Kevin le révolté

Le Dr Rosenthal et moi étions très différents l'un de l'autre. Nos points de vue en matière de psychiatrie et de psychologie étaient diamétralement opposés - lui le déiste, moi l'athée. C'était un fervent de Freud. J'étais une enragée de l'indépendance intellectuelle. Il fondait ses conceptions sur la théorie. Les miennes s'appuyaient sur mon expérience personnelle du monde extérieur. Il expliquait. J'acceptais qu'il n'existât pas forcément une explication, ou du moins que nous ne la connussions pas forcément. (p.129)

Ce gamin dessine les victimes qu'il rêve d'assassiner. Ce gamin câline sa haine comme nous cajolons des petits chats. (p.128)

C'était moi, le Perroquet de Dieu. (p.116)

Je poursuivais, ainsi que je le faisais depuis le début, une relation des plus singulières avec Kevin. Il me parlait comme si j'étais une part de lui-même et que, tandis qu'il me disait ces choses, c'était à lui qu'il se les révélait, simplement. D'une certaine façon, je me sentais presque invisible. Face à Kevin, je n'avais d'autre identité que celle de son propre reflet. (p.108)

- Rien ne m'arrive, ici, quand vous y êtes. Vous êtes un peu magicienne, non ? Vous empêchez qu'il m'arrive des mauvaises choses. (p.95)

Charity elle-même restait pour moi un défi personnel. Passée maître dans l'art de la vexation involontaire, Charity avait plus fait pour dévaster mon ego en trois mois que l'ensemble de mes gamins en l'espace d'une vie.
(...)
Charity, c'était trente kilos de provocation pure et simple. (p.86)

En outre, Kevin avait déjà passé sept ans en institution, plus de huit totalement muet, et près de seize à apprendre à s'accommoder de sa folie. Si ce n'était pas là le portrait d'un enfant perdu d'avance... (p.13)

Les quelques heures hebdomadaires que je passais avec eux, individuellement, ne permettaient en aucune manière l'éclosion de cette petite civilisation autonome qui se développe dès que se ferme sur le monde extérieur la porte d'une classe. (p.10)

Tout au long de ma carrière, j'ai poursuivi des recherches sur un phénomène psychologique mal connu : le mutisme volontaire. Il s'agit d'un trouble d'ordre émotionnel, qui atteint principalement les enfants. L'enfant est physiquement capable de parler, mais s'y refuse pour des raisons psychologiques. La plupart de ces enfants s'expriment, de fait, quelque part, en général chez eux, avec leur famille, mais se taisent partout ailleurs. (p.9)

Bonjour,

ça n'est pas une citation, est-ce que l'un de parmis vous serez prêt à me vendre ce livre?