Voilà, la boucle est bouclée. le "Fil du destin" — dernier tome de cette série de cinq romans — est tout à la fois l'achèvement et le commencement de la superbe fresque du Clan Otori. Dans la chronologie des épisodes, il retrace la jeunesse de Shigeru et certains événements cruciaux survenus avant que ne débute le tout premier roman, notamment les tenants et aboutissants de la bataille de Yaegahara, la traque des Invisibles, la relation entre le jeune seigneur de Hagi et la dame de Maruyama... C'est un tout nouvel épisode que l'on découvre ; mais où l'on se plait à retrouver quelques figures familières rajeunies qui joueront un rôle déterminant par la suite.
Le "Clan Otori" est une saga avec tous les attributs qui vont avec. Elle se déroule dans un pays et une époque imaginaires. Mais tout la rattache au Japon féodal du XVIIème siècle, à l'époque des premiers échanges avec les navigateurs portugais, premiers européens a avoir découvert l'archipel alors dirigé de facto par les shoguns. On se prend ainsi au jeu de trouver la correspondance entre l'historique et l'imaginaire : la Tribu/Ninjas, les hommes pâles/missionnaires portugais, les Invisibles/Chrétiens persécutés, l'Illuminé/Bouddha...
La série est souvent classée en littérature jeunesse et est vraiment accessible à un large public. le style est simple, les valeurs véhiculées chastes et les scènes violentes ne regorgent pas d'hémoglobine. Pour l'avoir proposé en lecture à plusieurs personnes d'âges divers, l'enthousiasme est égal. Les personnages sont attachants, les paysages et coutumes exposés intrigants et l'on rentre sans problème dans cet univers si riche.
Je craignais au départ qu'une préquelle telle que celle-ci eût forcément un arrière-goût d'aubaine commerciale surfant sur le succès de la série. Mais en réalité, même si cela est avéré ou non, la pertinence d'un roman situé à ce point de la chronologie de la saga est réelle, et le plaisir demeure intact.
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Une saga extraordinaire à lire par tous les passionnés du pays du soleil levant! Même si cela se passe dans un Japon mythique, on découvre à travers de l'histoire de Shigeru et de Takeo Ottori tout l'imaginaire nippon médiéval : la vie des samouraïs, les mystérieux clans ninjas et leurs pouvoirs, les querelles féodales et le lien avec l'Empereur, les croyances et mythes japonais, l'ouverture vers l'étranger... Les tomes se dévorent alors qu'on suit la destinée de plusieurs personnages à travers deux générations de complots, de trahisons, de déchirements. C'est autant une fresque historique qu'une épopée familiale! Bref, selon moi, un classique du roman pseudo-historique...
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C'est passionnant de lire la genèse du Clan des Otori. Ce tome fait de Shigeru un héros à part entière de la saga, au même titre que Takeo, Kaede, voire Shizuka. En faisant plus ample connaissance avec Shigeru, en le voyant de l'intérieur et non par les yeux de Takeo, on se sent beaucoup plus proche de lui et on a très envie de relire le premier tome, maintenant qu'on le comprend parfaitement !
C'est amusant de vivre des évènements mentionnés dans les tomes suivants : les rencontres avec Shizeku, Kenji et Dame Maruyama, la défaite de Yaegahara, la construction du pont de Hagi et l'emmurage du maçon… On vit l'histoire d'amour avec Dame Maruyama de l'intérieur, romance qui présente beaucoup de similitudes avec celle de Takeo et Kaede… On voit aussi les dessous de l'amitié de Shigeru avec Kenji, mais surtout avec Shizuka.
Mais c'est affreux de voir évoluer les personnages en sachant qu'ils vont mourir, et dans quelles conditions : Takeshi, Shigeru, Dame Maruyama…
J'ai encore plus haï Kikuta Kodaru en comprenant ses machinations…
C'est bien, un livre de ce genre, comme ça on est moins frustré par la fin. Car la « vraie » fin, c'est celle du tome 4, mais en enchaînant sur ce tome 0, on a l'impression d'une boucle bouclée, d'un destin accompli.
J'aurais vécu de bons moments avec cette saga !
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Tout dernier livre du Clan des Otori, début qui nous raconte le commencement. Ca y est, comme je l'ai lu sur plusieurs autres critiques, la boucle est bouclée !
C'était largement mon préféré de tous ! Mais aussi le plus long à lire ! On revoyait tous les anciens personnages dans leur jeunesse, et suivait Shigeru, qui est largement mon personnage préférée.
Je n'ai aucun point négatif, note 5 sur 5 !
Et je trouve que c'était une très bonne idée de mettre ce livre en dernier, alors que logiquement ça devait être le premier vu la chronologie des évènements, car ça finit parfaitement l'histoire. On connait tous les moindres des détails concernant les personnages qu'on avait pas avant. On sait maintenant pourquoi Shigeru se trouvait près de Mino lorsqu'il a sauvé Takeo, ce n'était pas une coïncidence ! Leur destin était lié depuis toujours.
Je sais qu'il n'aura sûrement jamais de suite, mais j'aurai aimé savoir qu'elle était la vie de Kaede, Shigeko, Miki, Shizuka, Makoto, Madaren et plein d'autres, quelques années après la mort de Takeo... Est-ce que le Pays du Milieu est toujours en paix comme Takeo et Shigeru le voulait ? Maruyama est-elle toujours dirigée pas les femmes ? Est-ce que la paix restera longtemps grâce à tous ceux qui ont donné leur vie ? le houou reviendra-t-il un jour ?
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Juste magnifique. Lian Hern a su distiller dans les tomes précédemment publiés des éléments de la vie de Sire Shigeru qui nous ont donné envie d'en savoir plus: pourquoi être allé chercher Takeo? Que s'est-il passé à la bataille de Yaegahara? Sire Shigeru constituait une énigme dans la quadrilogie, qui est enfin résolue dans cet ultime ouvrage, surement un des plus beaux. Éclairés par la connaissances du destin, nous n'apprécions que plus les petits signes annonciateurs que nous découvrons au fil des pages. Lian Hern nous offre pour une dernière fois de formidables leçons de vie, sur le courage, l'honneur, l'amour, l'amitié, la vengeance...
A lire et à relire !
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