur la Lune.
-Evariste a déjà un uniforme lors de son numéro :Celui de Wonder-Woman. Ses ailes et la façon de s'en servir font penser à Condorman (Production cinématographique et graphique de Disney). Ses bracelets sont une référence à La Veuve Noire. La fusée comme moyen de locomotion n'est pas nouveau, mais ici nous pensons au
Rocketeer, du regretté
Dave Stevens.Quant au gag du manque de carburant, il est usité par nombres de références, mais ça nous fait penser à Capitaine Caverne (Production animée du studio-Hanna-Barbera).
Avec sa maquette soignée digne des vieilles affiches de spectacle, son récit dynamique et humoristique, son dessin inventif tout en respectant l'époque (1909), ce premier tome des Spectaculaires est une réussite. On espère que les lecteurs se laisseront séduire par le dynamique duo (sic) des auteurs.
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