AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,41

sur 93 notes
5
10 avis
4
2 avis
3
5 avis
2
0 avis
1
0 avis
Tome 1 : le Silence du rossignol, édition Gallimard paru en 2002 ; tome 2 : Les Neiges de l'exil, 2003 ; tome 3 : La Clarté de la lune, 2004 ; tome 4 : le Vol du héron, 2007 ; le Fil du destin, 2008.
Traduit de l'anglais par Philippe Giraudon et magnifiquement illustré par Christian Broutin dans l'édition brochée (beaux livres avec un toucher magnifique car un relief enrichit agréablement les dessins). J'ai lu les tomes 1, 2 et 5 dans l'édition folio bien illustrés également et parus 1 an après l'édition originale.
"La lune se leva sur la mer paisible, traçant à sa surface un chemin argenté où s'engagea notre flotte. Sa clarté était telle que je distinguais nettement les montagnes se dressant à l'horizon de la côte dont nous nous éloignions. La marée clapotait sous les coques et les voiles claquaient au vent de terre..."

Je reviens ici sur cette formidable fresque d'aventure écrite par Lian Hearn dans le cadre d'un Japon médiéval imaginaire. Ces cinq tomes nous font suivre les exploits d'un dénommé Takéo dans sa lutte pour venger son père adoptif, échapper à l'héritage de son père biologique et retrouver l'amour de sa vie au fil de grandes batailles mêlant d'innombrables seigneurs et guerriers. Les buts évolueront puisqu'en accédant au pouvoir il oeuvrera à rétablir la paix et empêcher la famine...
Bien écrits, bien traduits, ces récits sont un enchantement au propre comme au figuré car on ne s'étonne jamais des pouvoirs incroyables de Takéo, héros populaire et accessible, avec une psychologie, une densité de description et de réflexion sur le pouvoir qui laisse une marque durable. Cette épopée pourrait bien résister au temps et devenir un classique !
C'est un plaisir de se replonger, plusieurs années après lecture, dans ces pages admirables. Pour moi il s'agit d'un grand roman universel et intemporel, pouvant intéresser les lecteurs de tout âge, qui traite de la vie telle qu'elle est avec ses aléas, sa recherche de progrès, ses brusques mouvements régressifs. La vie sociale est riche par moments d'hommes éclairés prêts à s'investir totalement pour le bien de tous, et par d'autres moments dominée par le poids effroyable de la cupidité, de la jalousie, de la volonté de pouvoir déconnecté de toute volonté ou vision de progrès commun.
L'apparition de l'arme à feu qui devait tuer Takéo pourrait être une allégorie du monde moderne, un monde où la technique éloigne l'action de sa signification - l'éloignement rend tout possible, tout plus facile et acceptable moralement - qui supplante un monde ancien, cruel avec un sens différent donné à la vie et à la mort.
La façon d'écrire de Lian Hearn est très subtile, par exemple en alternant les points de vue d'un chapitre à l'autre entre Takéo et Kaede, ou encore profitant de l'ouïe très fine qu'à développé Takéo afin de nous faire entendre à travers l'écrit un environnement sonore très riche.
Je n'avais au départ aucune intention de lire les 5 volumes, ayant plutôt emprunté le tome 1 pour voir, attiré ici par ma passion du cinéma et de la littérature japonaise, mais j'ai été entrainé très vite d'un tome au suivant. Vous êtes prévenus, Lian Hearn est une merveilleuse conteuse et la lecture devient très vite addictive ! Et un livre où même la généalogie des chevaux prend un sens et apporte de la poésie ne peut pas être autre chose qu'un bon livre, non ?
"... j'entendais les bois de châtaigniers s'animer du bourdonnement d'insectes en quête du pollen que recelaient leurs chatons dorés."

Tome 1. le Silence du Rossignol. Les hommes du chef de clan Iida Sadamu massacrent le village et la famille de Takeo qui fait partie de la communauté paisible des invisibles. Takeo est poursuivi alors qu'il s'enfuit et sauvé par Sire Shigeru, chef du clan des Otori. L'aventure est lancée sur fond de mariages stratégiques entre clans, de prises d'otages (Kaede est l'otage de Iida Sadamu), de la tentative d'assassinat (pour libérer le peuple de l'asservissement), de l'activité de "la Tribu" qui mène ses activités dans l'ombre des puissants afin de défendre sa position et ses intérêts d'association criminelle secrète. Entre autre « talent », Takeo possède la faculté de se rendre invisible et de se dédoubler, ça peut créer un avantage certain.

Tome 2. Les Neiges de l'exil. Takeo est sous l'emprise de "la Tribu", sa 2ème famille puisque son père était parent de Shigeru Otori mais sa mère était de la famille des Kikuta. Il devra combattre après avoir franchi les montagnes enneigées avec l'aide du paria nommé Jo-An. Les paysages de neige sont particulièrement bien évoqués, comme surgissant des dessins japonais classiques. Avec l'aristocrate Fujiwara, entre en scène un érotisme raffiné en même temps qu'un seigneur utilisant sa situation pour son seul plaisir.

Tome 3. La Clarté de la Lune. Mariage de Kaede avec Fujiwara, l'aristocrate esthète et despote, qui nous vaut des pages aussi belles que terribles. Belles scènes de combat au retour de Takeo. L'enchantement se poursuit ! La magnifique couverture du livre est présentée au début de cet article.
"Malgré l'excitation de la foule, la cavalière et sa monture semblaient toutes deux complètement détendues. La démarche du cheval était aussi souple que rapide, la jeune fille se tenait très droite et irradiait de sérénité. L'arc et les flèches minuscules de Shigeko provoquèrent des exclamations de surprise qui se changèrent en cris d'admiration..."

Tome 4. le vol du Héron. Ce tome conte l'histoire de Takeo, 16 ans après les retrouvailles avec Kaede. Ils ont 3 filles, l'ainée Shigeko et les jumelles Maya et Miki. La saga se termine dans une terrible succession de violence, de trahison et de souffrance. Combat épique au retour du voyage chez l'empereur. Beaucoup d'action dans un tourbillon fantastique d'évènements surnaturels (le chat, les éléments déchainés...). Mariages et trahisons mais la paix des 8 pays advient. Ouf !

Tome 5 . le fil du destin. Retour en arrière, un peu un tome zéro - j'ai découvert qu'on pouvait utiliser le terme savant de "préquelle" - où est conté l'enfance des Otori. Lian Hean a justifié sa démarche ainsi : "je suis heureuse que le Fil du Destin soit à la fois le premier et le dernier livre. le cercle est ainsi complet et cette structure cyclique reflète bien les éléments du bouddhisme et de taoïsme que contient mon récit."
Seul le peintre Sesshu, mainte fois cité, a réellement existé (1420 - 1506)

Lian Hearn, de son vrai nom Gillian Rubinstein est Australienne, diplômée de littérature. Elle s'est intéressée très tôt à la civilisation et à la poésie japonaise, allant jusqu'à apprendre le japonais. Elle a été également critique de cinéma et semble avoir puisé de la bonne matière dans l'oeuvre de réalisateurs tels que Kurosawa voir même Oshima et Mizogushi.
Je retrouve effectivement dans cette saga l'énergie de films du grand Akira Kurosawa tel que "Les Sept Samouraïs", "La forteresse cachée", Sanjuro" ou encore "Ran". Même richesse du scénario, même beauté des personnages et de la nature, avec cette poésie raffinée mise en mots sur cette somptueuse fresque historique par Lian Hearn, permise par l'exploitation de toutes les possibilités du récit fantastique...
Il est intéressant de noter que le nom de Kaede est aussi le nom de l'héroïne du film d'Akira Kurosawa "Ran", sorti en 1985, dont l'intrigue s'inspire de la tragédie "Le roi Lear" de William Shakespeare.... Les personnages féminins de Shakespeare, que ce soit dans "Le roi Lear" ou dans la célèbre tragédie "Macbeth" sont plutôt anticonformistes (par rapport aux codes de l'époque) car ils prennent leur destin en main. Ici, l'auteure, au delà de l'apparence d'une épopée grandiose pouvant plaire aux plus jeunes, revisite avec talent et générosité ces mythes, prolongeant et actualisant en quelque sorte ces oeuvres immenses. C'est à tout cela, cette chaîne de création en prise avec le réel en mouvement, que je veux rendre hommage et peut-être intéresser d'autres lecteurs peu familiers avec ce type de littérature.
Pour retrouver cet article avec des photos illustratives personnelles ainsi que "mes autres livres essentiels" allez visiter mon blob "Bibliofeel" ou "clesbibliofeel".
Lien : https://clesbibliofeel.home...
Commenter  J’apprécie          40
"L'auteur nous plonge dans un japon médiéval où nous suivons le jeune Takeo, mélé à des guerres sanglantes. Il rencontre Kaede et en tombe éperdument amoureux. Il devra choisir entre son amour et son désir de vengeance. Une série magnifique où se mêle histoires fantastiques et amour. Un livre poétique qui suggère de sublimes paysages enneigés."
Commenter  J’apprécie          40
J'aime cette série et la relis avec plaisir. le Japon est fantasmé par une occidentale : il s'agit d'une épopée dans un japon médiéval imaginaire. 
Guerre, amour, poésie, destinée, stratégie... tout est mêlé dans l'écriture.
le jeune Tomasu, appartenant à la secte des invisibles voit sa famille mourir dans l'incendie criminel de son village. Sauvé et adopté par le seigneur Otori, il sera élevé comme son fils, en véritable seigneur de guerre. Mais le jeune garçon, renommé Takéo, à d'autres atouts, et notamment le sang de la Tribu, aux multiples pouvoirs, coule en lui. Son ouïe est surnaturelle, et grâce à son professeur Kenji, il apprend à se dédoubler et à se rendre invisible. Au cours de son aventure il rencontre la plus belle d'entre toutes les beautés : Kaede, dame Maruyama.
Amours et haines, trahisons et vengeances rythment toute cette histoire, à lire d'un souffle.
Commenter  J’apprécie          40
Trilogie puis tétralogie suivie d'une préquelle, le Clan des Otori est une série que j'ai beaucoup appréciée. Situés dans un Japon médiéval imaginaire, les romans de Lian Hearn (alias Gillian Rubinstein) mêlent deux récits à la première personne. Au point de vue de Takeo, adolescent pacifique conduit malgré lui sur la voie du guerrier, succède celui de Kaede, jeune fille élevée en otage qui ne rêve que de regagner sa liberté. Habituellement peu friande de la focalisation interne, j'ai été happée par cette saga à l'écriture fluide et poétique.

Les personnages, les us et coutumes, les paysages, tout dans l'univers de Lian Hearn m'a immédiatement dépaysée. Les clans de guerriers qui se suicident à tour de bras pour ne pas perdre la face, les mystérieux membres de la Tribu aux pouvoirs étranges, les doux Invisibles qui s'interdisent de tuer : trois mondes qui n'auraient jamais dû se croiser s'unissent en la personne de Takeo. du côté des femmes, la manipulation politique a maille à partir avec la force d'âme et l'amour. Les personnages secondaires ont une psychologie complexe qui ajoute au sel de l'histoire : timides, agressifs ou menteurs là où on ne les attend pas, et irrémédiablement humains en dépit de leur puissance.

Mêlant culture japonaise, bouddhisme et magie mystique, le Clan des Otori est un mélange d'action et d'intimisme, où les combats se jouent autant par les armes que dans le coeur des protagonistes. le cliché est peut-être effleuré, mais Lian Hearn en évite les principaux écueils par de multiples rebondissements. J'ai particulièrement aimé la manière dont Takeo réagit à la terrible prophétie qui lui est faite : son acceptation passive prend à rebours la lutte contre le destin à laquelle les Grecs nous ont habituée. Les non-dits sont quasi inexistants entre les personnages : la notion de secret s'en trouve enrichie, et le dénouement de l'histoire dans le tome 4 n'en est que plus intéressant.

Pauline Deysson - La Bibliothèque
Lien : http://www.paulinedeysson.co..
Commenter  J’apprécie          20
Excellent, j'aime cet environnement inspiré du japon antique, c'est noble, et tellement exotique.
Commenter  J’apprécie          20
Une très intéressante trilogie mêlant avec bonheur un japon médiéval sublimé et un récit fantastique.
Vous suivrez avec intérêt la lente évolution des personnages, ballotés entre leur destin, leurs envies et leurs amours.
La vie est difficile pour ces personnages et tout réside dans la subtilité quand on ne peut pas sabrer avec violence ses ennemis.
Commenter  J’apprécie          10
Cette saga écrite par Lian Hearn se déroule dans une région imaginaire appelée « Les Trois Pays » et se situe à l'extrémité ouest d'une grande île appartenant elle-même à un archipel nommé « Les Huit-Îles » qui sont gouvernées par un empereur.
Dans ce Japon imaginaire, on retrouve le nom de villes japonaises de la région de Chūgoku - qui même si elles existent réellement n'ont que peu de rapport avec la réalité -.

L'époque n'a pas vraiment d'équivalent dans l'Histoire, néanmoins on peut la rapprocher du Japon médiéval (entre le 12ème et le 16éme), quand les clans et les grandes familles de nobles & de guerriers se disputent le pouvoir après que l'empereur Sutoku, affaibli, demande la protection des guerriers samouraïs (1156) et que les armes à feu arrivent massivement dans le pays (1543).

A ce moment là, je vous vois venir : « Mais pourquoi elle nous parle de tout cela et pas de l'histoire ? »
Simplement, parce que pour moi c'est ce qui fait la richesse de cette saga. J'ai particulièrement aimé ce monde entre réalité et fiction décrit par Lian Hearn !

Tous les aspects de la société y sont décrit : la structure sociale du pays, avec les différentes classes & leurs coutumes propres : les guerriers, les moines, les nobles, les paysans et les parias, et les relations qu'elles entretiennent entre-elles ; ou encore la religion et les conflits qu'elle génère !



Mais ne vous inquiétez pas, je vais quand même vous raconter un peu l'histoire - mais trop, juste assez pour que vous ayez envie de lire les romans - !

Résumé :

Chacun des « Trois Pays » est dirigé par un clan : les Tohan à l'est, les Seishuu à l'ouest et les Otori au milieu. L'influence de l'empereur étant toute relative, les 3 clans essayent d'étendre leur influence par la force, jeu qui réussi particulièrement au clan des Tohan qui sème la terreur sur les Trois Pays. En parallèle à cette lutte entre les clans, la Tribu, un réseau ancien de familles aux pouvoirs surprenants, semble profiter du K.O régnant sur le pays.

L'histoire commence lorsque Otori Shigeru, un seigneur du clan des Otori, sauve Tomasu, un jeune garçon né parmi les Invisibles - une communauté qui condamne la violence et interdit de tuer -, du massacre perpétré par Iida Sadamu, le chef du clan des Tohan. Otori Shigeru adopte Tomasu, le rebatise Otori Takeo et l'emmène avec lui.

Pendant ce temps là, Shirakawa Kaede, fille d'un seigneur de l'ouest, est retenue en otage par des alliés des Tohan. Suite à deux morts suspectes, on lui donne la réputation d'apporter la mort aux hommes qui la désirent. Iida Sadamu décide de marier cette dernière à Otori Shigeru, son vieil ennemi, et profiter de la réputation de Kaede pour l'assassiner !

Alliances et complots amènent Shigeru à accepter de se rendre à la capitale d'Inuyama pour célébrer ses noces. Sur le chemin, Takeo - qui accompagne Shigeru - rencontre Kaede, la future épouse. Un amour impossible va alors naître entre ces deux jeunes gens…



Je ne vous en dis pas plus - je ne vous ai pas dit grand chose en réalité - car cette trilogie commence vraiment lors de la fameuse rencontre entre Takeo et Kaede ! Au fil des romans, on découvre comment ils réussissent à se venger et à prendre le pouvoir sur les Trois Pays.

« le Clan des Otori » devait être une trilogie, mais l'auteur a décidé d'aller plus loin et d'écrire un 4ème et 5ème tome : « Je n'avais pas l'intention d'écrire plus, mais les personnages sont à nouveau apparus vivants pour moi et j'ai réalisé que j'avais encore beaucoup à dire à leur propos ».
Dans le tome 4, on retrouve Takeo et Kaede 16 ans plus tard et dans le tome 5 - que je n'ai pas encore lu - revient sur les évènements qui ont précédé le tome 1. La boucle est ainsi bouclée !



Voilà, vous savez tout ! Je vous conseille vraiment de lire cette saga, qui je pense plaira aux filles comme aux garçons, aux ados comme aux adultes !
Bonne lecture !
Lien : http://www.lesdivagationsdec..
Commenter  J’apprécie          10
magnifique fresque
Commenter  J’apprécie          10
Une saga fictive et sympa dans un Japon médiéval réinventé. menfin ça vaut pas mon Musashi
Commenter  J’apprécie          10
Très belle saga. Univers incontournablement bien décrit. Tous les personnages sont attachants. J'ai lu les 3 premiers. Je vais continuer évidemment. La sensibilité des personnages est égale à leur courage et à leur intégrité. Je les ai lu d'une traite. Très très addictif.
Commenter  J’apprécie          00




Lecteurs (174) Voir plus



Quiz Voir plus

La fantasy pour les nuls

Tolkien, le seigneur des ....

anneaux
agneaux
mouches

9 questions
2490 lecteurs ont répondu
Thèmes : fantasy , sfff , heroic fantasyCréer un quiz sur ce livre

{* *}