Kevin le révolté

J'étais en proie à des émotions grandioses et terrifiantes, qui se pressaient en foule contre mes côtes, ma poitrine, puis grimpaient, jusqu'à m'arracher des larmes. J'avais envie de pleurer sans vraiment comprendre pourquoi. [...] Je me sentais très fatiguée, et très vulnérable. [...] J'avais besoin de réconfort. Je n'arrivais même plus à réfléchir sur la raison d'une telle souffrance. Elle était trop profonde, trop complexe pour se mouler dans les mots.

J'étais la souris piégée dans le regard fixe et meurtrier du cobra, terrorisée, mais trop fascinée pour s'enfuir. Pourtant, assise à mon bureau, tripotant la lame vive du poignard fait main, je sus, sans équivoque aucune, que Kevin était dangereux.

" Je suis inquiète au sujet de Kevin, notais-je, je pense qu'il est... " Quoi ? Dangereux ? Ce gamin fabrique des poignards dans des lames de vieux lits. Ce gamin dessine les victimes qu'il rêve d'assassiner. Ce gamin câline sa haine comme nous cajolons des petits chats. Pouvais-je écrire cela ?

C'était un grand adolescent. Je le voyais vraiment pour la première fois, et il était costaud aussi, presque un homme, bien qu'un air d'enfance baignât encore ses formes. Il était au moins aussi grand que moi, mais mince et frêle comme une tige de maïs d'hiver. Une frange de cheveux bruns et plats pendait sur son front.

Mais c'est une chose horrible, la nuit, une chaise. Et même pendant le jour, je sais comme elle est affreuse en dessous. Je sais qu'elle sera de nouveau affreuse quand je me retrouverai seul avec elle. Quand il fera nuit. La chaise est une horreur.

Kevin continua à s'acharner, besognant toujours à tirer quelque chose de sa voix, de sa bouche, de son cœur. Et toujours il échouait.

Toute cette affaire équivalait à construire un château de cartes dans une pièce balayée de vents coulis. On passait la moitié du temps à monter éperdument l'édifice, l'autre moitié à tenter de le sauver du courant d'air. Et chaque fois que l'on croyait avoir enfin terminé, une brise se levait d'une direction totalement différente, qui jetait à bas toutes les cartes.

"L'innocence, comme la beauté, réside dans le regard de celui qui observe."

C'est un cas bien triste, mais à force de voir ce genre d'histoire, ces déchets humains dit il on finit par s'immuniser. Ils ne vous touchent plus humains ou pas

C'est un drôle de monde, que celui ou nous vivons dit il enfin. Si j’étais Nazi, il y aurait quelqu’un pour clamer bien haut que j'ai le droit de haïr les juifs. Si j’étais membre du Ku -Klux-Klan. Il se trouverait toujours quelqu'un pour affirmer que j'ai le droit de haïr les noirs. .. La haine a des droits. L'amour n'en a aucun