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The Tithe tome 1 sur 2

Rahsan Ekedal (Illustrateur)
EAN : 9781632153241
112 pages
Image Comics (08/09/2015)
4/5   1 notes
Résumé :
A heist story unlike any before! Mega-churches are being robbed for millions of dollars by a crusader hacker group known as Samaritan who is giving the money to causes they deem more worthy. This modern day "Robin Hood" is being pursued by two FBI agents who actually admire their quarry, but want to stop the theft before it escalates.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome est le premier d'une série indépendante de toute autre, dont il forme l'équivalent d'une première saison. Il contient les épisodes 1 à 4, initialement parus en 2015, écrits par Matt Hawkins, dessinés et encrés par Rahsan Ekedal, avec une mise en couleurs réalisées par Bill Farmer et Mike Spicer.

À Irvine en Californie, le pasteur Miles Tibbett est en train de prononcer son prêche dans une énorme église à l'américaine, pendant que les corbeilles de l'offrande circulent parmi les fidèles. Dans la partie administrative de l'église, 3 individus masqués attendent John Taggert, le comptable chargé de récupérer les plateaux de l'offrande, pour les faire acheminer jusqu'au coffre-fort.

Taggert est intercepté par les hommes du Samaritain qui lui font revêtir un gilet avec des pains de C4 (un explosif). Ils lui font ouvrir le coffre qui contient beaucoup plus que les simples recettes de l'offrande. Il ne leur reste plus qu'à s'échapper avec le butin. Pendant ce temps-là, le système de diffusion sur écran géant de l'église a été piraté, et il diffuse une vidéo incriminante, montrant à quoi le pasteur Tibbett utilise réellement l'argent des fidèles.

Matt Hawkins est à la fois le responsable éditorial de Top Cow (la branche d'Image comics appartenant à Marc Silvestri) et un scénariste à part entière. Il a en particulier écrit Think Tank avec Rahsan Ekedal, Wildfire avec Linda Sejic, ou encore IXth Generation avec Stjepan Sejic. Comme à son habitude il a intégré en fin de volume, des pages de texte où il explicite ses sources d'inspiration. Il souhaitait écrire un récit de casse spectaculaire, couplé avec des exactions bien réelles commises par des responsables d'église peu scrupuleux. Il précise qu'il existe environ 350.000 églises de nature religieuse aux États-Unis et que la plupart sont honnête. Il ne s'agit donc pas de les stigmatiser.

Ces pages de fin (titrées Sunday School) montrent la source d'inspiration de l'auteur, et expliquent au lecteur que les évangélistes peuvent concevoir leur vocation comme un métier, dont l'un des aspects est de récolter un maximum de dons, au nom du Seigneur. Elles rappellent également que quelques-uns d'entre eux (un très faible pourcentage) ont réalisé des frasques insensées, en total contradiction avec les tenants de leur foi. D'ailleurs Hawkins ne précise à aucun moment de quelle église il s'agit, ne voulant pas en stigmatiser une plutôt qu'une autre.

Au cours de ces 5 épisodes, Matt Hawkins présente 3 casses spectaculaires, dans des églises dont le grand prêtre utilise la dîme (Tithe) pour des fins qui ne promeuvent pas la grandeur du Seigneur. de ce côté-là, le scénariste remplit son cahier des charges avec des actions bien préparées, bien minutées, pleines de suspense, le lecteur ne pouvant pas deviner à l'avance comment elles seront menées. Il demande bien sûr un peu de suspension consentie d'incrédulité, par le fait que le cerveau de l'opération est un as en informatique, capable de s'introduire et de prendre les rênes de systèmes informatiques, avec une aisance et une rapidité peu réalistes. Les membres du groupe Samaritain sont présentés, mais leur personnalité n'est pas très développée. le cerveau agit comme un Robin des Bois qui a pour objectif de faire tomber les imposteurs. Il a développé une relation avec l'un des 2 agents chargés de les coincer.

Face au groupe Samaritain, Matt Hawkins oppose un duo d'agents du FBI : James (Jimmy) Miller et Dwayne Campbell. le lecteur en apprend plus sur eux que sur les membres de Samaritain. le premier est un jeune homme (une vingtaine d'années) athée qui s'est fait pincer par le FBI alors qu'il s'introduisait dans leur base de données de manière illégale. Il a développé une relation ambigüe avec le cerveau de Samaritain qui lui envoie des SMS. le second est plus âgé (une cinquantaine d'années) et il a pris Jimmy en affection dans une relation paternaliste (dans le bon sens du terme). Il est croyant, et père de famille. Jimmy se fait un malin plaisir de le titiller sur sa foi. Pour autant, le scénariste ne tourne pas en ridicule ladite foi.

Par la force des choses, les 2 enquêteurs se retrouvent dans une position peu agréable. Pour commencer, Samaritain se montre plus habile qu'eux, et ils essuient échec sur échec. Ensuite, Samaritain leur adresse des preuves matérielles de la fraude des évangélistes qu'ils détroussent. du coup, Miller et Campbell doivent concentrer leurs efforts sur la capture des voleurs, en laissant de côté les malversations commises par ces chefs d'église aux actions frauduleuses. le récit s'organise donc autour des casses exécutés par le groupe Samaritain et l'enquête menée par le FBI pour les coincer. La fin apporte une résolution à cette poursuite, avec une possibilité de suite pour la série qui s'est effectivement poursuivie.

Pour cette histoire, Matt Hawkins a retravaillé avec Rahsan Ekedal ; ils avaient déjà travaillé ensemble sur la série Think Tank. Ce dessinateur utilise une approche réaliste et descriptive. Il détoure avec application les formes, sans chercher à représenter les textures. Son objectif est de montrer clairement les personnages, les accessoires et les endroits. Afin de rester facilement lisible, il laisse le soin aux metteurs en couleurs de faire ressortir les surfaces les unes par rapport aux autres. Ces derniers utilisent des variations de nuance pour augmenter légèrement la sensation de volume des formes, mais sans excès, sans surcharger les dessins. Ils ont recours à une palette de couleurs assez naturelles, éloignées des canons des comics de superhéros.

La première chose que le lecteur apprécie dans les dessins, est que l'artiste n'économise pas sa peine. Il représente régulièrement les décors, et les accessoires disposent d'un bon niveau de détails. Ça commence dès la première page, avec une vue du ciel de l'église du pasteur Miles Tibbett, qui présente une architecture moderne remarquable, tout en respectant la forme de croix, avec nef et transept. Dans les séquences suivantes, le lecteur peut apprécier la porte d'un coffre-fort, l'architecture du bureau du FBI à Los Angeles, la maison de banlieue de Dwayne Campbell (à Plano dans le Texas), la façade d'une autre église à Henderson, ainsi que la statue située devant.

Dès la première séquence, le lecteur apprécie le niveau de détail, avec ces dizaines de fidèles assis dans les gradins de l'église, puis leurs tenues différentes à la deuxième page. Quand un Samaritain passe un gilet avec des pains de C4 au comptable, il peut voir la fermeture éclair, ainsi que le dispositif électronique servant de détonateur. Lorsque les agents Miller et Campbell déjeunent dans un restaurant coréen, les plats sur la table respectent une présentation adéquate.

Le lecteur apprécie donc la capacité de l'artiste à réaliser des dessins faciles à lire, et l'attention qu'il apporte aux détails. de temps à autre, il peut tiquer sur une représentation un peu générique (l'intérieur du coffre-fort de l'église du pasteur Miles Tibbett où les billets sont plus rangés pour impressionner le lecteur que pour être éventuellement déplacés), une perspective pas entièrement maîtrisée pour un véhicule ou un personnage (rien de catastrophique, mais un élément un peu gauche), ou des regards un peu étranges (en particulier la forme des yeux). Ces quelques défauts ne dénaturent pas la narration, mais l'empêchent d'être plus viscérale.

Ce tome se termine par 13 pages d'école du dimanche, dans lesquelles Matt Hawkins évoque sa propre éducation religieuse et l'évolution de sa foi (sans prosélytisme), le choix du titre de la série (La dîme), les caractéristiques des 2 enquêteurs du FBI, la rationalisation de la recherche de la prospérité financière pour les évangélistes, les malversations bien réelles de quelques évangélistes. Il a également inclus 2 lettres de réponse le corrigeant sur des approximations ou erreurs dans ses propos, ainsi que 2 lettres de courrier des lecteurs, rédigées par d'authentiques pasteurs.

En bonus, le lecteur découvre 8 pages de la série Postal, également scénarisée par Matt Hawkins (chaudement recommandée).

Ce premier tome est très bien ficelé, tant sur le plan du scénario que des dessins, et délivre un bon niveau de divertissement. Les dessins pêchent à quelques reprises par manque de maturité, et le scénario utilise un ou deux raccourcis pour que l'histoire tienne dans le nombre de pages alloué.
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