AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Aphrodite IX tome 1 sur 2

Stjepan Sejic (Illustrateur)
EAN : 9781607068280
144 pages
Image Comics (19/11/2013)
5/5   1 notes
Résumé :
Hundreds of years after a cataclysmic event scorched the surface, Earth and its inhabitants have been forever altered and a new landscape and political struggle has taken hold between two distinct factions fighting for control. Aphrodite IX is both anachronism and advanced technology in a world that she no longer recognizes. To survive in this future, she must choose sides in a war that she wants no part in.
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome comprend les épisodes 1 à 5 de la nouvelle série débutée en 2013, avec un scénario de Matt Hawkins (Think Tank), dessiné et mis en couleurs par Stjepan Sejic (Ravine, Artifacts 4 ou Witchblade redemption 4) à l'infographie. Cette histoire peut être lue indépendamment de la première itération du personnage dans Aphrodite IX de David Wohl et Dave Finch.

Très loin dans le futur, après un cataclysme planétaire, il ne reste que peu de territoire habitable. Il ne subsiste que 2 colonies : les Gen qui vivent dans la cité Genesis (des individus génétiquement modifiés) sous un régime monarchique et théocratique, et les cyborgs qui vivent dans la cité Speros sous un régime oligarchique. Un escadron de Gen (sous le commandement de Marcus) effectue un raid surprise sur Speros pour détruire le vaisseau qu'ils viennent d'achever en vue d'installer une colonie sur la Lune. Lors de cet affrontement, une pièce souterraine est mise à jour et une jeune femme aux cheveux verts reprend conscience. Elle sauve la vie de Marcus qui l'invite à le raccompagner à Genesis. Après les faits, une équipe de Speros (bénéficiant d'implants cybernétiques) inspecte les ruines mises à jour et découvre le corps de Robert Burch, le superviseur d'Aphrodite IX. C'est à dire qu'il peut imposer des ordres à distance à Aphrodite IX, puis effacer les souvenirs qu'elle peut avoir de ses actions par tranche de 20 minutes toutes les 24 heures. Burch est lui aussi réanimé. le loup est dans la bergerie.

Il est possible que les lecteurs de Witchblade et Artifacts aient développé une addiction aux images de Stjepan Sejic, d'une sophistication et d'une richesse étonnantes. Cette histoire mêle dragons (créés artificiellement par la génétique) et technologie futuriste, et Sejic semble baigner dans son élément naturel à chaque page. Les vaisseaux futuristes disposent d'une technologie apparente cohérente d'un modèle à l'autre, d'un aspect extérieur travaillé, sans relever de l'orfèvrerie. C'est un plaisir que de se plonger dans ce monde de science fiction personnalisé, travaillé, pensé, surprenant, esthétique, sans être tape-à-l'oeil. Sejic n'a pas fait semblant de plaquer quelques textures génériques et vite conçues sur des surfaces basiques, il a vraiment investi du temps pour donner une apparence spécifique à cette technologie.

À l'autre extrémité des éléments visuels (en opposition à la technologie), se trouvent les dragons, toujours majestueux, profondément étrangers, et pleins de bestialité et d'animalité. Sejic a déjà prouvé toute sa capacité à rendre vivant ces animaux mythologiques (par exemple dans "Ravine").

À chaque page, le lecteur peut se délecter d'une image ou d'une autre, de l'ambiance, de l'usage de la couleur, d'une astuce technique pour représenter une forme, un détail, un vêtement, une texture. À la fois, il est possible d'apprécier chaque image pour l'impression qu'elle produit, à la fois il est possible d'examiner comment Sejic s'y est pris pour composer et réaliser chaque image, et s'émerveiller de son ingéniosité. Première image, il s'agit d'une toute petite case avec le buste d'une femme en train de parler et l'épaule d'un individu en premier plan. L'épaulette métallique est finement ouvragée, superbe. Deuxième case, également une petite case, même cadrage, la femme tourne son visage vers son interlocuteur et donc vers le lecteur. le maquillage est parfait, presque photographique, sans être vulgaire. Troisième case qui occupe la moitié de la page, un vaisseau spatial est déplacé à l'aide d'un pont roulant. Il a une forme originale et aérodynamique. Il est possible de distinguer un homme en train de guider le grutier à l'aide de 2 bâtons lumineux. La scène baigne dans une ambiance brune, avec une source de lumière en arrière plan. Il s'agit d'un plan large qui permet de saisir parfaitement la globalité de la scène, tout en situant les 2 personnages des premières cases. Quatrième case, les personnages sont vus de dos, ils contemplent la manoeuvre réalisée avec le vaisseau. Cette composition est épurée, tout en silhouettes, permettant au lecteur de passer plus vite. Cinquième case, le lecteur découvre les 2 personnages de face, dans des vêtements magnifiques. Page suivante, 2 individus Gen chevauchant des dragons majestueux dans un ciel blafard. En fait il est possible de prendre chaque page et décortiquer chaque dessin. Sejic utilise à bon escient toutes les techniques rendues possibles par l'infographie, de la texture métallique ouvragée, au rendu à grands coups de pinceaux, adaptant à chaque fois son choix à la scène, à la case, à l'élément à représenter. Il a enfin trouvé une solution pour que ses personnages n'est pas un teint cireux, que la peau perde son apparence de plastique.

Il est impossible de retranscrire par les mots la richesse visuelle du monde dessiné par Sejic. Et pourtant, sa composition de cases et de pages évite l'effet de surcharge. Par comparaison, le scénario donne l'impression de peiner à décoller. Hawkins met en place une opposition dichotomique basique entre un clan ayant tout misé sur la technologie, et l'autre sur la génétique (c'est bizarre, on aurait pu croire que les 2 étaient complémentaires et liés, plutôt qu'opposés). Les dragons se battent contre les vaisseaux métalliques, mais pourtant il n'est pas question de magie. Les tenants de la technologie apparaissent comme les méchants parce qu'ils sont plus agressifs que les Gen. La pauvre Aphrodite IX est visiblement l'héroïne, ce qui ne l'empêche pas d'être une machine à tuer. Alors qu'elle se trouve dans le camp des gentils, elle est manipulée à distance pour tuer les gentils. Chronos (le meneur des cyborgs) a un caractère belliqueux qui le rend immédiatement antipathique.

Mais dans cette opposition dichotomique, Matt Hawkins retranscrit avec habilité les capacités hors pair d'Aphrodite IX, aidée par une intelligence artificielle à la capacité redoutable d'analyse des caractéristiques de combat de ses adversaires. le plaisir de la découverte de cet environnement étoffé l'emporte sur la situation plutôt basique. Les actions d'éclat d'Aphrodite en mode combat ou opération clandestine l'emporte également sur le dispositif scénaristique l'obligeant à commettre des meurtres sans s'en souvenir. Et petit à petit, alors qu'Aphrodite recommence à avoir des pensées indépendantes, le lecteur constate que son approche s'émancipe de cet aspect dichotomique pour réfléchir sur le hasard qui la fait prendre fait et cause pour un côté du conflit plutôt que l'autre.

Dès la première page, le lecteur plonge dans un environnement pleinement réalisé, au milieu de personnages à forte identité visuelle, grande prestance et présence inéluctable. Il est impossible de résister à la verve visuelle élégante de Stjepan Sejic. Il faut plus de temps pour que le scénario réussisse à s'extirper des points de vue dichotomiques (bien / mal, technologie / mythologie), mais la narration (dialogues & textes) est assez élaborée pour que ce défaut ne vienne pas gâcher le plaisir du divertissement.

Le tome se termine avec les 14 couvertures diverses et variées réalisées par Stjepan Sejic (7), Marc Silvestri (1), David Finch (2), E.Bas (2), Trevor Hairsine (1) et 1 cosplayeuse. Il y a également 6 pages de textes avec illustration, dans lesquelles Matt Hawkins donne des indications sur ses sources d'inspiration scientifiques pour l'ingénierie génétique, la FDA (Food and Drug Administration), la recréation d'espèces disparues, les cyborgs, la pérennité de la religion. Il n'est pas toujours convainquant du fait d'une dialectique se contentant d'asséner, plutôt que d'essayer de convaincre, preuves à l'appui, comme le faisait Warren Ellis dans sa série Transmetropolitan.
Commenter  J’apprécie          30


autres livres classés : génétiqueVoir plus


Lecteurs (3) Voir plus



Quiz Voir plus

Monstres de la mythologie grecque

Je suis une créature hybride, mi-homme mi-cheval.

Le Minotaure
Le Centaure
La Cavale
La Manticore

12 questions
3437 lecteurs ont répondu
Thèmes : monstre , mythologie grecque , créatures mythologiques , mythologie , mythesCréer un quiz sur ce livre

{* *}