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3.73/5 (sur 47 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , le 14/04/1960
Biographie :

Professeur de neurologie à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière-Paris-VI, Laurent Cohen est responsable de l’équipe de recherche INSERM "Neuropsychologie et Neuroimagerie". Spécialiste de la mémoire, il est par ailleurs l’auteur de plusieurs ouvrages dont L’homme-thermomètre, publié aux éditions Odile-Jacob, en 2008.

Dans son livre intitulé Pourquoi les chimpanzés ne parlent pas, il répond aux questions que chacun d’entre nous se pose sur le cerveau et montre comment les avancées récentes des neurosciences permettent de soigner par exemple le bégaiement ou la migraine.



Source : www.france5.fr
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Le langage humain est bien établi, mais que dire des non-humains, qu'ils soient des animaux ou des machines ? Surtout à une époque où l'intelligence artificielle s'associe aux humains dans divers aspects de l'utilisation du langage... Dans cette saison 5 du podcast “Votre cerveau”, Laurent Cohen, neurologue, chercheur à l'Institut du Cerveau à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, décortique la machinerie cérébrale de la lecture et du langage. Pour en savoir plus : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/serie-le-langage-avec-laurent-cohen #langage #cerveau #podcast _____________ Retrouvez-nous sur : Facebook : https://fr-fr.facebook.com/franceculture Twitter : https://twitter.com/franceculture Instagram : https://www.instagram.com/franceculture TikTok : https://www.tiktok.com/@franceculture Twitch : https://www.twitch.tv/franceculture Et abonnez-vous à la newsletter Culture Prime : https://www.cultureprime.fr/

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Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
Au cours d'un ictus amnésique, pendant quelques heures, on "n'imprime plus", on ne forme plus de nouveaux souvenirs et, par conséquent, on oublie au fur et à mesure tout ce qui se passe.
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Les cas de troubles de la parole que rassembla Broca au cours des années 1861 à 1865 lui réservèrent une surprise de taille: toujours, presque sans exception, la lésion se trouvait dans l'hémisphère gauche tandis que l'hémisphère droit était indemne. Pourquoi s'agissait-il d'une surprise? Car pour Broca, les deux hémisphères ont exactement la même forme, et qu'il est de règle que "deux organes symétriques doivent avoir les mêmes attributions". Sa surprise conduisit Broca à observer que le langage n'set pas seul en son genre et qu'on connaissait une autre grande asymétrie cérébrale: depuis toujours, environ 9 humains sur 10 sont droitiers. Cette droiterie généralisée existe aussi loin qu'on peut remonter dans le passé de l'homme et se retrouve à l'identique sous toutes les latitudes. Or Broca savait bien que le système nerveux a une organisation croisée: la main droite est commandée par l'hémisphère droit et vice versa. Par conséquent, le fait que la plupart des gens sont droitiers signifie que l'hémisphère gauche est "dominant" non seulement pour le langage mais aussi pour l'habileté manuelle. L'asymétrie cérébrale s'installa comme la marque de distinction de l'espèce humaine, promouvant l'hémisphère gauche au rôle prestigieux d'hémisphère dominant. En quête d'une justification biologique, les préjugés raciaux jetèrent leur dévolu sur l'hémisphère gauche et il s'est trouvé des savants pour affirmer que les hommes sont plus asymétriques que les femmes, les riches que les pauvres, les Blancs que les Noirs, les Français que les Allemands. [...]. Nous vivons encore sous le règne de l'effet pervers de cette découverte: la caricature de l'opposition entre hémisphère droit et hémisphère gauche. Nous sommes ainsi faits que nous aimons décrire la réalité, notamment celle de l'esprit, au moyen de couples: bien et mal, conscient et inconscient, logique et artistique, féminin et masculin, rationnel et instinctif, etc. Toutes des dichotomies ont été plaquées sur l'opposition droite-gauche et il ne se passe pas un mois où ne paraissent des articles exaltant la valorisation des dons cachés de l'hémisphère droit et sa libération de l'hégémonie du cerveau gauche. Nous allons éviter d'entrer dans ces débats oiseux sur la dominance hémisphérique et renoncer totalement à cette expression pour la remplacer par celle, plus ouverte et plus exacte, de spécialisation hémisphérique: nous allons voir en action les deux hémisphères, certaines fonctions relèvent de l'hémisphère gauche (le langage, l'habileté manuelle, etc.) et d'autres de l'hémisphère droit. [...]
p.39-40
Les communications entre les deux hémisphères sont assurées par un épais faisceaux de 200 à 500 millions de fibres nerveuses passant en pont d'un côté à l'autre et assurant la connexion entre les régions correspondantes des deux hémisphères: le corps calleux. L'avant du corps calleux relie les lobes frontaux, l'arrière les lobes occipitaux, et la partie moyenne les lobes pariétaux et temporaux. Que se passe-t-il lorsque le corps calleux est détruit? Si l'on présente simultanément deux images, l'une dans la moitié gauche et l'autre dans la moitié droite de son champ visuel, l'image de droite parvient à l'hémisphère gauche et l'image de gauche à l'hémisphère droit mais du fait de la destruction du corps calleux, les hémisphères ne peuvent plus communiquer entre eux. Le patient ne peut parler de ce qu'il perçoit; seul l'hémisphère gauche sait parler et la lésion du corps calleux empêche la communication entre les deux hémisphères: il ne peut nommer que ce qu'il a vu à droite.
p.105
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Laurent Cohen
Même en temps normal, notre perception du monde n’est qu’une hallucination. Nous reconstruisons un monde sur la base de deux éléments qui se mélangent dans notre cerveau. Nous avons, d’une part, des a priori sur le monde, issus de nos connaissances et de nos expériences passées. D’autre part, nous recevons les messages de nos sens – ce sont les informations qui proviennent de nos yeux, dans le cas présent. Les deux se mêlent, créant notre propre perception du monde.

Le Monde
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Il faut s'accoutumer à l'idée que le cerveau est un assemblage de petites machines, chacune ayant un rôle particulier, collaborant et communiquant selon des règles strictes. Nous ne sommes rien d'autre que cet agrégat de petites machines, de modules spécialisés. Nous ne sommes pas un mais multiples. p.8
L'idée de spécialisation cérébrale fut vivement disputée pendant les deux premiers tiers du XIXème siècle. Ses adversaires, partisans d'une non-localisation des fonctions, pensaient que le cerveau était une masse homogène et indifférenciée, fonctionnant d'autant mieux qu'elle était grosse. Il en irait du cerveau comme des poumons ou du foie, dont le haut, le bas, la droite, la gauche ont les mêmes fonctions. Au contraire, le cerveau est une "merveilleuse collection d'appareils". p.31
La maladie d'Alzheimer résulte de la mort lente de vastes populations de neurones corticaux. Dans la maladie d'Alzheimer, les dégâts débutent à la face interne des lobes temporaux, régions impliquées dans l'apprentissage des faits nouveaux, ce qui explique que les troubles de la mémoire soient en général révélateurs de la maladie. p.169
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En pratique, comment fait-on pour montrer un mot ou une image dans une moitié du champ visuel seulement? Si je me contente de vous mettre sous les yeux une feuille de papier avec une petite croix au milieu et un mot écrit d'une côté ou de l'autre de la croix, et que je vous demande de fixer la croix, rien ne va me garantir que votre regard n'est pas allé de promener de-ci de-là, faisant tomber le mot dans n'importe quelle partie du champ visuel. Pour s'assurer que le mot n'est entré que dans la partie du champ visuel souhaitée, il faut recourir à un petit artifice technique. Je vous place devant un écran. Une croix apparait au centre. Je vous demande de fixer cette croix. Quand votre regard est bien au milieu, un mot apparait d'un côté ou de l'autre de la croix mais ne reste visible qu'un dixième de seconde puis disparait. Si vous essayer de tourner la tête pour voir le mot, pour le voir bien en face, le mot aura disparu avant même que votre regard ne se soit reposé sur lui. Ainsi, je suis sûr que le mot ne sera rentré dans votre cerveau que par la partie du champ visuel où je vous l'ai fait voir. p.127
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Si je parle d'un patient qui, à la suite d'un accident vasculaire cérébral, se trouve lourdement handicapé, incapable de s'exprimer par la parole, et si je monte en épingle telle ou telle finesse neuropsychologique, au lieu de compatir à ses souffrances, vous penserez peut-être que je le réduis en objet d'une froide étude, que je ne prends pas en compte sa dignité de personne, son humanité sacrée. Je vous répondrais alors que l'homme ne perd rien à être compris. p.10
Ce sont les patients qui nous aident, dans leur malheur, à comprendre comment fonctionne le cerveau normal. Ce que nous avons tiré de leur étude, pouvons-nous le leur rendre? Pouvons-nous mieux les soigner maintenant que nous les avons mieux compris? p.243
Si aucun individu ne peut plus réellement maîtriser ce savoir exponentiel. Malgré tout, une culture générale mise au goût du XXIème siècle ne devrait pas faire l'économie d'une teinture de neurosciences cognitives. p.247
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Certaines régions s'activent lorsque des sujets normaux voient des visages exprimant la crainte. Chez des sujets d'une timidité pathologique, cette même région s'active à la vue de l'expression d'un visage neutre. D'autres régions, dans le sillon temporal supérieur, sont impliquées dans l'analyse de l'orientation du regard d'autrui, ce qui permet de diriger son attention dans la même direction que lui et de partager un contenu de pensée commun. D'autres systèmes, situés dans les lobes frontaux, sont impliqués dans la capacité de se représenter les pensées et les intentions d'autrui comme différentes des nôtres, une condition essentielle de toute interaction sociale. p. 246
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Pour montrer qu'on est en face de deux processus indépendants, il faut observer non seulement que l'un (A) peut être détruit alors que l'autre (B) est intact, mais aussi l'inverse, que l'un (A) peut être intact quand l'autre (B) est détruit. C'est ce qu'on appelle une "double dissociation", un des outils conceptuels de base qui permet de découper l'intellect en tranches. p.57
Il ne s'agissait donc pas d'un trouble du langage à proprement parler, mais plutôt d'une anomalie dans les relations entre le langage et la vision.
p.77
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Ces comportements étranges sont apparus, du jour au lendemain, à la suite d'accidents détruisant telle ou telle région du cerveau, chez des femmes et des hommes jusqu'alors sans histoire. L'étude de ces phénomènes est une voie d'accès privilégiée au fonctionnement du cerveau. [...] Pour recourir une dernière fois à la métaphore de l'automobile: nous ne découvrons que nous avons un carburateur que lorsqu'il tombe en panne
p.5- 8
La révélation des structures mentales par le biais de la pathologie.
p.99
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Les capacités d'imagination et de projection ont un rapport intéressant avec le structure du système visuel. [...]. La région des visages s'activait sélectivement lors de la perception, mais aussi de l'imagination des visages; celle des lieux, lors de la perception mais aussi de l'imagination des bâtiments. [...] Il y a donc un recouvrement des systèmes qui servent à reconnaître les objets et ceux qui permettent d'imaginer ces mêmes objets. p.98
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